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"Au secours, Nicolas Sarkozy remonte !"
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Revue de presse des hebdos

Sarkozy qui remonte et Joffrin qui s'inquiète, Hollande qui stagne et Bernadette qui s'enthousiasme, la famille Merah hors des radars de la DCRI, Mélenchon qui casse sa tirelire, Audrey Pulvar qui s'agace, la France des brevets qui gagne, la croissance qui s'étiole...

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Joffrin sur Sarkozy : "Il remonte"

Le patron du Nouvel Obs est inquiet et le dit : "Sur le papier, l’affaire est faite. Jamais on n’a vu en France, six semaines avant le scrutin, un candidat crédité au mieux de 46% des voix gagner l’élection présidentielle (…). Sur le papier, donc, François Hollande est élu. Mais les victoires de papier sont comme les tigres du même nom : elles ne valent rien".

Entre "l'effritement en proportion" du candidat socialiste, la "rhétorique agressive du président candidat", la "récupération des voix du FN" par l'UMP et "l'atmosphère d'inquiétude créée par une sanglante actualité qui favorise toujours les pouvoirs en place, un scénario ténu se dessine"…

Mais alors, "que peut faire la gauche" ? interroge Joffrin. En gros, "continuer sa route en avant calme et droite. Illustrer par un maintien impavide et une activité inlassable la ligne républicaine qui seule peut rassembler".

Hum, l'adversaire remonte et la riposte, c'est de ne rien changer ? On ne sort pas vraiment époustouflé de cette séance de consulting stratégique.

Le Nouvel Obs s'intéresse aussi, cette semaine, aux "deniers personnels" de Jean-Luc Mélenchon, dont la campagne serait partiellement financée (à hauteur de 150 000 euros) sur sa propre cassette.

"Il a reçu un petit héritage, explique Marie-Pierre Oprandi, sa mandataire financière. Et il avait une permanence parlementaire à Massy qu'il a vendue". On ne le plaindra pas : à 14% dans les sondages, il est à peu près certain de dépasser le seuil permettant le remboursement des sommes engagées. Sommes d'ailleurs accumulées sur fonds publics, la revente à titre privé d'un local acquis comme sénateur restant une surprenante tradition française...

"Hollande ? Il n'a pas le gabarit d'un président de la République"

C'est un malheureux hasard de mise en page, et il ne faut sans doute pas y lire quoi que ce soit d'autre, mais les trois pages que consacre VSD à Bernadette Chirac, "mamie flingueuse de Sarkozy", clashent un peu avec le dossier "Mohamed Merah, tueur solitaire" qui les précède. C'est qu'à force de jouer des métaphores belliqueuses, elles finissent par vous exploser à la figure.

"C'est un homme parfaitement courtois, assène en tout cas l'ex-Première dame à l'endroit de François Hollande, mais il n'a pas le gabarit d'un président de la République". Un sentiment manifestement partagé par le magazine, qui consacre également une page à la gestion de la Corrèze par le candidat socialiste à la magistrature suprême sous le titre "La rigueur molle", juste avant une interview de Mélenchon affirmant "Hollande, je ne lui fais pas confiance"…

Ça fait beaucoup pour un seul homme et son portrait en préfet plouc, ayant "troqué la Vel Satis intérieur cuir de son prédécesseur [à la présidence du Conseil général] contre un Scenic", remplacé "le champagne par les jus de fruits lors des cocktails et le traiteur par le cuistot du collège" le rendrait plutôt sympathique. Mais bon, c'est une affaire de point de vue.

"Ils s'appelaient Mohamed : deux jeunesses françaises"

L'Express revient évidemment sur le drame de Toulouse, mais c'est pour comparer les destins croisés de deux Mohamed, le tueur fanatique d'une part, le sapeur-parachutiste assassiné d'autre part. Même âge, même enfance en cité de banlieue, même passion pour le foot… Mais pour le reste, rien à voir.

 "C'était un chat maigre qui débordait d'énergie et d'enthousiasme, dit du soldat Legouad son ancien commandant d'unité. Le genre à boucler son parcours commando pour repartir ventre à terre encourager les copains quand les balèzes des compagnies suffoquent dans le gazon en implorant grâce".  "Une nuit, je les entendus hurler sous mes fenêtres, se souvient de son côté une voisine du tueur du collège Ozar-Hatorah. Abdelkader avait un sabre à la main et Mohamed lui tirait dessus avec des balles en plastique".

Non, rien à voir.

Depuis décembre 2011, la DCRI ne surveillait plus la famille Merah

Le Point aussi, se pose des questions sur l'affaire Merah, et plus spécifiquement sur la manière dont l'homme et ses proches étaient surveillés par la DCRI : "De manière incompréhensible, la Direction centrale du renseignement intérieur a tout à coup décidé, en novembre 2011, de stopper les surveillances téléphoniques et les branchements Internet sur la famille Merah, moins de cinq mois avant que le tueur au scooter n'entre en action".

La famille était pourtant sur les radars depuis 2006 et les noms des uns et des autres resurgissaient périodiquement, comme les signaux inquiétants, au-delà de leurs "séjours touristiques" en Afghanistan et au Pakistan : "Étonnement encore : l'antenne du renseignement intérieur ne semble pas avoir prêté attention à la plainte déposée en juin 2010 par une mère de famille qui accuse Mohamed Merah d'avoir séquestré chez lui son fils d'une quinzaine d'années pour le forcer à visionner des vidéos djihadistes".

La plainte tournera trois mois dans les commissariats, avant d'aller finir dans un tiroir du parquet. Elle y est encore, semble-t-il.

Audrey Pulvar : "Je n'autorise personne à dire que je suis pro-Parti socialiste

Audrey Pulvar s'énerve un peu dans les Les Inrocks. Une journaliste engagée, compagne d'un ancien candidat à l'investiture socialiste, est-ce que ça reste une journaliste ?

"Je parle en tant que personne libre, je suis une journaliste engagée, je ne suis pas la femme de, je n'ai pas de carte dans un parti politique, je ne vais pas dans des meetings autrement que lorsque je fais mon travail". Dont acte. "Mais comment séparer à ce point vie privée et vie publique ?" insiste l'interviewer. "C'est assez schizophrène parfois, oui. Cela m'arrive assez souvent d'avoir des informations que je ne donne pas à Arnaud [Montebourg] et inversement", répond-elle.

Ah bon ? C'est effectivement assez schizo, et même un poil surréaliste. Mais bon, ça se passe comme ça au pays des amitiés particulières politiques-journalistes.

Brevets : une sixième place, c'est pas si mal…

Challenges n'en fait pas exactement des gorges chaudes, mais on peut tout de même s'en satisfaire : la France demeure en sixième position mondiale pour les dépôts de brevets, derrière les Etats-Unis, le Japon, l'Allemagne, la Chine et la Corée.

C'est qu'elle conserve de sérieux "atouts dans les transports, l’énergie ou la pharmacie. Sanofi , par exemple, figure parmi les 25 premiers déposants de brevets, ce qui n’était pas le cas en 2010. De surcroît, alors que la plupart des pays réduisent l’enveloppe allouée à la recherche en période de crise, la France n’a jamais rogné sur sa R&D : la croissance est faible mais sans à-coups".

Ca n'empêche pas Patrick Artus, dans le même numéro de l'hebdomadaire économique, de considérer que la France est condamnée à une croissance molle, ni les prévisions de Sarkozy, ni celles de Hollande ne lui paraissant réalistes : "Plus inquiétant, cette croissance potentielle risque d’être, en partie, « mangée » par les dépenses liées au vieillissement de la population (santé, retraite, dépendance…) et la montée inexorable des prix des matières premières et de l’énergie. Si la croissance ne dépassait pas 1 %, il resterait ainsi moins de 0,2 point de PIB de hausse de pouvoir d’achat à distribuer aux actifs chaque année. De sombres perspectives pour les jeunes"

Sombres perspectives, en effet...

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