Quand Poiray accroche un nœud papillon à son poteau et quand Hermès lance des cailloux à Médor : c’est l’actualité des montres (en mode exclusivement tricolore) <!-- --> | Atlantico.fr
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Quand Chanel impose son style XS au poignet, il est temps de redimensionner toutes les collections féminines…
Quand Chanel impose son style XS au poignet, il est temps de redimensionner toutes les collections féminines…
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Atlantic-tac

Mais aussi des pans coupés qui arrondissent les angles, des montres de grandes pour les petites, l’aventure familiale dans le Haut-Doubs horloger et le nouvel espace-temps de la mode Chanel pour les poignets chics…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CHANEL : D’un excès à l’autre en taille XS…

Avec le recul des années, on réalise à quel point la J12 de Chanel, lancée en 2000, a été (re)fondatrice d’une nouvelle façon d’exprimer la montre au féminin : cette J12 avait été dessinée comme un chronographe masculin [Chanel rêvait d’une sorte de Rolex Daytona], mais les femmes ne s’y sont pas laissé prendre une seule seconde et le succès était au rendez-vous de ces quinze dernières années. Que faire quand on a déjà à peu près tout tenté autour d’une icône ? La réinventer dans un autre espace-temps, avec une taille qui la définisse comme un pur accessoire de mode [passé trente ans, pas une seule femme ne pourra lire l’heure sur un cadran de moins de 19 mm] et avec des compléments – bracelets rebrodés, mitaines d’agneau, lanières vernies, manchettes à quadruple ou même sextuple tour, etc. – qui confirment cet ancrage dans l’univers de la haute couture, la touche luxe étant apportée par quelques pierreries serties dans l’or qui cercle la céramique. Le résultat est évidemment adorable : une vraie J12, précieuse et raffinée, traitée à la façon dont les Jivaros « réduisent » les têtes de leurs héros, mais nichée au cœur d’un écosystème de mode, de cuirs fabuleusement doux et de fastueuses broderies. XS parce que dix-neuf millimètres, c’est vraiment petit, même dans le style mignon. XS parce qu’excessivement sous-dimensionné et excessivement fort, pour une montre tellement excessive qu’elle en devient très sérieuse dans son art de ne pas se prendre au sérieux. Cette XS, c’est la posture parfaite pour celles qui ne sont jamais en retard, parce que ce sont toujours les autres qui les attendent…

POIRAY : Les fétichistes du ballon ovale vont marquer des buts au poignet…

Il faut une certaine audace pour lancer une montre masculine Poiray, marque emblématique de la « petite montre pour les petites Françaises ». C’est peut-être parce que Poiray, au-delà de ses collections féminines, exprime au mieux une identité française qui se décline facilement au masculin, dans un joyeux composé d’élégance virile, de fraternité athlétique et d’élégance esthétique. Au carrefour de ces valeurs, un univers comme celui du rugby, « sport de voyous joué par des gentlemen ». En collaboration avec la marque Eden Park, qui a fait du rugby l’axe de ses créations dans le sportswear, Poiray a donc imaginé une collection de « Ma Première » dédiée à l’« ovalie » : quinze cadrans différents dans cette série (10 montres par cadran) pour rappeler le chiffre surdimensionné qu’on retrouve sur les maillots de joueurs, avec le nœud papillon emblématique d’Eden Park. En prime, pour les fétichistes du rugby sans frontières, des boîtiers forgés à partir de l’acier des poteaux (buts) de l’Eden Park, stade mythique d’Auckland (la Nouvelle-Zélande des All Blacks) détruit lors du tremblement de terre de 2010. Les mouvements suisses sont automatiques. À chacun son maillot, dont le numéro correspond à un poste précis au sein de l’équipe, et donc à chacun son cadran, histoire de refaire le match que chacun joue en permanence contre le temps.

OPEX : Une grande délicatesse, y compris dans l’élégance du prix…

Sympathique petite griffe horlogère purement française, quoiqu’elle appartienne au groupe américain Timex, la marque Opex s’efforce de ne jamais rater une tendance créative tout en se maintenant à des niveaux de prix ultra-accessibles. La nouvelle série des Clarra témoigne d’une excellente compréhension de ces tendances, avec leur élégant boîtier carré à pans coupés et la belle harmonie entre l’or rosé de ce boîtier et le chocolat noir du cadran, avec ses chiffres stylisés dans le même or rosé. Une ambiance de mode confirmée par le cuir joliment travaillé du bracelet, lui aussi assorti aux nuances du boîtier et du cadran. Le tout pour moins de 120 euros : difficile de résister !

LOUIS PION : Les « montres de grandes » n’ont qu’à bien se tenir…

L’Eden, c’est le paradis perdu. Un beau nom pour une collection de montres destinés aux enfants – lesquels rêvent forcément, tous les parents le savent, de « montres de grands ». Pleines de fraîcheur et de couleur, la série des Eden (30 mm) entend séduire les filles avec ses bracelets vernis pastellisés et ses aiguilles roses, vertes ou saumon. Moins de cinquante euros pour cinquante mètres d’étanchéité annoncée, ce qui prouve au moins une certaine résistance dans l’extrême : taillées dans l’acier, ces montres de filles n’ont rien de mièvre !

MICHEL HERBELIN : Un style « vintage » retravaillé dans le goût contemporain…

En dépit de son mouvement suisse [rappelons qu’il n’existe, à ce jour, aucun mouvement mécanique fait en France], la nouvelle montre Ambassade de Michel Herbelin porte haut le pavillon de l’horlogerie française : cette marque familiale – une des dernières dans l’univers horloger européen – fêtera l’année prochaine ses soixante-dix ans. Ce sera l’occasion d’un coup d’œil vers le rétroviseur, que cette Ambassade on ne peut plus néo-classique transforme en clin d’œil à la tradition et à la vogue actuelle du style vintage. Dire de cette montre qu’elle aurait pu être lancée voici quarante ou cinquante ans est sans doute lui faire un compliment, mais il faut dépasser cette première impression : le mouvement mécanique est automatique, mais le verre saphir est bombé (ça fait encore plus classique) et le boîtier poussé à 41 raisonnables millimètres. Le cadran brossé bleu est très contemporain, de même que les chiffres arabes traités dans un goût minimaliste. « France » nous précise le cadran à 6 h, ce qui permet de couper court aux arguties sur l’intégrité du « Made in France » (total, partiel ou anecdotique) de la montre. Ce qui compte, c’est que cette pièce soit assemblée en France, à Charquemont (Haut-Doubs), qu’elle soit pilotée par une famille française (Pierre-Michel Herbelin est le fils du fondateur et ses propres enfants travaillent à ses côtés) et qu’elle ait l’intelligence de pas rançonner les consommateurs (690 euros pour cette qualité « à l’ancienne », c’est convaincant). L’aventure Herbelin continue, en France et dans le monde : qui s’en plaindra ?

HERMÈS: Le secret très précieux d’un collier de chien très mondain…

Allez, un petit dernier pour la route, histoire de se quitter (provisoirement) sur un rêve. La maison Hermès, qui a réussi un brillant mariage avec Apple, semble avoir l’intention de s’installer du côté de la place Vendôme. La preuve avec une série de pièces uniques de haute joaillerie, qui réinterprète les classiques de la maison en faisant ruisseler les « cailloux » (brillants et baguettes) avec une virtuosité digne des meilleurs ateliers de la place. Cette Médor est une « montre à secret » qui cache son jeu dans le secret de ses maillons en pyramide sertis de milliers de diamants : inspirée à l’origine par un collier de chien, la Médor est un bracelet parfait qui ne dit l’heure qu’à celles qui veulent vraiment en percer le secret. Ne nous demandez pas le prix : il est ultra-confidentiel [donc, très élevé] et nous serions obligés de vous abattre après une telle confidence…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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