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Travail conjugal à la Fillon ou revenu universel façon Hamon : la France innove !
©AFP

Chroniques du pot aux roses

La polémique sur les travaux de Pénélope, qui ne furent pas ceux d’Hercule à croire le Canard Enchaîné, nous rappelle la détestable habitude des politiciens français d’arrondir leurs fins de mois familiales en employant leurs proches.

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Dépôt de bilan

Mai 2012 : 4 888 260 chômeurs toutes catégories.

Décembre 2016 : 6 319 840 chômeurs toutes catégories.

Bilan de l’inversion de la courbe : presque 30 % de chômeurs en plus selon Pôle emploi.

Tout le reste est littérature.

2 - Petites affaires de famille

La polémique sur les travaux de Pénélope, qui ne furent pas ceux d’Hercule à croire le Canard Enchaîné, nous rappelle la détestable habitude des politiciens français d’arrondir leurs fins de mois familiales en employant leurs proches.

Dans le cas précis de Fillon, les déclarations de son épouse sur le fait qu’elle ne participait pas aux activités politiques de son mari et plus encore un emploi à la Revue des deux mondes que son directeur même ignorait auront du mal à passer !

Fillon n’a plus qu’à compter sur la fidélité de son électorat et l’accoutumance perverse des Français au côté obscur de leur vie politique. N’avouez jamais, ne démissionnez jamais, enseignait jadis Mitterrand à ses pairs …

Après tout, qui s’est soucié de demander à Anne Hidalgo ce qu’elle faisait vraiment pendant les dix années où elle était censée œuvrer à l’Inspection du travail et où elle cumulait parallèlement les lourdes charges de premier adjoint au maire de Paris et de conseiller régional, sans compter ses fonctions au PS ? Personne, sauf votre serviteur sur Atlantico et Delanopolis.

Lien : http://www.delanopolis.fr/Qu-a-donc-fait-Anne-Hidalgo-dans-l-administration-pendant-les-10-ans-qui-ont-precede-sa-retraite_a1823.html

On attend toujours les enquêtes du Canard enchaîné à ce sujet …

3 – Le hamonisme, stade terminal du socialisme

Osons immodestement corriger le grand, l’immense Spinoza. Contrairement à ce que disait le sage d’Amsterdam, l’essence de toute chose n’est pas son « conatus », son effort pour persévérer dans son être. Quand il s’agit de socialisme, elle est de s’anéantir dans l’absurde.

Voilà donc Benoît Hamon en passe de remporter les primaires de la belle mésalliance populaire. Son projet ? Ecraser les actifs pour financer l’assistanat généralisé, taxer les robots – du moins ceux qui ne peuvent prendre leurs roues et boulons à leurs cous -, accueillir généreusement les migrants pour les faire bénéficier de tous ces bienfaits et parfumer l’air ambiant d’une âcre odeur de cannabis. Le paradis de la gauche ne saurait être qu’artificiel. Que les cadres de Solférino planquent leur moquette : elle sera bientôt fumée par leur nouveau chef.

Dans les bars à chicha où se réuniront alors les sections du parti, les femmes seront-elles tolérées ? N’oublions pas qu’Hamon mettait leur absence de certains établissements de Seine-Saint-Denis sur le compte de traditions pour lesquelles il avait de la mansuétude. « Le problème c'est que quand vous faites en France plus souvent l'expérience de l'inégalité que de l'égalité, de la contrainte que de la fraternité, vous vous dites à un moment, même quand vous avez eu un parcours remarquable qui a respecté toutes les lois, vous vous dites : vivre ensemble en France, ça ne marche pas, donc je choisis l'entre soi … Arrêtons de créer des guerres tout le temps. Oui, il y a des problèmes, mais ce n'est pas en jetant l'opprobre systématiquement qu'on arrivera à les résoudre ».

Bref, selon Hamon, le vivre-ensemble a un prix : les habitantes de Sevran sont priées de baisser la tête et d’y éviter pour le moment la fréquentation des bistrots. Voilà le triste sire qu’un électorat socialiste en voie de volatilisation a décidé de mettre en avant pour diriger le pays.

On savourera particulièrement la promesse du revenu universel en rappelant qu’Hamon et les siens votaient des deux mains il y a peu la mise sous condition de ressources des allocations familiales qui, précisément, étaient auparavant universelles en ne tenant compte que du nombre d’enfants.

Il est vrai que les dires d’Hamon comportent une bonne part de rouerie. Il n’appliquera sa mesure qu’aux moins de 25 ans puis renverra sa généralisation, dit-il, à une grande conférence. Cela étant, la boîte de Pandore sera ouverte et, comme pour les 35 heures, il lui serait impossible d’en refuser l’application intégrale.

Mieux vaut se taire que proférer des absurdités : c’est ce que doit penser Macron en se frottant les mains. Il aurait grand tort car la radicalisation par l’absurde d’une part importante de l’électorat de gauche lui rendra les désistements très difficiles, que ce soit au deuxième tour de la présidentielle si par extraordinaire il y parvenait qu’aux législatives s’il investissait des candidats.

Le projet de Hamon est une sorte de programme commun entre communistes, communistes et communistes. En neutralisant ainsi un cinquième du corps électoral, la gauche va paradoxalement vivre ce que vit la droite depuis trente ans avec le Front national. La percée de Hamon va renforcer l’immobilisme centriste et technocratique dans lequel patauge la vie politique française.

De toute façon, la complaisance des socialistes pour le fascisme coranique lui interdira tout retour au pouvoir tant que ce sujet sera au cœur du débat public, c’est-à-dire pour les décennies qui viennent.

4 – Merkel : warum ?

Après Sarkozy en 2007 et Hollande en 2012, Fillon a fait le voyage de Berlin, cette fois sans même attendre d’être élu.

Outre que cet empressement ne rend pas très crédible le message de fermeté que la France devrait avoir vis-à-vis d’une Allemagne qui vampirise les activités industrielles en Europe, il s’agit d’un mauvais calcul.

En effet, la plus grande surprise politique de 2017, équivalente à celle que le Brexit ou l’élection de Trump ont fait aux prévisionnistes bien-pensants, pourrait être une défaite cuisante du parti de Merkel lors des législatives de 24 septembre prochain. Après Cologne et Berlin, il est tout à fait possible en effet que l’AFD, le parti anti-immigration, connaisse une très forte poussée.

Ce camouflet pour Merkel entraînerait son retrait ainsi que la nécessité d’une alliance entre Verts, Sociaux-démocrates et CDU où aucun partenaire ne serait dominant. Non pas une grande coalition donc, mais une molle coalition.

Une Allemagne difficilement gouvernable, tenue à beaucoup plus de dureté vis-à-vis de ses partenaires comme des migrants : voilà ce qui attend le futur gouvernement français. Dans ces conditions, une prudente distance s’impose …

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