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Bourses : une "correction"
dans un climat de panique
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Krach ou pas krach ?

Après un "lundi noir" sur les marchés financiers, l'économiste Paul Jorion parle d'un krach sur plusieurs jours et souligne l'impuissance des responsables politiques face à l'influence des agences de notation.

Paul Jorion

Paul Jorion

Paul Jorion est Docteur en Sciences sociales et enseignant. Il a aussi été trader et spécialiste de la formation des prix dans le milieu bancaire américain.

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Atlantico : Comment expliquer l’ampleur de la baisse générale des marchés ce lundi malgré les annonces de la BCE et du couple Merkel/Sarkozy ?

Paul Jorion : Il y a trois facteurs concomitants qui poussent à la baisse. Le premier, c’est bien sûr la dégradation de la note aux États-Unis. Ensuite, beaucoup de signes de récession sont visibles. Notamment aux États-Unis et en Europe. Les marchés anticipent ce genre de signes et montent ou baissent en conséquence. Le troisième facteur, c’est la crise de l’Euro. On s’aperçoit aussi qu’aux États-Unis le doublement des valeurs sur les bourses dans la période 2009-2011 était surévalué car rien ne justifiait une augmentation de 100 % des valeurs. Une correction était attendue à ce niveau-là. Elle a lieu maintenant, dans ce climat de panique.

Est-ce que nous nous dirigeons vers un Krach ?

Si on considère qu’un Krach est une baisse assez brutale de 20 % des valeurs, on n’en est pas loin. En France, on a déjà perdu 18 % sur les 11 derniers jours. Ce n’est pas un krach qui a lieu à l’intérieur d’une séance mais qui se déroule sur plusieurs jours. On ne voit pas ce qui demain matin pourrait encourager les marchés à rouvrir à la hausse. Ce n’est pas impossible, il peut se passer quelque chose dans la nuit qui renverse la tendance mais rien ne laisse l’envisager.

Les politiques sont-ils définitivement impuissants face à marchés financiers ?

Si l’on regarde les profils du « Footsie » en Angleterre ou du « Dax » en Allemagne on s’aperçoit qu’ils opèrent tous en tandem. Les courbes sont toutes identiques. Il est difficile pour un ministre des finances européens de prévoir l’avenir. Le marché des actions comme le marché des capitaux est entièrement mondialisé, globalisé. Quand la bourse américaine ouvre à la hausse ou à la baisse, la répercussion est immédiate sur les marchés européens. Il est difficile, dans ces conditions, d’influer sur le marché pour un ministre Français, Anglais ou Allemand.

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