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Tourisme low-cost : Jean-Luc Mélenchon fait escale à Marseille
©Reuters

Parachutisme ascensionnel

L’insoumis est de passage à Marseille, le temps d’y faire battre la gauche et de réfléchir à un point de chute pour sa défaite suivante.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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De plus en plus patron de secte aux prophéties indéchiffrables, de moins en moins homme politique, Jean-Luc Mélenchon a donc décidé de se transporter à Marseille ce printemps, le climat local lui semblant désormais plus favorable que ceux de l’Essonne, du Sud-Ouest et du pays minier, ses terres d’élection (si l’on ose dire dans ce dernier cas) précédentes, pour y faire résonner le bruit et la fureur, le tumulte et le fracas.

Ayant moi-même choisi de m’installer à proximité du Vieux-Port, je ne lui jetterai pas le premier galet de la plage du Prado à la figure : Hénin-Beaumont, c’est gris, c’est triste, il n’y a pas la mer, et on s’y fait battre à plate-couture par le FN lorsqu’on vient y jouer les Elmer Gantry.

Et le FN, c’est justement l’autre populisme souverainiste pro-russe avec lequel il évitera prudemment de se colleter pour cette législative, son choix s’étant porté sur une circonscription jusqu'à présent acquise au PS où le néo-pétainisme ne fait guère que de la figuration (14,3 % pour Le Pen au premier tour, pas loin de 40 % pour JLM himself).

Son nouvel ennemi au pays du pastis et de la pétanque : Patrick Mennucci, un ex-lieutenant de Ségolène Royal aux allures et aux manières de gros pépère méridional. Dans un combat de catch, l’insoumis n’en ferait sans doute qu’une bouchée. Mais dans le contexte clientéliste marseillais, où le rôle du député est moins de voter la loi que de connaître tout le monde par son petit nom et de mettre son dossier sur le haut de la pile pour un emploi public ou un logement social, c’est une autre paire de manches.

J’avais d’ailleurs rencontré le pépère en question au moment des municipales, lorsqu’il essayait de pousser Jean-Claude Gaudin à faire valoir ses droits à la retraite. Je l’avais trouvé sympa, un poil bonnet de nuit neurasthénique, pas spécialement charismatique, mais d’une bonne volonté touchante.

Et si je dis que Mélenchon est son ennemi plutôt que son adversaire, c’est bien parce que le but de la manœuvre est davantage de démolir ce qui reste du Parti socialiste que de faire passer le secteur à l’extrême gauche chaviste pour de bon. Le lider maximo le dit lui-même : "Je ne viens pas affaiblir le PS, je veux le remplacer (…). Une cohabitation est en gestation en France, soit avec les Républicains, soit avec nous".

Selon toute vraisemblance, mais on ne sait jamais bien sûr, la période étant fertile en rebondissements et en imprévus, Mélenchon sera battu comme d’hab, expliquera que sa défaite est tout de même une victoire, et, s’il parvient effectivement à faire éliminer Mennucci au profit de la LR Solange Biaggi, il pourra même se féliciter de l’avoir prophétisé.

En cas de victoire de Corinne Versini, la start-uppeuse candidate En Marche, ce que je ne détesterai pas parce que c'est exactement le type de profil dont cette ville a besoin, je ne sais pas encore exactement ce qu’il dira mais je lui fais confiance pour retomber sur ses pieds jusqu’à une prochaine candidature (en Bretagne ? Dans le Puy-de-Dôme?). La retraite à 60 ans, manifestement, ce n'est pas franchement son truc.

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