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Après le changement de cap à la BCE, quels actifs, quels secteurs, quelles valeur privilégier... et lesquels éviter
©Reuters

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Jeudi 22 janvier, après des semaines de rumeurs sur le sujet, la Banque centrale européenne a dévoilé son plan anti-déflation : un programme d'assouplissement quantitatif.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Jeudi dernier, Mario Draghi a officialisé une intervention massive de la Banque centrale européenne dont l’objectif est double : mettre en place les éléments indispensables d’une reprise économique et faire repartir l’inflation pour qu’elle revienne à un rythme annuel de 2%.

En synthèse : la BCE va acheter chaque mois, pendant une durée minimum de 16 mois, 60 milliards d’euros d’obligations. Il s’agira à la fois d’obligations d’Etat et d’obligations publiques et privées. Une partie sera achetée par la BCE en direct, le reste par les Banques centrales de chaque pays de la zone euro qui devront assumer le risque inhérent à leurs achats.

Les commentaires positifs et négatifs sur ce programme n’ont pas manqué depuis jeudi : certains sur le fonds du projet, d’autres sur tel ou tel aspect technique, enfin de nombreuses questions sur les effets potentiels de ce plan sont apparues. Les marchés ont réagi très positivement à ces annonces : les actions ont monté, les taux ont baissé… l’euro a fortement baissé par rapport au dollar, l’or a poursuivi sa progression (en euro la hausse est de 24% depuis le début d’année !). 

En prenant en compte cette nouvelle donne : quels actifs, quels secteurs, quelles valeurs, vont profiter de l’action de la BCE... Que faut-il éviter désormais ?

Si l’on se place dans une optique long-terme, ce qui est notre cas, et sans tomber dans un optimisme exagéré, l’environnement financier recèle un certain nombre d’opportunités comme nous l’indiquons depuis plusieurs semaines dans cette chronique. La baisse du pétrole, la baisse de l’euro et le plan de relance européen initié par Juncker vont dans le sens d’une amélioration de la situation en Europe. Le mouvement de la BCE peut instaurer une confiance indispensable à la reprise économique.

Nous confirmons notre vue qu’il n’y a plus grand-chose à gagner sur les obligations : à 0,53% sur une obligations d’Etat française, nous préférons faire d’autres placements ! Etant donné que les taux sur les placements monétaires sont à 0% voire légèrement négatifs nous ne nous précipitons pas pour vendre et rester en cash. Nous attendons des opportunités sur certaines actions, en retard selon nous, pour arbitrer.

Sur le dollar : nous étions haussiers sur le dollar vs euro depuis plusieurs mois. La réaction de l’euro à la baisse de jeudi et vendredi, nous a conforté dans le sens d’une poursuite de la fragilité de l’euro par rapport au dollar. Pour autant nous ne renforçons pas nos positions. En effet les autorités américaines pourraient finir par agir pour freiner la hausse du dollar. De fait, certaines entreprises américaines ont récemment fait part d’un impact négatif de la vigueur du dollar sur leurs résultats récents.

De la même façon, sur les valeurs liées au dollar, nous étions positionnés depuis un moment : nous ne renforçons pas et commençons même à prendre quelques bénéfices sur certaines valeurs telle L’Oréal qui affiche des performances excellentes.

La situation actuelle : euro bas, matière première basse, taux d’intérêt et possibilités de crédits facilités par la BCE, incite plutôt à se repositionner ou accroitre les positions sur des valeurs cycliques et sur des valeurs liées à la croissance de la zone euro.

Bien que le marché français ait monté de 65% depuis ses points bas de septembre 2011, certaines valeurs sont encore sur des niveaux intéressants.

Par exemple, sur le secteur du bâtiment et de la construction, des positions sur Lafarge ou Vicat peuvent être initiées, les prix sont encore raisonnables et le potentiel de croissance sur ces entreprises bien gérées nous paraît important.

Le secteur de la distribution avec des valeurs comme Carrefour en France ou Dia en Espagne pourrait, après des années difficiles, profiter d’un retour des clients qui bénéficient de gain de pouvoir d’achat grâce à la baisse du pétrole.

Pour finir, le segment des petites et moyennes valeurs, dont les entreprises seraient les plus favorisées par un rebond de l’activité en zone euro, recèle de nombreuses opportunités.

Comme nous l’indiquions en début d’année : les mouvements de marché vont être forts et nombreux en 2015. Janvier aura été une illustration de ce que pourrait être 2015 : des hausses, de fortes baisses, des moments de doute et des politiques de banques centrales qui peuvent rapidement inverser des tendances !

Les périodes comme celle que nous venons de vivre avec une hausse ininterrompue de 6-7 séances ne doit pas faire oublier les risques de l’environnement actuel : les risques géopolitiques demeurent (Ukraine…), les élections en Grèce, la politique de la Fed qui pourrait retirer des liquidités en 2015…tout ceci pourrait peser à un moment ou un autre.

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