Sexe et pouvoir : d'autres scandales, ailleurs<!-- --> | Atlantico.fr
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Capture d'écran du site du ministère de la culture thaïlandais, avant le scandale, et après.
Capture d'écran du site du ministère de la culture thaïlandais, avant le scandale, et après.
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Sex Scandals

C'est entendu, l'affaire DSK est la mère de tous les scandales. Mais pour ce qui est de l'atteinte portée à "l'image de la France" les dégâts sont très relatifs. Un tour des derniers grands scandales sexo-politiques sur les blogosphères d'ailleurs peut consoler. Nous ne sommes pas seuls.

Si l'heure n'est pas à rire,  il peut être utile ces jours-ci de regarder ailleurs, vers quelques scandales récents dont le fracas n'est pas parvenu jusqu'en Occident mais qui ont bien mis à feu et à sang des paysages politiques lointains.

A petite échelle, par sa violence, ses ambiguïtés, quelques décors et l' aura politique et intellectuelle du personnage,  l'affaire DSK s'appelle en  Malaisie  l'affaire Anwar Ibrahim, Voici un homme politique brillant, père de six enfants, musulman pratiquant et démocrate, actuellement chef de file l'opposition en Malaisie. Cependant, depuis plus de dix ans, il passe d'une accusation de "sodomie" à l'autre, puisque c'est ainsi qu'on définit en Malaisie  le "crime" d'homosexualité, passible de 20 ans de prison.

Anwar Ibrahim, photo Wikimedia

Dans les années 90, il est  vice-Premier ministre et ministre de l'économie et il applique avec brio, justement, les consignes du FMI. En 1998,il  est soudain limogé par le vice Premier ministre et trainé en justice pour "sodomie", "des charges fabriquées" selon les mots de sa biographie.Anwar Ibrahim est un démocrate en terre de parti unique :  Amnesty International  fait campagne pour sa libération.  Libéré en 2004, il est à nouveau accusé de "sodomie" en 2008, par un jeune assistant de 23 ans, qui l'accuse de huit "agressions sexuelles" dans des hôtels de luxe à Paris et à Hong Kong.. "Accusations fabriquées, juste avant des élections", plaide-t-il à nouveau sur son blog, avant de passer à la riposte : un témoin accuse  le  Vice Premier ministre d'avoir eu en 2006 une liaison avec Altantuya, une mannequin de Mongolie assassinée peu après, sur fond de contrats d'armements. Son corps a disparu dans une malencontreuse explosion à la dynamite.Ambiance.  L'affaire d'homosexualité suit son cours empoisonné. Il a accusé son accusateur d'avoir eu une relation avec une magistrate associée au dossier, destituée depuis.

La Cendrillon coréenne

Le livre de révélations de la coréenne Shin Jeong-ah

Plus classique, dans l'antique tradition de la femme par qui les gouvernements chancellent, nous avons en Corée du sud Shin Jeong-ah. Qui n'est pas si classique que ça. Professeur d'art, conservatrice de musée à Séoul, très en cour à la "Maison Bleue" (la résidence présidentielle coréenne), elle chute une première fois en 2007 quand on découvre que son brillant CV de doctorante à Yale est un faux. En Corée du Sud, ou le diplôme est la seule religion nationale, c'est grave, et passible de prison. En 2007, elle est condamnée, et quelques politiciens s'épongent le front. En prison, toujours pugnace, elle attaque les journaux qui ont publié des photos d'elle nue. Et à sa libération, tout récemment, celle qui est surnommée là bas "Cendrillon" riposte avec un livre "4001'; le numéro de sa cellule de prison. Dans le livre défilent l'ancien premier ministre, Chung Un-cha, qui  lui aurait proposé un poste contre faveurs, un journaliste ultra connu qui part à l'assaut sur la banquette arrière d'un taxi et autres paysages tout en alcôves de la vie politique coréenne, avec prénom ou initiales à la clef. Les recherches frénétiques des internautes pour découvrir leur vraies identités sur Naver, le plus important portail et réseau social Internet coréen, ont été si acharnées que Naver a décidé, pour la toute première fois, de supprimer de son site quelques profils connus et "à risques".

Afrique du Sud: la télénovella Zuma

Le Président Zuma et sa cinquième épouse (Photo HWT Image Library sur le blog sarocks.co.za )

Dans un tout autre genre, le Président Zuma d'Afrique du Sud défraye régulièrement l'actualité, non pour ses frasques, mais pour sa frénésie matrimoniale. Les Africains du Sud commencent à s'habituer à cette saga Pronuptia qui anime la vie politique et remplit les chaudières de la presse people locale, mais ils ont encore du mal à croire que la tradition zoulou invoquée chaque fois pour justifier l'union soit si généreuse. En 2010, il a épousé a 67 ans sa cinquième épouse, Tobeka Madiba, de 30 ans sa cadette. Il est l'un des rares chefs d'état en exercice à avoir dansé publiquement en peaux de bêtes avec l'épouse numéro 5 devant son clan, entouré de ses 19 enfants officiels. Emportés par l'habitude et la télénovella Zuma, peu de citoyens semblent avoir été choqués qu'il ait divorcé au passage de l'une de ses femmes,  dont on a oublié le numéro, Mme Nkosazana Dlamini-Zuma.  Et pourtant, elle détenait le poste de... Ministre de l'intérieur.

Chaste Thaïlande

Il y a enfin des scandales que personne n'attendait, involontaire, inexplicable, mais qui secoue bel et bien tout un pays, comme par exemple la Thaïlande. Lors des fêtes du Nouvel an thaïlandais, en avril, trois jeunes filles ont  dansé seins nus sur une estrade publique  dans l'ébriété générale. Par malheur pour elle, une caméra trainait par là, et la vidéo est arrivée sur YouTube. 

La Thaïlande n'est pas précisément connue comme une terre  de crinolines et de chastes capelines. Mais cette vidéo est devenue en quelques jours un scandale politique national, l'illustration du" délitement de la nation", le cheval blanc de tous les politiciens conservateurs, le thème d'un torrent d'éditoriaux. Les malheureuses jeunes danseuses et le vidéaste ont été condamnés à des amendes et à la honte publique. Mais ce n'est pas tout : un Ministère est allé jusqu'à  distribuer dans l'urgence à la jeunesse un manuel pédagogique sur la signification de la fête du Nouvel an et la  conduite à adopter. Pour parachever cette crise inattendue de pudeur, le site du Ministère de la culture, qui illustrait les mythes de la fête sacrée par des créatures dénudées, a rhabillé tout le monde.

Capture d'écran du site du ministère de la culture thaïlandais, avant le scandale, et après (ci-dessous), crédit Bangkok Post

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