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Contre l'abstention :
la publicité politique ?
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Cantonales

Pour lutter contre l'abstention qui a marqué le premier tour des élections cantonales, pourquoi ne pas adapter la réglementation française afin que les hommes politiques puissent développer leur communication comme aux Etats-Unis ?

François Belley

François Belley

François Belley est publicitaire. Il est l’auteur du roman « le je de trop », de l’essai « Ségolène la femme marque » et du blog « La politique spectacle décryptée par un fils de pub ! »

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En appliquant et adaptant à la politique les méthodes de la communication et de la publicité, l’homme politique a fini, à l’appui notamment des médias et des sondages, par devenir une « marque » à part entière, laquelle, comme les produits de grande consommation, peut se distinguer aujourd’hui par sa recherche constante d’attractivité pour séduire et ainsi gagner l’adhésion des citoyens devenus « consommateurs ».

Intégrant notamment dans son mix produit les notions d’ « image », d’ « identité » et de « positionnement », l’homme politique moderne, tel Sarkozy, Royal, DSK ou encore Le Pen, s’est en effet inscrit dans une logique décomplexée de marketing total dont l’objectif assumé vise à ancrer son « nom » dans l’inconscient collectif, autrement dit imposer « sa marque » pour devenir, à terme, par sa seule force d’évocation, le référent au moment de l’acte d’achat, soit lors du passage de l’électeur dans l’isoloir.

Les hommes politique, des marques comme les autres

Les hommes politiques étant devenus finalement des « marques » comme les autres, comment expliquer alors, dans ce cadre analogique, le peu de moyens accordés aux principaux intéressés pour exposer, à l’instar des marques commerciales, leurs produits : c'est-à-dire leurs personnalités, lignes programmatiques, idéologies, visions de la société ou plus largement du monde dans lequel nous vivons ?

Aussi, pourquoi, dans un souci démocratique dit-on, avoir privé le candidat (depuis la loi du 15 janvier 1990 qui interdit simplement toute communication pendant les trois mois précédant le premier jour d’une élection et jusqu’à la date du tour de scrutin) d’utiliser tout support commercial publicitaire et ainsi avoir limité sa communication aux seules émissions électorales, aux affiches officielles d’un archaïsme reconnu ou aux professions de foi vides de sens ?

Par extension, pourquoi ne laisser qu’aux seuls médias, à l’appui de leurs enquêtes et sondages quotidiens, l’exclusivité de construire l’opinion avec les risques partisans que cela induit ? Aujourd’hui, il est temps pour le candidat d’être enfin libre de l’affectation de ses moyens d’expression pour que le citoyen électeur puisse mieux comprendre et mieux choisir devant l’homogénéité du linéaire politique.

Adapter la réglementation

Par conséquent et de toute évidence, il convient d’adapter davantage la réglementation de l’actuelle communication politique pour que celle-ci, plus moderne, flexible et souple, puisse permettre, dans sa vulgarisation, d’expliquer les grands enjeux politiques, économiques et sociaux et ainsi susciter l’intérêt puis la mobilisation. Et, par extension, limiter l’abstention.

Tout comme pour les  élections européennes, l’intérêt porté à l’élection cantonale a été significatif. A un an de l’élection présidentielle, plus que jamais le débat est lancé. Non, la communication n’enrayera pas l’abstention. En revanche, elle saura la limiter tout du moins la freiner. Souvent hostiles à cette « publicitarisation » de la politique, nos dirigeants seraient les premiers surpris. A bon entendeur.

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