Chronique d’un été d’entrepreneur aux USA : doper l'économie en décrétant 3 jours sans taxe <!-- --> | Atlantico.fr
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L’Etat de Floride a décidé d’aider les magasins à déstocker massivement.
L’Etat de Floride a décidé d’aider les magasins à déstocker massivement.
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

L’État de Floride a décidé d’aider les magasins à déstocker massivement afin de doper une économie florissante en décrétant 3 jours sans taxe. Une idée dont nous avions même oublié l'existence en France.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Aux USA, on parle assez peu d’économie. Elle marche. Au moment où la Ville de Paris se gratte la tête pour savoir à qui faire payer ses dettes, fruit d’années de gabegie destinée à acheter ses électeurs (ce qui lui a plutôt bien réussi en tous cas en termes électoral malheureusement), l’Etat de Floride a décidé d’aider les magasins à déstocker massivement et de doper une économie florissante en décrétant 3 jours sans taxe !!

"Sans Taxe"!! Une phrase dont nous avions même oublié la signification en France. En effet, dans notre pays géré par de brillants technocrates pour qui l’économie se résume à 2 colonnes, la dette et leur carrière, quand tout va mal  nous... augmentons les taxes. Pour nous apercevoir, qu’au final, cela tue l’économie et les rentrées fiscales. Il fallait faire de bien savantes études pour l’anticiper !

En Floride, il n’y a donc pas que la peau plus ou moins flasque des touristes qui fond au soleil, mais également les taxes. Cette fonte des neiges fiscales d’été laisse apparaître, immédiatement, des milliers de consommateurs que les écologistes locaux n’ont pas encore condamné au char à bœuf pour venir faire leurs dépenses. Ainsi un vendredi comme les autres s’est transformé en une razzia colossale, qui a envoyé les porteurs de carte de crédit aux caisses des supermarchés de toute nature, rendant la simple chasse d’une place de parking plus difficile que de trouver un fonctionnaire français comprenant l’économie. Plein partout, une vraie soirée de coupe du monde de foot dans laquelle notre équipe serait en finale (science fiction mais toujours plaisir de le dire !!). Les ménages de toute condition affluent pour profiter de 9h à 23H, dimanche inclus, de cette détaxe doublée de soldes encore étendues. Et les magasins déstockent, se font une santé, rentabilisent leurs stocks anciens par la même occasion et prépare la rentrée en se frottant les mains.

Evidemment, on accepte l’ouverture 7/7J, un concept là aussi limité à quelques zones dites touristiques en France et étendue à tout ce qui peut faire passer l’argent des consommateurs à celui des marques. Au secours, on vide les bas de laines des Américains !! L’économie devient réelle et elle créé des emplois.Presque un crime en France. En France on n’ouvre pas le soir, trop pénible pour les salariés qui risqueraient leur vie de famille pour deux soirs par semaine et braveraient les Dieux du syndicalisme qui verraient d’un mauvais œil ce crime qui ferait de nos Français au chômage des serfs des temps moderne. Ils sont tellement mieux sans emploi ! Pas d’argent mais pas de pénibilité.

Ici les jeunes qui doivent payer des études très cher peuvent ainsi se financer en partie et apprendre les vertus du travail, le sens du commerce, la relation avec le client et l’importance de bien le traiter pour recevoir un "tip". Un pourboire. Une "obole indigne de l’être humain", diraient nos syndicats, qui préfèrent que nos étudiantes se prostituent pour payer études et appartement, car au moins, cela ne se voit pas. Ce qu’on n’aime pas en France, c’est montrer qu’ils ont tort surtout quand c’est trop voyant. C’est "gênant".

Ici il n’y a pas ou peu de salaire fixe dans les restaurants et les bars. Imaginez ce concept en France et vous aurez le droit à environ 6 mois de grève, des barricades en feu, des mélanchonades aigues, des CGTises de Cambrai et d’ailleurs, des NPA accusant Israël d’en être responsables, car les Israéliens, on le sait maintenant, sont derrière tout ce qui terrorise le monde selon le NPA, des étudiants d’extrême gauche qui s’immoleraient devant les Franprix Parisiens ou dans les stations Total. Ou enfin Laurence Parisot, qui dénoncerait une société tirée vers le bas au profit du patronat !! Ici non. En sont-ils malheureux nos Américains ? Sont-ils dépités de ne pas profiter de ce magnifique rempart social que notre société pourrait ériger entre eux et le bourreau consumériste ? Encore non ! Sont-ils masochistes ces "ricains" ? Se prennent-ils pour des burgers pris en sandwich entre une tranche de capitalisme et un steak d’esclavagisme "remasterisé"? Encore non.

Mais que se passe-t-il donc que nous n’aurions pas compris, nous les "lumières" du monde ? Eh bien la réponse est simple. Ils gagnent plus, sans travailler plus que nos Français. Ils sont payés au pourboire, institué et obligatoire aux USA, même si son montant reste à la discrétion du client. Mais ici hors de question de ne pas en laisser et de se sauver discrètement ou ouvertement parfois, avec arrogance, comme en France au moment de payer l’addition. Ici tout le monde laisse entre 15 et 20% et ce pourboire, partagé entre le personnel, permet à un chef de rang de restaurant, au barman d’un club un peu "high end" d’espèrer entre 5 et 7000$ par mois. Net !! D’où leur assez faible volonté de ressembler à leurs prolétaires de cousins français, qui, protégés par 30 ans de syndicalisme aveugles et couverts par la lâcheté des politiques et du patronat, se morfondent à travailler comme des "chiens" pour un gros smic. Un SMIC mais le privilège d’être la figure de proue et l’exemple idéal, de la protection sociale à la Française. Celle qui pour les protéger les clouent au sol. Et fermement.

Petit rayon de soleil, même si le bénéfice global pour l’économie française reste pour nous un fait à prouver, notre trublion préféré, Xavier Niel, a fait une offre pour racheter T-Mobile aux USA !! Un frenchie qui veut tailler dans la concurrence américaine dominée par des géants (ATT, Sprint, Verizon..) qui, il est vrai, imposent aux consommateurs des prix qui nous feraient faire des bonds en France, où nous trouvons tout trop cher. Là où nous geignons, relayés par nos éternels politiques en mal de promesses démagogiques sur le pouvoir d’achat, qui se traduit sur le long terme par un droit perpétuel au chômage, pour avoir ainsi envoyé nos emplois en Chine ou ailleurs, eux souffrent il est vrai un peu trop !! Comptez 150$ pour un triple play que nous avons en France à 29 euros en moyenne. 80 euros d’écart par mois. C’est vrai, c’est cher. Exagéré. Nous allons donc voir comment Xavier Niel trouve un juste milieu, négocie tout cela et transformerait l’aventure d’Illiad en véritable conquête internationale, ce qui cette fois, à coup sûr, ramènerait de la valeur en France.

Donc à chaque fois qu’il y a un peu de bonnes nouvelles, elles viennent des entrepreneurs. Nous sommes donc bien les meilleurs !! Il faut bien que quelqu’un le dise. Voilà. C’est fait. Suivant ? Semaine prochaine, depuis la Californie, mais avec un arrêt sur image sur la crise Israélienne/palestinienne, et ce qui nous semble un scandale proprement antisémite des plus nauséabond. Qui heureusement trouve un écho et une couverture médiatique plus objective aux USA.

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