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"Le basket comme le foot, au plus haut niveau, c’est la starisation, la médiatisation, l’argent, la guerre."
"Le basket comme le foot, au plus haut niveau, c’est la starisation, la médiatisation, l’argent, la guerre."
©Wallfizz.com

Editorial

Les Bleus du basket, emmenés par Tony Parker, ont remporté le premier titre international de leur histoire contre la Lituanie à l'Euro (80-66).

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Et c’est reparti ! Depuis la victoire de nos basketteurs en finale du championnat d’Europe, voilà qu’on nous ressert le couplet sur ces super-mecs qui ne sont pas comme ces nuls de footballeurs. Humbles et courageux, eux, au moins, chantent la Marseillaise à tue-tête. Cette fois, ce n’est plus la France black-blanc-beur qu’on vante mais le sens du collectif, l’esprit de solidarité, l’amour du maillot, donc du drapeau. Autant de valeurs avec lesquelles notre société française a besoin de se réconcilier.

Foutaise ! Le basket comme le foot, au plus haut niveau, c’est la starisation, la médiatisation, l’argent, la guerre. Il suffit d’ailleurs d’écouter les commentaires des consultants tel que Richard Dacoury, un ancien ailier bondissant devenu l’une des voix de la télé lors des retransmissions de basket-ball. L’ex international est capable de féliciter un bleu lorsqu’il commet une faute sur l’adversaire s’il s’agit d’une « faute utile ». Triste oxymore. En demi-finale, pendant les prolongations, les Espagnols avaient sciemment décidé d’agresser les joueurs français à chaque récupération de balle pour les obliger à tirer des lancers francs, espérant naturellement qu’ils les ratent. Cet antijeu manifeste a été analysé par les journalistes spécialisés comme une stratégie tout à fait logique!

De même qu’au football, quand un joueur fauche un adversaire qui file au but, risquant d’ailleurs l’expulsion, nos experts compatissent avec le joueur violent « qui s’est sacrifié pour l’équipe » ! Récemment, j’ai même entendu un grand entraineur français regretter que son équipe, défaite, ait « trop respecté l’adversaire ». Eh oui, pour gagner, il faut savoir marcher sur l’adversaire…

Pas plus tard que ce matin, dans le bar où je feuillette la presse, ma voisine de table, qui voue une détestation mystérieuse au PSG, me disait ceci : « Moi, je suis une ch’ti, tu sais, les consanguins ! Dans ma famille, on joue tous au foot, en amateur. Eh ben quand on sait qu’un joueur de l’équipe adverse est fort, on décide de le casser dés le début du match, quitte à jouer à dix ! Je ne comprends pas qu’on fasse pas pareil avec Ibrahimovic. Au moins, on serait débarrassé ! » Belle leçon de fair-play du football amateur, désintéressé, pas pourri par les gazodollars des qataries…

Coubertin peut se retourner dans sa tombe, les « valeurs du sport » n’existent plus ou quasiment. Les enjeux financiers, politiques voire même géopolitiques ont envahi les terrains des professionnels. Les tensions sociales et inter-communautaires, ceux des amateurs. Et le pire, c’est que personne ne veut regarder la vérité en face.

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