"Ubérisation" : mais que signifie vraiment ce nouveau mot ? <!-- --> | Atlantico.fr
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Les entrepreneurs ont décidé de créer "L’observatoire de l’ubérisation".
Les entrepreneurs ont décidé de créer "L’observatoire de l’ubérisation".
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Pour comprendre ce nouveau phénomène, les entrepreneurs ont décidé de créer "L’observatoire de l’ubérisation", composé d’intellectuels, de politiques, de syndicalistes, d’hommes et femmes du digital, d’entrepreneurs, d’anthropologues etc...

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Vous avez dit Ubérisation ? A la simple écoute de ce mot devenu quotidien, les réactions sont diverses.

Nos syndicalistes brandissent les gousses d’ail les plus proches, en criant à l’arrivée d’un Satan vêtu d’un drapeau américain, dont l’obsession serait de tuer les bénéfices d’une centaine d’années de combats sociaux et de protection du salarié. Les politiques eux… changent de trottoir. La quasi totalité de cette espèce n’y comprend rien. Il faudrait pour ce faire, qu’ils soient parés de deux atouts majeurs. Le premier, consistant à savoir se servir de son smartphone pour autre chose que de colporter des vacheries sur les adversaires de son propre camp. La seconde serait d’être doté du courage de voir la vérité en face. Or nos politiques ont pour emblème l’autruche, ce magnifique volatile étrangement plus reconnu pour son habileté à s’enfouir la face, que pour ses performances athlétiques. Les politiques préfèrent prétendre ne pas voir ce monde. Ils sont persuadés que le vent sera passé, le temps qu’ils ressortent la tête du sable.

Les intellectuels, intellectualisent ! Faute de mieux, car il faudrait, pour être crédible, descendre des chaires universitaires pour descendre dans l’enfer des incubateurs et autres centres de recherche. Les jeunes du digital rêvent à la révolution inachevée de 68 sans le savoir, car ils n’en ont aucune trace dans leurs lectures récentes. Et pensent que c’est un combat du monde de demain contre celui d’hier. Les institutions tentent d’organiser des colloques avec les grands groupes, afin d’unir leur incompréhension pour panser leur désarroi. Et Jacques Attali, pour une fois peu prophétique, nous laisse sur notre faim en pariant sur la paupérisation possible et la montée en puissance des robots.

C’est pour cela que les entrepreneurs, ces gueux prétentieux que nous sommes, privés de cette partie du cerveau qui permette de faire autre chose que des comptes de résultats et de tenter de créer des emplois, se sont décidés à créer l’outil de cette réflexion indispensable. L’Observatoire de l’ubérisation ! Composé d’un Comité ouvert et équilibré, réunissant toutes les composantes citées plus haut, sans arrogance, ni exclusive, il a pour vocation d’observer, d’analyser et enfin de proposer. Proposer une offre pour la société toute entière, une offre inclusive, pour éviter la violence que l’opposition possible de mondes, que nous voyons grimper fortement et qui pourrait facilement dégénérer.

Ce que certains voient comme la partie immergée d’une comédie digitale, que des acteurs loufoques habillés d’une capuche, souvent, souhaitent imposer à un monde qui leur résiste est en fait la conséquence d’une longue décadence de nos systèmes, qui a alimenté l’ambition positive d’une foule immense, souvent âgée de moins de 30 ans, qui souhaite lui proposer une alternative à un moment béni par l’évolution judicieuse de la technologie. Tout à coup, les astres se sont tous alignés. Néanmoins, qu’elle que soit la volonté qui nous anime tous, de changer ce monde et de tuer ses rentes et privilèges, nous ne pouvons le faire sans respect pour un passé qui recèle aussi nombre d’idées et de concepts, certes dévoyés depuis, mais qui méritent attention et réflexion.

Ces enfants qui nous proposent ce monde, comme un cadeau de noël à la sortie d’un long hiver, sont les enfants d’un monde qui a dévoyé le capitalisme pour en faire un système anti-libéral tellement injuste. D’un monde qui a pris leurs parents pour des otages du compte de résultat, les passant par pertes et profits pour justement augmenter les leurs. D’un monde qui a tué la concurrence qui faisait la beauté du libéralisme, pour lui substituer des monopoles qui leur imposent un ordre qu’ils ne veulent plus respecter. D’un monde qui ne présente plus de perspectives autres que la destruction de notre planète et de notre alimentation. Ils veulent changer cela, au risque d’une absence de réflexion, qui pourrait bien remplacer une dictature par une autre.

L’Observatoire aura ce simple but. Concilier les aspirations au changement d’une génération avec l’esprit d’inclusion qu’il nécessite. Pour que le nouveau monde ne soit pas accablé des tares et de l’aveuglement, d’une autre nature que l’ancien, mais tout aussi dangereuses, car subjectif et dépourvu de la neutralité nécessaire.

Le comité composé d’intellectuels, de politiques, de syndicalistes, d’hommes et femmes du digital, Parisiens et  Régionaux, d’entrepreneurs, mais aussi d’anthropologues, sociologues, économistes, se réunira prochainement et proposera pour avril prochain des Assises pour que le monde reste debout ! Fruit d’une analyse, et d’un prisme intellectuel complet, les assises devraient offrir des solutions qui iront d’une vision de la société à des mesures pratiques dans les domaines de la solidarité, du dialogue social, de la fiscalité… En avril recouvre toi de plus d’un fil.

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