Quand les marguerites fleurissent le désert, quand les abeilles font leur nid à Cannes et quand Brooklyn a du génie horloger : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Des pétales de marguerite qui nous récitent des poésies amoureuses, le soir, sous les grandes tentes des déserts arabiques…
Des pétales de marguerite qui nous récitent des poésies amoureuses, le soir, sous les grandes tentes des déserts arabiques…
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Atlantic-tac

Mais aussi une petite Française qui a tout compris de l’élégance au féminin, une Saint-Valentin qui peut durer toute l’année et une magistrale démonstration de luxe nouvelle génération non ostentatoire…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CHRISTOPHE CLARET : Une fleur de poésie dans un désert bédouin…

La montre Margot de Christophe Claret est sans doute la « complication » mécanique la plus subtile jamais offerte aux femmes : elle nous permet d’effeuiller les pétales d’une marguerite en répondant aux questions essentielles de la vie (« Il m’aime, un peu, beaucoup, etc. »). Il suffit d’actionner le poussoir à deux heures pour avoir la réponse, en toutes lettres, avec un nombre aléatoire de pétales de marguerite sur le cadran. Quels amoureux n’ont jamais joué à ce badinage, attesté depuis le haut Moyen Age. Il n’y avait pas de raison pour que les Européens soient les seuls à pouvoir en profiter. Christophe Claret, le magicien qui sait rouler des mécaniques pour les dames, a donc travaillé sa Margot en version Layla, avec tous les codes utiles dans cet Orient compliqué dont parlait le général de Gaulle (des émeraudes parce que c’est la couleur de rigueur, qu’on retrouve d’ailleurs sur le bracelet, des inscriptions calligraphiées en arabe et, sous la nacre du cadran, dans un joli jeu de transparence irisée, quelques vers amoureux du poète bédouin Qays Al Mulawwah. Impossible de ne pas craquer, avec, en prime, un « carrousel des sentiments » au verso de la montre : stylisé en fleur comme un moucharabieh, il porte huit pierres de couleur dont l’arrêt aléatoire devant le cœur rouge va décider du sentiment du jour, également calligraphié en arabe (« espoir, passion, tendresse, etc.). C’est la grande loterie des sentiments, dont la ronde mène le monde depuis des milliers de millénaires. Avant Christophe Claret, on ne badinait avec l’amour qu’au jardin : avec cette Layla, l’effeuillage devient multiculturel. On n’arrête pas le progrès…

SAINT HONORÉ : L’esprit français dans l’air du temps…

Pure, simple, donc élégante, avec une touche de distinction qui ressemblerait à un coup de menton impertinent ; ronde sans embonpoint, mais sans mollesse ; bien pensée avec ses deux arceaux pour enserrer un boîtier tout en courbes ; énergique par ses chiffres romains bien affirmés ; habillée de nacre, d’onyx et de diamants pour les versions les plus habillées, mais capable de s’offrir une jolie collection de bracelets en cuir de couleur… C’est la Charisma de Saint Honoré et c’est une réussite de ce que l’horlogerie française sait capter de meilleur dans l’esprit « parisien » et dans l’insoutenable légèreté de l’air du temps – à un prix très accessible, qui témoigne du souci de la marque pour ce qui concerne l’insoutenable légèreté de notre porte-monnaie…

LORD HENRY : Un nid d’abeille qui rappelle les montres de l’âge d’or…

C’est l’histoire d’un petit Français, pas encore trentenaire, qui veut créer sa marque de montre. Ce Cannois, David Blat, ne connaît rien à l’industrie horlogère, ni personne pour lui financer le lancement de sa marque, mais il sort d’une école de commerce qui lui a appris les rudiments du métier. L’aventure, c’est l’aventure : elle sera baptisée Lord Henry, du nom de cet excentrique Britannique qui était tombé amoureux de la baie de Cannes en 1834 et qui y avait bâti une première « villa », qui avait ensuite attiré sur la French Riviera tout ce que l’Angleterre, puis la Russie et l’Europe comptaient de riches oisifs. La marque Lord Henry se veut sans prétention, ni dans son style très néo-chic scandi-vintage (la rigueur du design scandinave associée aux codes des montres de l’âge d’or), ni dans ses prix (autour des 180 euros). Les collections sont générationnelles, sans autre ostentation qu’un joli cadran « nid d’abeille », un boîtier de 38 mm qui convient aux filles comme aux garçons et une collection de bracelets faciles à changer pour changer d’allure sans changer de montre. Lord Henry : encore un jeune horloger français plein d’idées et de courage pour se risquer sur le marché face aux géants suisses démoralisés…

ICE-WATCH : Une déclaration d’amour qui vient à la bonne heure…

Pourquoi se contenter de la Saint-Valentin quand on a toute l’année pour jouer les serial lovers ? Remercions donc Ice-Watch de nous proposer des Ice love qui annoncent la couleur sanstrop de mièvrerie, dans différents styles (huit modèles) : la grammaire amoureuse permet de composer bien des phrases, dans toutes les langues, sans difficultés de traduction. De 7 à 77 ans, et même avant comme après, toutes les filles qui ont le cœur tendre comprennent ces messages. Le vrai bonheur, c’est la bonne heure !

DE GRISOGONO : Un luxe très au-delà de l’ostentation statutaire…

Même les créateurs les plus disruptifs se piquent à présent de classicisme. « Artiste » joaillier et horloger pour la manufacture De Grisogono, Fawaz Gruosi ne s’est jamais rien refusé comme délire créatif tous azimuts. Cependant, le vent a tourné et le luxe est en plein mutation. Les attentes des amateurs de luxe ont évolué au cours de ces vingt dernières années. La nouvelle New Retro Lady témoigne de cette envie collective de recentrage et de calme, d’apaisement et de sérénité, de minimaliste et d’expressivité : formes classiques (le rectangle en largeur permet d’habiller plus facilement tous les poignets), culte du détail identitaire mais non ostentatoire (la couronne de remontage à midi, les pierres de couleur en taille baguette, le cœur de la montre serti géométriquement, le bracelet en galuchat), style élégant et cossu, dénué de tout tape-à-l’œil, mais forte présence au poignet. Un luxe pour celles qui ont possèdent déjà les codes et qui sont déjà très au-delà de l’affirmation statutaire. Cette New Retro lady existe avec quatre couleurs de pierres (diamants, saphirs, rubis, émeraudes)…

LIV WATCHES : Trois gars de Brooklyn qui ont tout compris…

Savez-vous qu’on peut lever plus d’un million de dollars sur Internet, avec des milliers d’amateurs qui passent commande à une marque à peu près inconnue pour une montre qu’ils n’ont jamais vue ? C’est ce qu’on pourrait appeler la nouvelle ubérisation de l’offre horlogère et c’est l’aventure que viennent de vivre trois New-Yorkais – des petits gars de Brooklyn, malins et culottés – en lançant sur Kickstarter (réseau de financement collaboratif) un projet de montre automatiqueSwiss Made à moins de 500 dollars, ce qui est un des meilleurs prix du marché. Ils avaient besoin de 40 000 dollars : ils ont reçu plus d’un million de dollars de pré-commandes (information Business Montres du 15 janvier : à cette date, on n’en était encore qu’à 720 000 dollars et c’était déjà un record). Un tel succès, à ce stade, ce n’est un hasard, c’est un phénomène de société qui indique le marché exige à présent des montres créatives et accessibles (créatives dans le concept, dans la communication et dans la distribution ; accessibles en termes de prix). Si cette montre LIV n’a rien d’exceptionnel, elle a simplement coché toutes les bonnes cases d’une carte gagnante du loto horloger !

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : http://www.businessmontres.com

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