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Bracelets en cuir traités dans le style militaire (Nato) et esprit cockpit à l’ancienne pour la nouvelle série des Briston en acier. L’aventure est au bout du palonnier…
Bracelets en cuir traités dans le style militaire (Nato) et esprit cockpit à l’ancienne pour la nouvelle série des Briston en acier. L’aventure est au bout du palonnier…
©DR

Atlantic tac

Mais aussi le samourai qu’on enchaîne, le paquet de Swatch qui valait 6 millions de dollars et les 3,7 kg de papier qui soufflnte 150 bougies…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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BRISTON : La petite marque française qui monte, qui monte…

Après s’être fait une place au soleil avec ses boîtiers en acétate de cellulose « écaille de tortue » (le matériau de nos lunettes), la jeune marque française indépendante Briston s’offre une série de boîtiers en acier plus classiques : le style « coussin » de cette collection Clubmaster y gagne ses lettres de noblesse horlogères, en se parant de codes militaires et sportifs qui ne déparent pas son élégance dans le goût vintage. Les bracelets restent interchangeables, mais on appréciera la nouvelle version dans un cuir qu’on dirait patiné sur tous les théâtres d’opérations extérieurs. 330 euros pour ce chronographe interprété dans un bronze qui rappelle celui des équipements guerriers : de quoi se réconcilier avec son banquier, à la santé de la grande tradition française des montres militaires…

SWATCH : Le plastique qui ne fait pas peur aux grands collectionneurs…

Enchère finale pour un lot unique de 5 800 Swatch, des plus simples aux plus « artistiques » (comme la série des James Bond, ci-dessous) : 6 millions de dollars pour des montres collectionnées au cours du dernier quart de siècle. C’était à Hong Kong, cette semaine, et Sotheby’s dispersait en un seul lot ce qui était la plus grande collection privée de montres Swatch jamais rassemblée sur cette planète. On nous dit que l’enchère finale a été adjugée à une « grande institution européenne ». Pour la crédibilité de l’opération et pour la sincérité de cette valorisation, on espère que l’« institution » en question n’est pas le musée Swatch : ça gâcherait la fête !

BOMBERG : Le samourai qui joue du poignet tout en se glissant dans la poche…

Très impressionnante en 45 mm, la Bolt-68 Samourai de Bomberg (jeune marque indépendante suisse) propose un concept inédit de montre-bracelet qu’on peut très facilement détacher de son bracelet pour en faire une montre de poche : la tête de la montre s’accroche alors à une chaîne, grâce à un support dont les sculptures reprennent la décoration de la montre. Même en costume trois-pièces, ça fait de l’effet, mais on sera tout de même plus à l’aise en jeans avec cette micro-sculpture d’un masque traditionnel pour samourai casqué. La montre Swiss Made est automatique. Le design affûté comme un katana japonais. Le style relève d’une virilité assumée sans le moindre complexe : Bomberg, c’est un concentré de testostérone horlogère – à un prix relativement accessible, ce qui ne gâte rien (comptez tout de même trois ou quatre billets de 1 000 euros)…

HOOT : La rébellion contre le faux luxe du mainstream horloger…

L’avantage des marques de niche, c’est qu’on ne les trouve pas au poignet de tout le monde. Hoot est une nouvelle référence de la Suisse horlogère, une montre de designer (le talentueux Jean-Marc Salemi), une aventure de copains qu’on devine couche-tard (hoot, c’est le rapace nocturne qui huhule dans l’ombre : oiseau qu’on retrouve sur le contrepoids de l’aiguille des secondes) et qui ont monté leur marque en financement collaboratif, une production Swiss Made exclusive à des prix volontairement contenus (guère plus de 350 euros), bref une certaine idée de l’horlogerie créative, intelligente, contemporaine et accessible – tout en étant radicale dans ses choix esthétiques. À l’opposé, on l’aura compris, des grandes marques surdistribuées dont les publicités encombrent les magazines du luxe mainstream. Au fond, qu’est-ce que le vrai luxe, aujourd’hui : le coûteux réflexe de Panurge ou le choix d’une élégance dissidente, loin du troupeau ?

PÉQUIGNET : Une montre d’aviateur aux ailes très françaises…

La manufacture française a su relever la tête à temps, après avoir frôlé le pire. C’est donc reparti pour des nouvelles aventures, avec des collections enfin positionnées à des prix réalistes : songez que la précédente montre Aviateur de Péquignet (proposée en titane avec un mouvement mécanique réalisé en interne) était facturée 6 500 euros, alors que cette Aviateur 2015 ne dépasse pas les 990 euros (boîtier en acier étanche à 100 m, avec mouvement automatique et grande date). De quoi rendre à la marque la faveurs de ses publics traditionnels, d’autant que le style vintage militarisé – harmonie des noirs et des touches sable, qu’on retrouve sur le bracelet – convient très bien au fier « Fabriqué en France » du cadran. Quand ils en ont l’ambition, et quand ils ne se contentent pas de singer leurs concurrents suisses, les horlogers français ont du talent…

ZENITH : Le livre qui souffle 150 bougies en 440 pages…

Ne pas prévoir une lecture de ce livre à la plage : il pèse 3,7 kg et c’est le minimum pour 440 pages grand format et 650 illustrations, très souvent inédites, qui résument les 150 ans d’histoire de la manufacture Zenith, pionnière de l’industrialisation des montres en Suisse et désormais gardienne des portes d’accès au luxe horloger pour le compte du groupe LVMH. 10 millions de montres témoignent de l’engagement de Zenith dans l’histoire contemporaine, puisqu’on croire sur ses traces le général De Gaulle, Winston Churchill et Gandhi aussi bien que Louis Blériot, le premier à survoler la Manche, ouFelix Baumgartner, le « parachutiste de l’espace », qui a sauté de sa capsule, à 39 000 m d’altitude, pour franchir le mur du son au cours de sa chute libre. Ce livre-anniversaire n’est pas un lourd pensum d’historien, ni un éphémère livre de communication, mais la somme de travail d’un amateur (français) dont la passion infuse à travers textes et images. Comme quoi les marques ne sont pas condamnées à la langue de bois et comme quoi les montres sont beaucoup plus que des machines à donner l’heure : avec cette somme sur Zenith, on découvre que l’horlogerie suisse n’a jamais cessé d’être de son temps tout en étant dans les temps (Zenith, la saga d’une manufacture étoilée, de Joël Duval, éditions Albin Michel, cartonnage sous étui, 100 euros)…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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