Quand les algues attirent les papillons, quand la musique des sphères rythme le temps et quand les diamants fétichisent les fleurs : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Des volutes d’or qui deviendront les architraves d’un mouvement conçu comme le calice d’un précieux camélia…
Des volutes d’or qui deviendront les architraves d’un mouvement conçu comme le calice d’un précieux camélia…
©

Atlantic-tac

Mais aussi les petits Français qui font un pied-de-nez à l’institution suisse, le goût rassurant des mécaniques de l’âge d’or et le paradis du triangle d’or pour les amateurs de couronne…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

CHANEL : Des pétales d’or qui cisèlent des heures de diamant…

Pour commencer, une montre somptueuse, exceptionnelle, qui marie le meilleur de trois traditions convergentes : l’élégance de la haute couture à la française, la tradition précieuse de la haute joaillerie et le style de la haute mécanique horlogère – à la française en même temps qu’à la suisse. Personne ne s’étonnera que cette montre Première Camélia Squelette soit signée Chanel – maison idéalement placée au carrefour de ces trois influences. La collection Première de Chanel fête cette année ses trente ans : en 1987, Chanel décidait pour la première fois de se lancer dans l’horlogerie. Pour cet anniversaire, la Première s’offre un mouvement mécanique encore jamais vu : l’architecture des rouages (en or !) dessine un camélia, fleur fétiche de Chanel, en stylisant les rythmes du temps autour des pétales de cette fleur allégorique. On peut aimer cette Première – qui n’est que la dernière en date – dans une version plus sobrement exécutée, mais c’est en mode joaillier qu’elle est la plus expressive, avec les 89 diamants baguette de son boîtier et de sa lunette sertie, les 246 diamants de son mouvement épuré à l’extrême et les 282 diamants de son bracelet : un vrai conte des Mille et Une heures du temps qui passe (la montre n’indique que les heures et les minutes)…

FLYTE : Un temps personnel sphérique dans le torrent du temps qui passe…

C’est l’histoire d’un atelier créatif suédois spécialisé dans les objets de décoration « magnétiques » (par exemple, une lampe très chic dont l’ampoule est en lévitation au-dessus de son socle). L’équipe de Flyte a imaginé une horloge (à poser ou à suspendre) dont le temps serait affiché par une sphère flottant dans l’air autour du cadran, soit pour indiquer l’heure comme toute horloge digne de ce nom, soit pour afficher une sorte de compte à rebours à plus ou moins long terme, avant un rendez-vous, avant un départ en vacances ou avant une naissance. C’est évidemment très spectaculaire (vidéo ci-dessous), mais très contemporain pour cette horloge Story est pilotée par une application qui permet d’illuminer, sur le cadran, un affichage numérique des heures, mais aussi les phases de lune et les cycles du soleil. En souscription sur Kickstarter, ce retour à une conception sphérique du temps – dans la tradition des philosophes de l’Antiquité grecque – permet de se réapproprier ses propres rythmes : mon temps, pour moi seul, dans le flux du temps…

KLYNT : Les nouveaux codes de la carpo-élégance…

Annoncée ici même voici un mois, la souscription pour la montre Swiss Made de la nouvelle marque Klynt est ouverte sur Kickstarter. Objectif de cette initiative créative : trouver les 100 000 francs suisses nécessaires au lancement d’une vraie montre suisse à moins de 1 000 francs – à un niveau de design et de créativité qu’une marque suisse traditionnelle ferait payer le double ou le triple, voire pire ! C’est un peu un pavé dans la mare du conformisme horloger et un souffle d’air frais capable de bousculer les codes de la carpo-élégance (« élégance de poignet ») contemporaine. Un secret à ne pas répéter pour ne pas vexer nos amis suisses : les créatifs créateurs de Klynt sont… français !

ARTYA : Un aquarium mécanique de « soupe primitive »…

Infatigable semeur de grains de folie horlogères, Yvan Arpa a imaginé le volcan créatif Artya (« Art Yvan Arpa ») pour donner libre cours à ses idées les plus baroques pour réveiller les poignets. S’il adore les « tourbillons » mécaniques (spécialité horlogère suisse pour améliorer la précision de la montre), il n’était pas question pour lui d’en user pour faire comme tout le monde : il préfère moissonner les fonds marins pour en ramener des mini-gorgones, qu’il a la fantaisie de mélanger sur ses cadrans avec des ailes de papillon, des feuilles d’or et des écailles de poisson. Cet herbier sauvage est bien plus qu’une montre : c’est un aquarium de « soupe primitive » à la veille de la naissance de la vie, aux vraies origines du temps…

ROLEX : Une immersion presque onirique au paradis de la montre à la couronne…

Forcément, vous avez rêvé ou vous rêvez encore de passer à votre poignet une Rolex, soit pour vous l’offrir, soit pour le plaisir d’essayer un des nombreux modèles de la marque la plus prestigieuse du monde. Ce qui tombe bien, puisque Rolex vient d’ouvrir à Paris un nouveau « temple » au cœur du Triangle d’or du luxe parisien (48, rue Pierre-Charron, dans le VIIIe arrondissement). Cent cinquante mètres carrés où, selon le style Rolex, tout n’est que luxe, calme et volupté – dans le goût bois, cuir et laiton bronzé. Pour vous servir : l’équipe d’Arije, mini-chaîne de boutiques d’horlogerie de luxe (Paris, Londres, Cannes) dont la délicieuse Carla Chalouhi tient les rênes – et les rêves – avec autant d’intelligence que de charme souriant. Pour une « expérience Rolex » qui vous laissera en apesanteur horlogère, cette nouvelle boutique Rolex Etoile est un passage obligé : non seulement c’est le choix le plus complet de références Rolex parfois introuvables ailleurs, mais c’est aussi l’espace qui les met en scène avec le faste que ces montres exigent…

ZENITH : La réaffirmation d’un goût rassurant pour l’âge d’or des mécaniques horlogères…

Qu’est-ce qu’une belle montre ? S’il n’existe pas de recette miracle [que d’horreurs arrivent chaque mois sur le marché !], on sait néanmoins que la réussite tient dans le respect équilibré de certains principes encodés depuis deux ou trois siècles. C’est d’abord une réussite esthétique dans les proportions : cette Zenith Heritage 146 est d’une harmonie axée autour d’une rondeur rassurante, d’une taille raisonnable (38 mm : tiens, serait-ce le retour à des montres plus portables parce que plus furtives ?) et d’un cadran équilibré (deux compteurs, sinon rien). C’est aussi une valeur sûre sur le plan mécanique : on n’a pas encore fait que le chronographe El Primero, souvent imité depuis quarante ans, parfois égalé, jamais dépassé. C’est enfin un faisceau congruent de créativité (ici, dans le goût vintage réaffirmé), d’élégance formelle (le bleu du cadran et ses cinq aiguilles sans date), de complicité générationnelle (le clin d’œil aux années 1970, phase terminale de l’âge d’or des montres mécaniques) et de réalisme commercial (le prix est plus accessible que vous ne le pensez). Le meilleur du passé avec les techniques de production contemporaine : cette année, ne quittez pas Zenith des yeux – cette marque en marche depuis trois siècles est pleine de promesses…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !