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Quand le ballon rond fluidifie les heures et quand les chenilles gagnent en impertinence : c’est l’actualité des montres en phase pré-automnale
©Solimoov

Atlantic-Tac

Mais aussi le miracle des cent quatre-vingt bougies dans un carré de 27 mm, les heures bleues qui font des ronds dans l’eau d’un cadran d’or et la double turbine d’un satellite qui fête ses vingt ans…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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CZAPEK & CIE : Une élégance créative très inspirée…

Récompensée pour sa première année d’existence par le Prix du public 2016 du Grand Prix d’Horlogerie de Genève, la jeune marque indépendante Czapek & Cie se sent pousser des ailes. Son nom s’inspire de celui de François Czapek, le premier associé du comte Patek, avec lequel ils avaient créé la future maison Patek Philippe en 1839, sous le nom de Patek, Czapek & Cie. L’histoire de l’horlogerie doit à François Czapek, Polonais d’origine, quelques superbes montres de poche du XIXe siècle, dont la nouvelle montre-bracelet Quai des Bergues « Ricochet » s’inspire. Pourquoi ce « ricochet » ? Parce que le guillochage (gravure) du cadran semble évoqué deux séries de ronds dans l’eau qui se formeraient à partir des deux compteurs, qui affichent, à gauche, les secondes et, à droite, les jours de la semaine ainsi que la réserve de marche de ce mouvement à remontage manuel. On pourrait difficilement trouver sur le marché une montre de poignet (42,5 mm) aussi magnifiquement dérivée d’une montre de poche du passé : le cadran bombé « Aqua Blue » est fabriqué à la main dans un alliage d’or, d’argent, de palladium et de platine et il crée un contraste très efficace avec l’élégance des index et la finesse des aiguilles fleurdelisées. Nous avons gardé le meilleur pour la fin : cette Aqua Blue est disponible pour un peu moins de 15 000 euros – c’est coûteux, mais justifié par la qualité d’une pièce que les « vieilles » manufactures suisses ne tarifieraient pas à moins du triple. Vive la jeune horlogerie indépendante suisse (sauf que le re-créateur de Czapek & Cie est… Français !) et ses audaces créatives !

HYT : Les capillaires de l’heure d’un footballeur…

Même si on ne comprend pas tout de suite le rapport qu’il peut y avoir entre le plus sympathique des footballeurs français et la plus rupturiste des jeunes marques suisses, la sincérité et l’authenticité de la relation emporte la conviction : Antoine Griezmann a aimé (et acheté) ses montres HYT avant que l’idée d’une collaboration avec cette marque n’émerge. Normal, pour un des meilleurs attaquants du monde, de s’attaquer à une aussi rude partie horlogère ! Rappelons que HYT (Hydromechanical Time) a choisi d’afficher les heures en mode fluidique, c’est-à-dire avec un liquide qui progresse lentement dans un capillaire de verre et qui est « poussé » par un mouvement mécanique des plus traditionnels : ces heures « liquides » ne se faisaient plus depuis les clepsydres des anciens Égyptiens ! La montre H1 travaillée avec Antoine Griezmann, qui a revêtu pour l’occasion sa blouse blanche d’horloger (vidéo ci-dessous) est bleu, blanche et rouge, mais ce n’est pas un hasard, avec beaucoup de légèreté dans le traitement des volumes (le titane du boîtier y contribue) et beaucoup de sobriété dans l’expression des couleurs. Pour ceux qui n’auraient pas compris, il est 10 h 10 au cadran de cette montre : 10 heures pour le fluide bleu dans son tube de verre et 10 minutes sur le compteur des minutes. On s’y fait vite…

CARTIER : Une petite Française impertinente et capricieuse…

Les années de crise permettent souvent aux grandes maisons horlogères de marquer une pause créative pour se ressourcer dans les trésors de leur patrimoine. Pour les cent ans de la Tank, montre née en 1917 qui reste le plus ancien modèle de série toujours en production, Cartier ne pouvait que tenter de renouer avec l’audace créative initiale d’un style qu’on disait, à l’époque, inspirée un char d’assaut vu du dessus (on était alors en pleine Première Guerre mondiale). Le siècle de la Tank a heureusement été plus pacifique : cent ans plus tard, ce design anglé « fonctionne » toujours parfaitement, avec ses chiffres romains associés au « chemin de fer » des minutes (une échelle qui fait le tour du cadran), alors que la couronne sertie d’un cabochon de saphir et les brancards latéraux (ceux qui faisaient penser aux chenilles du char) signent l’identité de la montre. La Tank a su rester une montre universelle, portée par les élites internationales de tous les horizons, sans distinction de génération, de condition ou même de sexe : c’est sans doute l’objet du temps qui a le mieux accompagné les évolutions du XXe siècle et il était bien naturel de lui redonner ses chances pour son second siècle. La maison Cartier a préparé pour cet anniversaire de nombreuses rééditions, mais on commencera par rendre hommage au mythe Tank avec la « petite » Tank française, impertinente et même capricieuse dans son acier serti de diamants. Elle a tout d’une grande, et même plus, alors que son bracelet aux maillons articulés est un clin d’œil aux chenilles des blindés de nos ancêtres…

URWERK : Une double turbine satellitaire sous le capot…

On ne s’ennuie jamais avec une Urwerk au poignet ! La marque fête ses vingt ans avec une édition très aboutie de son UR-105 : on y retrouve le concept des heures satellitaires qui défilent le long de l’arc des minutes : à chaque heure, le « satellite » qui porte le chiffre arabe de l’heure promène son index le long de cet arc, avant d’être remplacé par le satellite qui porte l’heure suivante et qui se repositionne à la première minute d’une nouvelle séquence horaire. Un manège enchanté ! Le « capot » qui recouvre cette mécanique satellitaire se soulève pour admirer le « moteur » à double turbine d’une montre automatique qui tient autant du carrousel que du vaisseau spatial et qui est logé dans un boîtier de forme inhabituelle, au design très travaillé. Ce petit plaisir d’esthète est évidemment très coûteux (autour des 65 000 euros), mais les collectionneurs adorent. La marque leur a dédié un film qui doit être légèrement parodique tellement il récapitule les clichés de la promotion horlogère des années 2000 : le beau gosse, la belle bagnole et la belle montre sur fond de belle musique sautillante. Un régal déjà vintage pour les vingt ans de cette jeune manufacture suisse…

TIFFANY & CO : Cent quatre-vingt bougies dans un carré de 27 mm…

Toujours dans la série « Je me souviens des grandes heures de mon histoire », et toujours dans l’esprit de la Tank de Cartier, Tiffany & Co nous propose une réédition de ses montres des années 1920 : cette Square est un hommage aux 180 ans de la marque américaine. Rien n’y manque, ni le boîtier carré de dimensions relativement modestes (27 mm, c’est rafraîchissant après des années de « grosses patates » de poignet), ni les aiguilles délicieusement rétro, patinées et ivoirées à l’ancienne (comme les chiffres arabes), ni le « chemin de fer » des minutes, ni la petite seconde inscrite dans un autre carré, ni même le mouvement mécanique à remontage manuel retaillé en carré pour l’occasion. On ne critiquera ici que le Swiss Made un peu trop voyant et un peu trop « moderne » (placé à 6 h, il est invisible sur l’image ci-dessous). Pour ce cent quatre-vingtième anniversaire, il n’y aura que 180 de ces Square et elles seront facturées 18 000 dollars…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

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