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Quand les grenadiers parachutistes écrivent une légende et quand le camouflage intégral s’urbanise : c’est l’actualité des montres avant le joli mai
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Atlantic-Tac

Mais aussi le style très mode d’une sportive indémodable, le tigre d’argent qui jaillit hors du cadran, le bronze qui se moque du temps et la simplicité assumée de quelques touches orange…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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ARTYA : Les crocs en argent d’un tigre de poignet…

Ce n’est évidemment pas la montre idéale à porter le jour où vous devez convaincre votre banquier de vous accorder une nouvelle ligne de découvert : il ne vous prendrait pas forcément au sérieux, à plus forte raison s’il découvrait le prix de cette œuvre d’art de poignet (dans les 9 000 euros) – une « carpo-sculpture » baptisée Tiger & Dog (les deux animaux préférés de l’humanité, dit-on). Le tigre en argent bondit hors du boîtier, dont les scarifications évoquent sa fourrure : en trois dimensions, on l’entend presque rugir. Le chien – un bull-terrier – apparaît sur le cadran parmi différentes décorations « artistiques ». Il s’agit d’une production d’Yvan Arpa pour ArtyA (« Art Yvan Arpa »), un des créateurs horlogers les plus éruptifs de la scène suisse. L’avantage de ces « carpo-sculptures » figuratives, c’est qu’elles conviennent aussi bien aux oligarques qu’à leurs compagnes, ravies de jouer à la Belle et la Bête…

EDOX : L’aventure est au bout du poignet…

Cette SkyDiver Military a déjà une légende : il s’agirait, à l’origine, d’une commande secrète passée en 1973 par un mystérieux colonel suisse pour équiper les parachutistes de montagne de sa petite équipe des forces spéciales. Il lui fallait une montre très opérationnelle, capable d’aller aussi loin que possible dans l’air, dans l’eau et sur la terre. Le conditionnel est de rigueur, parce qu’on ne sait presque plus rien de cette série confidentielle. La marque ayant retrouvé par hasard des dessins originaux qui pourraient être les esquisses de cette pièce, en voici la version 2019, étanche à 300 m, plus belle et plus endurante que jamais, avec, sur le fond, la gravure d’un parachute qui ravira les aficionados. Le mouvement est automatique, la lisibilité maximale et le style saisissant – tout comme le prix, qui ne devrait pas dépasser les 1 200 euros. Un bel exploit pour du Swiss Made. L’aventure est au bout du poignet, avec ou sans cette poignée de « grenadiers parachutistes » dont les exploits auraient créé une si belle légende…

ALPINA : Un style gentiment indémodable…

L’inspiration de la montre est ouvertement vintage, quelque part dans les années 1950 et 1960, le bracelet en cuir « vieilli » soulignant cette vocation paléohorlogère, confirmée par le verre saphir « bombé » et le style général du cadran, bleu comme il se doit cette saison. La bonne surprise, c’est le prix (moins de 700 euros avec le bracelet en cuir, moins de 800 euros pour un bracelet à maillons métalliques) et la volonté d’Alpina de proposer sans extorsion de fonds une montre sportive, fiable (mouvement électronique), tout-terrain (étanchéité à 100 m) et gentiment indémodable. Ce sont de telles montres qui ont permis à la Suisse horlogère de conquérir le monde et c’est parce que la Suisse horlogère n’ose plus en proposer qu’elle se fait tailler des croupières par les Californiens, les Chinois ou les Japonais…

MAURICE LACROIX : Camouflage pour jungles urbaines…

Un boîtier chronographe (44 mm) pour le style sportif, un bracelet à maillons métalliques aussi souple qu’une chenille de tank, un cadran à deux compteurs pour la touche vintage et un « camouflage » intégral pour la touche de mode : les baroudeurs chics des jungles urbaines apprécieront également le mouvement électronique qu’on n’a même plus besoin de remonter et de remettre à l’heure. En prime, un second bracelet « technique » en toile noire est proposé aux amateurs de cette Aikon qui nous envoie un message plutôt positif sur la renaissance de la maison Maurice Lacroix, qui semble se reprendre après quelques années de passage à vide. Les snipers branchés des quartiers à la mode ont trouvé leur montre de l’été…

HERMÈS : Un parti-pris de simplicité dans l’orange…

Jamais l’horlogerie Hermès ne s’est aussi bien portée que ces derniers temps, notamment grâce à la collection Galop (des boîtiers en forme d’étrier) dont nous reparlerons prochainement. C’est un excellent prétexte pour se souvenir des « classiques » de la marque, comme cette Slim ultra-plate proposée à présent dans un titane ultra-léger : comme le style est hyper-sobre et hyper-minimalisme, on est aux frontières de l’horlogerie conceptuelle », mais du bon côté créatif, Hermès se contentant de deux touches orange (la couleur fétiche de la maison) sur le cadran pour souligner le parti-pris de simplicité de l’ensemble. Le titane de ce boîtier de 39,5 mm a été microbillé : on remarquera les « cornes » sans mièvrerie qui apportent de la force à l’ensemble. Un petit chef-d’œuvre de design horloger, qui n’aurait même pas besoin d’être signé Hermès tellement il est dans le goût de la maison, tant par ses chiffres que par la doublure orange de son bracelet…

ULYSSE NARDIN : Taillée dans l’airain des guerriers…

Le matériau horloger de l’année, c’est de toute évidence le bronze, le plus ancien des métaux inventés par l’homme, mais aussi le plus sensible au temps puisqu’il peut se patiner au fil des mois et des années, en fonction du lieu et du mode de vie de celui qui porte une montre en bronze (s’il vit au bord de la mer, selon son alimentation, sa sédentarité, etc.). Ce bronze était aussi le métal guerrier par excellence, celui des héros d’Homère (l’airain) et des grandes aventures maritimes. Il était donc fatal que la manufacture Ulysse Nardin, dont l’héritage nautique et militaire n’est plus à vanter, nous propose une Martine Torpilleur en bronze, avec un superbe cadran bleu nuit frappé d’un numéro de série rouge qui ajoute à l’aspect « réglementaire » de cette montre automatique (le fond est en acier pour éviter tout risque d’allergie). Limitée à 300 pièces, cette édition évoque les anciens chronomètres de marine autant que les casques des anciens scaphandriers ou les instruments de navigation. Une montre qui assume si bien sa vocation « marine » qu’elle peut même se passer de l’ancre qui orne généralement le nom de la marque sur le cadran ! C’est peut-être l’air du temps qui veut ça, mais ces montres de style militaire deviennent de vraies « bêtes de mode » et des fétiches ultra-tendance : pas sûr que ce soit un bon signe…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

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