Bien pire que la viande de cheval : ces composants des plats préparés que les normes publiques autorisent et qui sont pourtant vraiment mauvais pour la santé <!-- --> | Atlantico.fr
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Les plats cuisinés contiennent des colorants et beaucoup de sel.
Les plats cuisinés contiennent des colorants et beaucoup de sel.
©Reuters

Bon appétit bien sûr

L'affaire Findus serait-elle l'arbre qui cache la forêt ?

Guy-André Pelouze

Guy-André Pelouze

Guy-André Pelouze est chirurgien à Perpignan.

Passionné par les avancées extraordinaires de sa spécialité depuis un demi siècle, il est resté très attentif aux conditions d'exercice et à l'évolution du système qui conditionnent la qualité des soins.

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Atlantico : Industriels et politiques s'indignent face au scandale des lasagnes Findus, et toute l'attention est portée sur les plats cuisinés. Ces derniers largement consommés contiennent-ils des éléments nocifs ?

Guy-André Pelouze : "Plats cuisinés" est une appellation marketing. Ils désignent l'alimentation industrielle et on confond plats préparés avec des aliments frais et de bonne qualité et plats préparés industriellement pour lesquels on n'a pas vraiment d'information. Sont-ce des ingrédients congelés, des ingrédients frais ? On ne sait pas vraiment....

  • La cuisson

Ce sont des plats préparés en général avec des cuissons pas très respectueuses des vitamines thermosensibles, car ils sont cuits à haute température. La cuisson à haute température altère  les vitamines et les micronutriments qui sont thermosensibles et ils sont nombreux. Certains d'entre eux sont détruits partiellement ou totalement dès qu'on dépasse 70 ou 80° C .

Nous ne savons pas à combien sont cuits ces plats cuisinés que nous consommons. De plus, nous utilisons souvent le micro-ondes qui fait cuire à très haute température des petits volumes. Le pire est bien évidemment de cuire un plat, d'en manger un peu, de le refaire cuire au micro-ondes, puis de le mettre au frigo, puis de le mettre au micro-ondes. Cela fait une chaîne d'altérations thermiques successives, on perd de la valeur nutrtionnelle des aliments.

Cependant,  vous pouvez cuire, et recuire : les calories seront toujours là. Si bien que ces plats font toujours grossir, et nourrissent rarement.

De plus la cuisson va détériorer les sucres, ils vont être cassés en petits morceaux et l'index glycémique,  c'est-à-dire le pouvoir d'un sucre  et de pénétrer rapidement dans l'organisme et de faire sécréter de l'insuline va être élevé. On transforme des sucres lents en sucres rapides lorsqu'on fait beaucoup cuire des aliments.

A titre d'exemple, si vous cuisinez une patate douce à la vapeur, ou au four et que vous la mangez en morceaux, si nous comparons avec une purée lyophilisée, l'indice glycémique est beaucoup plus rapide sur cette dernière. Vous aurez donc tendance à sécréter de l'insuline et à grossir beaucoup.

  • Des mets bourrés de produits peu chers

Les produits les moins onéreux sont choisis, ce qui est normal car les producteurs sont dans une compétition économique. La logique est : "si ça a bon goût, c'est pas grave". Cependant, parmi ces produits bon marché, un produit est ajouté en grande quantité : les sucres.

Pourquoi ? On les ajoute car ils augmentent la sapidité. On en mange plus, et de surcroît on devient habitué à en manger plus. Les sucres ne sont pas chers, et le consommateur en mange plus lorsqu'il y en a. Ils sont bien sûr dissimulés sous des appellations inintelligibles et se présentent sur l'étiquette sous la forme d'amidon de blé, de froment, de sirop de maïs, de sirop de maïs à haute teneur en fructose, de dextrose, de maltose, de sucre, de saccharose, du glucose, du fructose, de sirop d'agave n'échappe pas non plus à ça (même s'il est bio). Si on regarde les plats cuisinés, il n'y en a pas mal. Tout cela est mauvais car cela provoque un stockage des calories. 

Ces appellations trompent un diabétique, et même un non diabétique ce d'autant que l'Index glycémique et la charge glycémique ne sont pas mentionnés sur les plats en question.

  • La stérilisation

Ces produits sont stérilisés. Contrairement à ce que l'on pourrait croire, les autorités et les industriels assurent leur tranquillité: il y a très peu de complications liées à des infections dans les produits eux-mêmes, il y a des infections parce que les gens stockent les produits ouverts. Que l'on songe au nombre phénoménal de produits industriels emballés tous les jours alors qu'il y a très peu de contamination car ils sont totalement stérilisés. Mais cette stérilisation a un prix.

C'est nuisible car plus on stérilise, plus on favorise les allergies et la prolifération de germes dangereux car les bactéries amies de l'homme sont éliminées. Nous ne vivons pas dans un monde stérile, ce n'est pas la bactérie qui faut la maladie, c'est le terrain. En aseptisant tout, on augmente le risque d'allergies des enfants, et de nous-mêmes. Dès que vous allez vous trouver dans un endroit où il y a des micro-organismes un peu dangereux comme à l'hôpital ou bien lors d'une épidémie, ils vont proliférer à toute vitesse.

Le microbiome, le monde microbien que nous hébergeons, est aussi important que notre génome en particulier pour la génèse des maladies chroniques. Or les produits industriels sont stérilisés, et ainsi ne contribuent pas à entretenir cette flore.

  • Les additifs

Les plats industriels contiennent des colorants, des additifs chimiques et du sel en quantité… Il ne faut pas en faire une maladie, mais si l'on mange des plats cuisinés tous les jours, toute la vie ce n'est pas bon. Par ailleurs les aliments sont contenus dans des emballages en plastique et non en verre dont certains peuvent avoir des effets nocifs, comme le bisphénol A, et d'autres non connus.

L'alimentation industrielle est donc pauvre en micro-nutriments, en vitamines, souvent riches en sucres rapides, et complètement stérile contrairement à l'alimentation de la maison, qu'on va préparer soi-même. Les trois points évoqués sont les problèmes qui se posent.

Autre recommandation : Nous devons aussi arrêter la phobie des graisses. Elles ne sont pas dangereuses dans ce type de plats, car il n'y en a plus, ou pas beaucoup.

Il n'y a pas de marque qui se distingue des autres pour la qualité de ses "plats cuisinés". Quand on passe dans le rouleau compresseur de l'industrie, il est très difficile avec les méthodes actuelles d'avoir des aliments de qualité.

C'est pourquoi Il faut préparer le plus possible son alimentation. Il ne faut pas boycotter les produits industriels, il faut majoritairement acheter des produits frais, les manger crus ou cuits à  la vapeur et les préparer soi-même chez soi. Cela ne veut pas dire que l'on ne peut pas manger une lasagne! Si on considère l'impact sur la santé, manger des produits industriels à 80 -90% comme c'est le cas de beaucoup de citadins détériore la santé.
Propos recueillis par Ann-Laure Bourgeois

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