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Ségo au gouvernement, Carla chez Labomatic, DSK : la contre-enquête, Proglio : mauvais polar
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Revue de presse des hebdos

“ Ségolène au gouvernement ? Pourquoi François va dire oui ! ”, tonne en une “ VSD ”. Pfiou ! Commence fort, l’année… C’est pas tout : en 2013, Carla n’est plus Naïve du tout et l’affaire DSK padtafait enterrée. Heu, c’est le grand bêtisier, cette RP, ou quoi ? Minute ! Z’avez pas lu les détails de l’affaire Proglio/EDF/Areva avec les Chinois. Ca ressemble à un polar nucléaire, sauf que c’est en vrai. Et que ça fait BOUM, et pas qu’une fois !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Bonne année, les goulus de l’info ! En ce deuxième jour de l’an nouveau, on vous l’avoue, on a pas mal ramé pour récupérer les hebdos, “ Le Point ” en tête qui, à l’heure où on le reçoit habituellement — le mercredi, vers 11 heures… —, n’était toujours pas imprimé, mais bon, on a fini par y arriver… grâce au Net. Au Net, oui ! Pour pallier le retard d’impression, on nous a en effet, ni une ni deux, envoyé les articles du journal par mail. Un mag de presse écrite obligé de recourir au Net pour être lu, c’est-y pas ironique, ça, pour démarrer l’année ? Limite cruel… Comme on est résolument optimiste, on va dire que ce petit incident (dont personne — et on en a eu du monde, au téléphone… — n’a pu nous dire à quoi il était dû) est purement anecdotique, et surtout, surtout, pas du tout symptomatique de la crise et des enjeux auxquels est confrontée la presse papier. Allez, haut les chœurs, on est le 3 janvier ! L’année ne fait que commencer…

Quoi de neuf en 2013 ? Des marronniers !

Et quoi de neuf, doc, sur le front des hebdos, en ce premier jeudi 2013 ? Des marronniers ! Des quoi ? Des “ marronniers ”, c’est comme ça qu’on appelle ces sujets qui reviennent une fois l’an — quoique ces derniers temps, histoire de meubler… et si on veut être juste, la fréquence serait plutôt de deux fois l’an, hem ! — hou, ça s’arrange pas.... Type “ Les francs-maçons ”, vous voulez dire ? Oui, oui, c’est exactement ça. Et ça fait d'ailleurs la couv du “ Nouvel Observateur ” et… du “ Point ”. Bah… fallait bien préparer un peu les choses en amont avant la trêve des confiseurs, hein ? Si fait, si fait… Et sinon, au rayon “ marronniers ”, autre chose ? Oui, les dossiers “ Quoi de neuf ? ” accommodés à la sauce 2013. Parmi leurs “ 50 rendez-vous ”, “ Les Inrocks ” ont retenu, en number one, “ Django Unchained ” de Quentin Tarantino (avec une itv du maestro, s’il vous plaît…), mais aussi le chanteur anglais Jake Bugg, 18 ans, auteur d’un premier album plutôt alléchant, la série de fiction politique “ House of Cards ” de David Fincher (“ Seven ”, “ Social Network ”) qui fait carrément envie et… “ Marseille-Provence 2013 ”. E viva Massilia ! Bizarre, vous avez dit bizarre ? Dans sa sélection, le magazine rock n’a pas retenu la sortie du disque de Carla Bruni-Sarkozy. Bizarre, vous avez dit très, très bizarre ? Dans son "Quoi de neuf ?", “ Le Nouvel Obs ”, lui, ne l’a pas oubliée…

Carla Bruni : fini d’être Naïve

“ Cinq ans ou presque après “ Comme si de rien n’était ”, l’ex-première dame revient à la chanson, annonce l’hebdo. Pendant la présidence de son mari, Carla Bruni n’a plus chanté, mais n’a pas cessé d’écrire et de composer. Et c’est en décembre dernier qu’elle a achevé l’enregistrement de son quatrième album, sous la houlette de Bénédicte Schmitt chez Labomatic, les studios de Dominique Blanc-Francard. Sur les chansons et les éventuelles participations, elle garde pour l’instant le silence. Ce disque marque sa rupture avec Naïve, sa maison de disques historique, et paraîtra donc avant l’été sous une autre étiquette ”. Un vrai nouveau départ, dis donc ! En 2013, qu’on se le dise, tout change…

“ DSK : la contre-enquête ”

Mouais, bon, zêtes gentille, z’auriez pas plus consistant ? Faut voir. DSK, ça vous tente ? Pfff, quoi encore, DSK, on n’a pas déjà tout dit ? Ben, pas selon “ L’Express ”, qui, c’est vrai, avait été particulièrement en pointe sur le dossier au moment des faits avec, notamment, l’interview de Tristane Banon (voir la RP du 7 juillet 2011), celle de sa mère, Anne Mansouret (RP du 21 juillet 2011), ou encore la publication du rapport médical — pas spécialement raffiné — de Nafissatou Diallo (RP du 18 août 2011)… “ DSK : la contre-enquête. Exclusif. New York : le livre qui rétablit la vérité ”, tonne le mag en une, ce jeudi ! Houlà, houlà, kekcekça ? ! Ils nous remettent le couvert, c’est ça ? ! 

“ Quelle somme Dominique Strauss-Kahn a-t-il versé à Nafissatou Diallo ? ”

“ Outre-Atlantique, commence Christophe Barbier, l’affaire appartient désormais au passé, etle blindage du secret financier, le plus épais que les Américains aient inventé, protège l’information ultime : combien Dominique Strauss-Kahn a-t-il versé à Nafissatou Diallo en dédommagement des sept minutes fatidiques qu’ils ont passée dans la même chambre d’hôtel, un samedi de printemps, en mai 2011 ? ” Huuuuue ! “ L’Express ” va-t-il nous révéler le montant de cette somme ô combien mystérieuse ?

“ L’Express ”, le journal, éditeur du “ Scandale DSK ”, le livre, en couverture de “ L’Express ”, le journal. Cherchez l’erreur.

Raté ! “ A cette somme près, enchaîne le patron de “ l’Express ”, les détails de l’affaire sont tous connus, parce que les médias ont fureté et cureté, mais surtout parce qu’un exceptionnel journaliste d’investigation, John Solomon, a établi les faits et décrypté leurs soubassements. En exclusivité, les Editions de L’Express publient ce livre en France et nous vous en présentons ci-après quelques extraits édifiants, accompagnés des commentaires de l’auteur ”. Heu, première remarque : “ L’Express ” qui fait de la retape en couverture pour un livre publié par les Editions de “ L’Express ”, c’est, hem !, comment dire…, des choses qui “ se font ”, comme on dit, mais bon, font de la presse ou de l’édition, à “ L’Express ” ? On peut se poser la question — et par les temps qui courent, plutôt deux fois qu’une… Deuxième remarque : si “ les détails de l’affaire sont tous connus ” grâce à “ l’exceptionnel journaliste d’investigation (qu’est) John Solomon ”, petite question : y a-t-il de vraies révélations dans le livre que publie “ L’Express ” — oups, sorry, rectification ! — dans le livre des Editions de “ L’Express ” dont le journal “ L’Express ” publie les extraits ?

“ DSK, la contre-enquête ” en résumé

Hou, qu’on est taquin ! Critique ? Ben, c’est qu’on les a lus, en même temps, les huit pages d’extraits du livre de John Solomon… et que, dix-quinze minutes de lecture plus tard… force est de le constater, on n’y apprend rien de plus que ce qu’en dit Christophe Barbier dans son papier d’introduction… “ L’abandon des charges dont a profité DSK à la fin août 2011 — et tant mieux pour lui (…) — est le fruit de circonstances exceptionnelles, écrit-il. Elles sont d’abord techniques : les maladresses tout au début de l’affaire (il n’est ni interrogé ni examiné assez vite pour que cela soit efficace), les erreurs d’attribution au sein de l’équipe du procureur Cyrus Vance (les magistrats chargés de l’enquête ne sont pas assez expérimentés en matière de viols), les faits mal circonscrits (notamment les horaires d’ouverture des chambres du Sofitel concernées), etc. Plus que la faiblesse du témoignage de la victime présumée, Nafissatou Diallo, qui avait menti sur sa vie, Cyrus Vance craignit qu’un procès ne montrât les carences de son propre travail. Les circonstances sont aussi politiques : le procureur n’a de cesse de traiter l’affaire DSK comme une étape de sa campagne électorale pour conserver son poste. (…) Les circonstances, enfin, sont médiatiques. Ce fait divers est chauffé à blanc sur le triple brasier de l’Internet, des chaînes d’info et des tabloïds, les vrais, qui jamais ne démontrent ni ne corrigent ”. Faut-il voir là un petit pied de nez de Barbier à DSK qui avait traité “ L’Express ” de “ tabloïd ” ou un déni caractérisé ? On vous laisse juges, hein ?

Ségolène au gouvernement ? Non, non, à la BPI !

Well, well, well… et sinon ? Attention, chaud brûlant ! “ Ségolène au gouvernement ? Pourquoi François va dire oui ! ”, explose “ VSD ” en couverture. Wow ! Carrément… A bien lire l’article, pourtant, l’arrivée de “ l’ex ” au gouvernement n’est padtafait pour maintenant. “ Je vous l’annonce, déclare-t-elle au mag, j’ai accepté de siéger au conseil d’administration de la Banque publique d’investissement. Je vais y représenter l’Association des régions de France. Comme vous le savez, la création de la BPI a été entérinée en Conseil des ministres le 17 octobre dernier. Elle doit débuter ses travaux dès le mois de janvier. Organisme public, la BPI sera chargée de garantir le financement des petites et moyennes entreprises, des ETI, les entreprises de taille intermédiaire, et des entreprises innovantes. La BPI doit être un outil essentiel, d’abord au sauvetage, puis à la modernisation du tissu industriel de notre pays. Je crois beaucoup dans ce projet, et j’entends m’y investir pleinement ”. Ah, ben, c’est une bonne nouvelle, ça, Ségolène. Si ça te va, nous, on est content. D’ailleurs, c’est pas rien, la BPI…

“ Je considère que j’ai beaucoup de choses à apporter ”

Comme le rappelle “ VSD ”, “ la Banque Publique d’Investissement, présidée par Jean-Pierre Jouyet, un intime du président — ça peut toujours servir !, note l’hebdo — doit être dotée de 42 milliards d’euros, dont 20 destinés à être prêtés “ très rapidement aux entreprises stratégiques pour le développement local et la compétitivité de la France ”, selon la promesse faite par le candidat Hollande pendant la campagne. (…) Un moment pressentie pour diriger l’Institut du monde arabe (IMA) à Paris, relève le journal, Ségolène Royal a donc décidé de soutenir et d’accompagner les débuts de la BPI, un des leviers que François Hollande veut actionner pour relever la croissance. (…) “ Je n’ai pas décliné l’IMA, que l’on m’a effectivement proposé de diriger, mais j’ai considéré que je pouvais être encore plus utile ailleurs, poursuit Ségolène Royal. Je suis une femme d’action, je n’ai jamais caché mes ambitions, j’agis toujours en totale transparence, j’ai acquis compétence et expérience et je souhaite servir mon pays. Au risque de vous paraître immodeste, je considère que j’ai beaucoup de choses à apporter ”. Bon, et ça suffira, alors, Ségo, ce poste à la BPI ?

L’opération “ Ségo la reconquête ” vient de commencer

La candidate des socialistes à l’élection présidentielle de 2007 le confie un peu plus loin à “ VSD ” : malgré les rumeurs, elle “ ne croit pas ” qu’un réaménagement de l’équipe gouvernementale soit aujourd’hui justifié. “ L’échéance politique normale pour un remaniement se situe après le scrutin municipal de 2014, dit-elle. Avant, je n’en vois ni l’utilité ni la justification. Mais ça n’est pas moi qui décide. Quant à la chancellerie, la rumeur vient sans doute du fait que l’on m’avait proposé d’être garde des Sceaux. J’ai refusé parce que j’avais dit que je serais candidate à la présidence de l’Assemblée nationale. J’aurais dû accepter : le fait d’être ministre m’aurait aidée à gagner l’élection législative… ” Aïe, la pilule a du mal à passer, on dirait… ce qui ne veut pas dire que Ségo a pour autant “ renoncé ”. Comme le fait observer le journal, “ sa mission au sein de la BPI ” lui assure un “ poste d’observation suffisamment près du premier cercle du pouvoir pour y attendre sereinement un remaniement ministériel et politiquement assez influent pour peser sur les choix industriels et économiques du gouvernement. L’opération “ Ségo la reconquête ” vient de commencer ”… Tadam ! Valérie, tiens-le toi pour dit...

Proglio au cœur d’un polar nucléaire

Bon, et si on passait aux choses sérieuses, hmmm ? Serait temps, non ? “ Le Point ” n’en fait pas sa une — il n’en fait même pas une “ fenêtre ” de une, et pourtant, il aurait pu... Relégué en pages intérieures, son article sur “ Henri Proglio (le patron d’EDF, ndlr) au cœur d’un polar nucléaire ” vaut carrément le coup d’œil. “ Exclusif, titre le mag. “ Le Point ” a lu l’accord secret négocié par EDF et Areva avec la Chine ”. Ouille ! Encore une affaire compliquée… Assez simple à comprendre, en vérité, et qui se lit un peu comme un thriller, qui plus est… “ Henri Proglio, la patron d’EDF, et son numéro deux soupçonnés par les plus hautes autorités de l’Etat d’avoir lâché en douce des secrets atomiques. Rien que ça…., commence l’hebdo. Depuis presque un an, le petit monde du nucléaire français est empoisonné par une histoire digne d’un roman à la John Le Carré. Dernier épisode en date : la mystérieuse agression d’une syndicaliste, employée d’Areva, le fabricant français de réacteurs nucléaires. Une semaine avant Noël, Maureen Kearney, qui vit désormais sous protection policière, était retrouvée ligotée et bâillonnée dans son appartement des Yvelines ”. Allons bon, qu’est-ce que c’est encore que cette histoire-là ?

L’accord secret au cœur de l’imbroglio

 “ Cette ancienne prof d’anglais d’origine irlandaise, qui représente la CFDT au niveau des plus hautes instances du groupe, explique “ Le Point ”, s’était mis en tête de récupérer l’accord secret signé à Avignon le 19 octobre 2012 entre le patron d’Areva, Luc Oursel, celui d’EDF, Henri Proglio, et He Yu, le PDG de China Guangdong Nuclear Power Holding (CGNPC), l’un des grands opérateurs nucléaires dans le monde. Un accord de coopération qui porte sur la construction en commun d’un réacteur de 1 000 mégawatts ressemblant comme deux gouttes d’eau au dernier prototype d’Areva, l’Atmea, considéré comme le must en matière de sécurité. “ Le Point ” est en possession de ce document hautement confidentiel de 13 pages intitulé “ Memorandum de compréhension du nouveau réacteur ”. Ah oui ? Et ça dit quoi, hmmm ?

Quand EDF facilite à la Chine l’accès aux secrets de fabrication d’Areva

“ On y découvre, répond “ Le Point ”, que, comme à la grande époque de la construction des centrales françaises, c’est EDF qui joue les chefs de projet avec CGNPC, reléguant Areva au rang de simple exécutant. Un examen attentif de la rubrique “ propriété intellectuelle ”, en page 8, réserve également quelques surprises. Il y est ainsi indiqué que les informations apportées par chaque participant pour la conception des différentes pièces du réacteur deviendront “ la copropriété des deux autres ”. Certains pourraient voir là une sorte de chatière aménagée dans le contrat autorisant la cession de droits de propriété intellectuelle d’Areva à CGNPC ”. Ah ouais, quand même ! ! ! !

Proglio : les yeux de Chimène pour l’empire du Milieu

“ Le Point ” le précise : “ Dès son arrivée chez EDF en 2009, Henri Proglio a eu les yeux de Chimène pour l’empire du Milieu, futur eldorado nucléaire qui pourrait représenter trois fois la puissance du parc français d’ici à 2030 ! Une obsession héritée de son mentor, aujourd’hui au Crédit Suisse, le socialiste François Roussely, qui, lorsqu’il dirigeait EDF, faisait de la Chine une priorité. A peine nommé, Proglio a décidé de resserrer les liens avec CGNPC, aidé par un émissaire de choix. Hervé Machenaud, qui jouait déjà les ouvreurs de portes sous Roussely, est un fin connaisseur du pays ”.

La guerre Proglio-Lauvergeon

Mais “ l’obsession chinoise ” d’Henri Proglio s’en assortit d’une autre, beaucoup plus personnelle, qui a pour nom Anne Lauvergeon, patronne d’Areva… “ Le premier constructeur mondial de réacteurs, remarque en effet “ Le Point ”, ne figurait nulle part dans le projet d’accord initial concocté en secret par Proglio et Machenaud (…). L’occasion d’une revanche contre l’ennemie intime Anne Lauvergeon, turbulente patronne d’Areva, qui avait elle-même déterré la hache de guerre avec EDF du temps de Roussely en allant vendre des EPR en Finlande sans emmener l’électricien. En formant une grande alliance avec les Chinois, EDF espérait reprendre la main sur la conception et la construction des centrales, quitte à entrer en concurrence avec son fournisseur. Proglio proposait à CGNPC de concevoir un réacteur directement concurrent de l’Atmea qu’Areva élaborait avec le japonais Mitsubishi ”. Hou, c’est pas beau, ça, Henri ! Et ça nous fait penser que ces grands patrons, sous certains aspects, sont un peu comme ces grands nenfants qui se mesurent le kiki à longueur de récrés — à ce détail près qu’ils jouent juste avec des millions — des milliards ? — qui nous trouent les poches du pantalon… Madre Dios ! Y’a des — grosses — fessées qui se perdent, je vous jure !

Proglio bientôt “ atomisé ” par l’Elysée ?

Heureusement… heureusement, poursuit “ Le Point ”, “ le gouvernement Fillon, peu avant l’élection présidentielle, a enterré le rêve d’EDF : l’équipe de France du nucléaire devait aborder la Chine en bon ordre. Arrivé aux affaires, François Hollande hérite du problème. Et là, nouveau coup dur pour Proglio. Fin septembre, à la veille du conseil de politique nucléaire au cours duquel devait être arrêtée la stratégie des industriels français de l’atome vis-à-vis des Chinois, “ Le Nouvel Observateur ” dévoile les transferts de technologies qu’EDF consentait à CGNPC. Les syndicats, inquiets pour l’emploi, s’en mêlent. (…) L’Elysée, qui avait avalisé les grandes lignes de l’accord avant sa signature, verrait dans ces remous médiatiques, selon plusieurs sources, l’occasion d’atomiser l’encombrant Proglio. En le sortant du jeu avant la fin de son mandat en 2014, Hollande ferait aussi une fleur à Anne Lauvergeon, l’ancienne sherpa de François Mitterrand que Sarkozy avait refusé de renouveler à la tête d’Areva ”.

La fin du roman nucléaire français n’est pas encore écrite

“ La DGSE — les espions français — s’intéresserait désormais aux conditions de négociation du premier contrat, et notamment au rôle joué par Hervé Machenaud, précise “ Le Point ”. Une enquête qui s’ajoute à celle de l’Inspection générale des Finances révélée par “ Le Canard enchaîné ”. Sitôt l’article publié, Henri Proglio a tenté d’obtenir de Matignon un démenti du Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. En vain. Ancien chiraquien rhabillé aux couleurs du sarkozysme lors du dernier quinquennat, Proglio résistera-t-il à la guerre des nerfs qu’est en train de lui mener l’Elysée ?, s’interroge l’hebdo en conclusion. La fin du roman nucléaire français n’est pas encore écrite… ” Pas encore, non. Mais on sait comment ça se termine, ce genre d’histoire, en général, hmmm ? Pas forcément mal, plutôt par rien, hein ?

A lire, encore…

On aurait voulu y consacrer plus de place, on n’en a plus… Un conseil : lisez l’enquête du “ Nouvel Observateur ” sur le Qatar et les raisons pour lesquelles il “ achète la France ”. Pas de révélations tonitruantes, juste un papier fouillé, assez passionnant, étonnant, par bien des aspects, sur “ la liaison de 40 ans ” qui unit la France au pays de l’émir Al-Thani. Quant à discerner les vraies motivations des investissements qataris dans l’Hexagone, là, c’est une autre histoire… L’article sur le lycée Voltaire de Doha, “ qui devait être le symbole de l’amitié des deux pays (et qui) est devenu un casse-tête diplomatique ” est à cet égard assez éloquent…

 Ah, et pour le fun, jetez un oeil, si vous avez le temps, aux bonnes feuilles du "Tombeau de Nicolas Ier et avènement de François IV" (Grasset) de Patrick Rambaud dans "Le Point" — en particulier aux passages concernant le duel télévisé de Nico le Ier et de François le IVème et l'envoi du message de "la marquise de Pompatweet", alias Valérie Trierweiler. C'est, comme toujours, plein de souffle, drôle, malin, méchant et juste, comme il faut — et c'est surtout le dernier épisode de la série que le lauréat du Goncourt avait entamée après l'investiture de Nicolas Sarkozy. C'est que, mine de rien, une page s'est tournée... faudrait pas l'oublier, hmmm ? Allez, grinchez pas, l'an est tout neuf, faut l'accueillir, le célébrer, et es-pé-rer !

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