Les black blocs au « service » de nos commerces. Un grand merci au Gouvernement<!-- --> | Atlantico.fr
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black blocs manifestation paris entreprises comemrces
black blocs manifestation paris entreprises comemrces
©ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP

Les entrepreneurs parlent aux Français

Les manifestations du week-end dernier ont été marquées par de nouvelles violences. Des black blocs se sont infiltrés dans les cortèges et ont commis des dégradations, notamment à Paris. Les façades de nombreux commerces ont été vandalisées.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Les commerces venaient de reprendre le chemin de leurs magasins. Privés de travail, méprisés comme « non essentiels » par le gouvernement, ils espéraient vraiment que le petit mois qui leur reste pour sauver une saison, toute une vie, encore plus souvent, serait pavé de tranquillité. Mais ce sont leurs vitrines qui furent, dès le week-end dernier, victimes de pavés. Brûlés, pillés, dévastés, leur dernier espoir de faire un peu de chiffre, part au sens propre comme figuré, en fumée. Dépassés par de jeunes minables, que notre police dévastée elle aussi par les insultes, qu’elle reçoit sans relâche depuis plusieurs mois, lâchée par l’État à son plus haut niveau, n’a même pas les moyens de « karcheriser » cette vermine, de peur d’être montrée du doigt. Faillite du commerce, sur fonds de faillite de l’État.

J’aimerais vous rappeler quelque chose de simple. Nous sommes encore partiellement sous État d’urgence. Cet état exceptionnel au nom duquel nous menons vers la liquidation judiciaire des milliers de restaurants, de salle de gym, de salle de spectacle, d’organisateurs d’évènement. Un État qui interdit aux restaurants de rouvrir, bien que cela en condamne près de 30% d’entre eux à la mort, et encore, c’est une prévision optimiste. Un État que chacun raille en évoquant « l’absurdistan », du fait des décisions folles de celui que l’on surnomme désormais le « mauvais sous-préfet », mais piloté par son maître, car aucune de ses décisions n’est en réalité de son fait. Ce qui lui a permis de décréter l’ouverture des stations de ski, mais la fermeture des télésièges, afin de tester les capacités sportives des français post-covid, et vérifier qui serait capable de remonter les pistes à pied pour les redescendre ensuite. Ce qui lui a permis de prévoir d’affecter des forces de police au contrôle des touristes s’égarant en Suisse ou en Autriche, alors qu’on l’imaginait occupée à traquer les terroristes prévoyant d’égorger nos concitoyens devant les Églises ou ailleurs.

Ce même État, a décidé, que pour les 2 week-end de cette réouverture, en plein état d’urgence, alors que la nécessité économique fait rage, il était urgent d’amener aux commerçants un peu de passants, puisque quelques technocrates avaient lu dans « le commerce pour les nuls » que le succès du commerce était proportionnel au volume du passage. Ne reculant devant aucun sacrifice, le Président a immédiatement autorisé ces belles manifestations, sachant pertinemment que nos magnifiques black blocs, seraient de la partie. Pour les novices, j’aimerais expliquer que leur nom n’a rien à voir avec une idée de coffret cadeau. Si vous pensez cela, vous confondez avec Wonder Box ou Smart Box. Ces coffrets sont dans les vitrines, alors que les black blocs sont là pour les saccager.

Toute plaisanterie mise à part, qui en ce moment terrible, est forcément mal venue, qui a pu être assez stupide pour accepter l’idée d’une manifestation autorisée, quand on interdit le publique sur la Grande Roue de Lille, ou l’ouverture des restaurants qui seraient des sources de contamination ? Comment peut-on justifier l’urgence de manifester, quand on estime urgent de maintenir nos restaurants fermés ? Une manifestation serait-elle un exemple de lutte contre le covid ?

Je sais qu’il est facile de tirer à boulet rouge sur ce gouvernement qui finalement montre que la jeunesse c’est bien, sauf en cas de crise. Car une crise réclame de la clairvoyance et surtout de l’expérience, et que l’expérience ne s’achète pas, même à l’Élysée. Nos rues qui auraient dû marquer le retour de l’esprit de fête, sont livrées aux manifestants que le même État a mis dans la rue en marquant d’un point de plus, sa dérive autoritariste.

Alors petit papa Président, vous qui n’êtes manifestement pas aux cieux, sinon vous disposeriez du recul et de la hauteur nécessaire un gouvernement enfin décent, maintenant que vous avez vu, une fois de plus, le fruit de vos erreurs, laissez nos entreprises en paix et assurez-leur de pouvoir vendre, en paix, jusqu’à Noël. Voir au-delà. Ensuite il sera temps de recommencer l’année, avec une année de plus, en espérant que cette année compte triple, dans le scrabble de l’expérience politique, et qu’elle nous assure un gouvernement enfin éclairé en 2021.

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