126 Rafale (presque) made in France décollent vers l'Inde<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
126 Rafale (presque) made in France décollent vers l'Inde
©

Zone franche

Les Indiens se seraient décidés à casser leur tirelire pour s'offrir 126 avions de chasse. Cette TVA sociale, c'est vraiment de la bombe !

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

Voir la bio »

Alléluia ! Ce coup-ci, c’est le bon : Dassault a vraiment réussi à le fourguer, son Rafale ! Et pas juste deux-trois modèles d’entrée de gamme sans peinture métallisée ni phares au xénon. Non, carrément une flotte de 126 appareils toutes options pour un montant faramineux de 12 milliards de dollars (en euros, ça ne fait plus que 9 milliards donc comptons en dollars pour nous sentir plus riches ― voire en francs, puisque c’est de nouveau la mode)…

Et qui sont les heureux clients de cette espèce d’interminable sitcom industriel ? Les Indiens, qui en ont besoin pour si vis pacem para bellum avec les Pakistanais et préfèrent menacer français plutôt qu’américain ou suédois.

Avouez que ça fait plaisir même si, depuis l’affaire brésilienne, on a appris à être prudent sur la capacité du vieux Serge à faire autre chose que simplement causer business. Et aussi parce que franchement, on commençait à douter du storytelling tricolore de rigueur (« les avions français sont les meilleurs du monde, mais personne n’en veut pour d’obscures raisons géopolitiques et de pressions yankees »)…

D’autant plus que ça va peut-être clouer le bec de David Cameron, qui s’est permis de rappeler que l’industrie britannique n’était pas plus en carafe que la nôtre, juste aussi naze (c’est vrai, mais ça n’est pas une raison pour remuer le couteau en inox made in France dans la plaie). Il en a même profité pour inviter la Société Générale et la BNP à venir s’installer à Londres pour fuir la taxe sur les transactions financières que notre leader ultralibéral souhaite mettre en place.

Bah, les banques traverseront peut-être la Manche, mais nous garderons nos chaînes de montage d’avions de chasse !

Enfin, il faut le dire vite parce que ça non plus, ça n'est pas si certain : des 126 coucous, seuls 18 seront construits ici, les Indiens s’occupant d’assembler les 108 autres histoire d’apprendre comment on fait et ne plus avoir besoin de nous la fois prochaine. D’ici à ce que nous perdions et les usines et les banques, il n’y pas loin.

Mais bon, trêve de défaitisme. L’heure est à la victoire et même les Suisses pourraient eux aussi changer leur missile d’épaule et se laisser tenter (mais c’est d’après Le Figaro, qui est imprimé dans les mêmes usines que les avions alors il faut se méfier). D’accord, Pierre Lellouche a un peu douché l’enthousiasme des traders ayant immédiatement propulsé l’action Dassault vers la stratosphère en précisant qu’il restait encore des trucs  « à finaliser » ici et là (sans doute le montant des rétro-commissions pré-électorales, persifleront les mauvais esprits) mais y a pas à dire, cette TVA sociale, sacré booster !

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !