Quand la France en rajoute dans la légèreté et quand la Suisse impose sa facture : c’est l’actualité de rentrée des belles montres<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Consommation
Une centaine d’avions de légende dans le ciel de la région parisienne, mais un seul horloger français pour les chronométrer…
Une centaine d’avions de légende dans le ciel de la région parisienne, mais un seul horloger français pour les chronométrer…
©

Atlantico Tac

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

Voir la bio »

VALENTIN REMONTET : La montre la plus légère du monde…

Vous ne le savez sans doute pas, mais les perroquets médiatiques ne vont plus tarder à vous raconter maintenant qu’Atlantic-Tac a dévoilé le pot aux roses, mais un jeune horloger français totalement inconnu vient de battre un record du monde que détenait une des plus fameuses marques Swiss Made, celle que le Français Richard Mille a fondée sous son nom. Ce jeune inconnu s’appelle Valentin Remontet et, après être passé par des maisons suisses aussi prestigieuses que Breguet ou TAG Heuer, il a créé son atelier dans un charmant village à peu près aussi inconnu que lui, Renaison (dans la Loire, à dix kilomètres à l’ouest de Roanne). Ce ne sont pas les 3 000 habitants de Renaison qui pourraient constituer la clientèle de Valentin Remontet, dont le père était horloger à Renaison (village par ailleurs jumelé avec le beau village de Gruyères, en Suisse) : il a donc décidé d’œuvrer dans la haute horlogerie mécanique, tendance créative. C’est donc pour les amateurs exigeants du monde entier qu’il a imaginé de réaliser la montre mécanique la plus légère du monde : 18,3 grammes bracelet compris, quand la RM 27 de Richard Mille, jusqu’ici détentrice du record du monde, en fait 19 – à titre de comparaison, une Swatch Sistem51 en plastique pèse un peu plus de 40 g. Différence substantielle entre la RM 27 de Richard Mille et la 01LT de Valentin Remontet, qui mesure à peu près 41 mm de côté pour 9 mm d’épaisseur : le prix. Pas loin de 800 000 euros pour Richard Mille (soit 42 000 euros le gramme) contre 2 800 petits euros pour le jeune génie français (soit 153 euros le gramme). Quand on vous dit que le Swiss Made relève parfois de l’extorsion de fonds ! Pour parvenir à ce record du monde, Valentin Remontet a dû imaginer un mouvement mécanique tout ce qu’il y a de plus traditionnel, mais avec une intelligence contemporaine et un usinage dans un matériau composite de haute technologie. Le boîtier relève lui aussi l’ingénierie la plus avancée. Cette 01LT [dont l’esthétique est très perfectible] va marquer l’histoire d’une horlogerie française, décidément très remuante depuis quelques années, bien décidé à s’arracher à son ornière et riche d’innombrables talents souvent repérés en avant-première par Atlantic-Tac

AWAKE : La montre qui a bluffé Emmanuel Macron…

Le président de la République s’était bien promis de « faire un coup » au G7 de Biarritz et il comptait porter une montre française March LA.B qu’il aime bien. Manque de chance pour March LA.B, la veille du sommet, en faisant le point avec ses conseillers, Emmanuel Macron a découvert qu’une montre très particulière allait être offerte aux chefs d’État lors des discussions officielles sur la préservation des océans. Cette montre, griffée « G7 », est une commande spéciale de l’Élysée pour ses hôtes et elle illustre bien la créativité éco-responsable de la jeune génération horlogère en France : le boîtier est réalisé à partir de filets de pêche perdus en mer, récupérés et recyclés pour produire du « plastique » réutilisable dans une logique d’économie circulaire. Le bracelet lui-même est travaillé à partir de bouteilles en plastique recyclée, qui ont pris une triomphante couleur tricolore dans l’esprit du logo du G7 de Biarritz. On a vu (vidéo ci-dessous) le président de la République présenter longuement cette montre à ses collègues : c’est la première sous la Ve République qu’un président se met ainsi au service d’une jeune marque créative. L’équipe d’Awake a tellement été submergée de demander pour cette montre qui n’avait été éditée que pour les participants du G7 que la marque a lancé en urgence une opération de précommandes pour une série plus « commerciale ». c’est un vrai « coup fumant » pour une jeune marque française présentée l’été dernier aux lecteurs d’Atlantic-Tac

BRM : La montre des arpenteurs de la planète…

Encore un coup de chapeau à un marque indépendante française, dont la créativité n’est plus à démontrer : BRM (Bernard Richards Manufacture, du nom de son fondateur) nous propose une interprétation originale des montres à multiples fuseaux horaires, véritable exercice de style pour toutes les manufactures horlogères. Cette GMT 6 est dédiée à tous les « World Trotters », ces arpenteurs de la planète qui ont besoin de savoir non seulement l’heure du pays où ils se trouvent, mais aussi l’heure des différents autres pays où ils ont des amis ou des coups de téléphone à donner. La « lunette » dédiée à ces World Trotters est, en soi, une leçon de géographie politique, puisque les 24 fuseaux officiels et traditionnels [la planète en compte 39, voire plus en décomptant quelques découpages exotiques qui ajoutent ou retranchent un quart d’heure aux heures locales] sont représentées par les drapeaux de 24 nations de référence pour ces fuseaux – l’Union Jack pour l’heure de Londres, le drapeau tricolore pour Paris, la bannière étoilée pour les États-Unis, le soleil levant japonais, etc. En faisant tourner cette lunette rotative, on peut visualiser tout de suite les heures qu’il faut ajouter ou retrancher à l’heure centrale de la montre pour connaître l’heure dans un pays donné. C’est simple et intuitif, en même temps que très amusant : au centre du cadran de ce boîtier en titane de 46 mm (mouvement automatique Swiss Made), une représentation des continents, avec les parallèles et les méridiens.

JEAN-PAUL GAULTIER : La montre des élégantes qui se rangent…

Jean-Paul Gaultier en mode furtif au poignet ? Pas tout-à-fait, mais presque avec cette série de montres Bad Girl dans un boîtier de 28 mm : la griffe du couturier français reste très présente, mais le bleu marié à l’or rose est un discret signe de distinction – les Bad Girls se rangeraient-elles ? Pour 139 euros, c’est un des témoignages les plus accessibles de la haute couture indépendante française dans tout ce qu’elle a de plus post-moderne…

OMEGA : La montre suisse qui va dépiter les amateurs français…

Pour ne pas désespérer l’Helvétie horlogère, glissons vite un « petit Suisse » dans cette chronique à la gloire des horlogers français qui relèvent la tête. Au hasard, Omega, qui dédie ces jours-ci aux sportifs une superbe Seamaster Aqua Terra Ultra-Light – une montre développée pour le champion de golf Rory Mcllroy, qui avait besoin d’une montre aussi légère et confortable qu’endurante. Pour parvenir aux 55 g de cette sportive chic, on a tout repensé, du boîtier et de lacouronne de remontage taillés dans un « titane gamma » emprunté à l’industrie aéronautique au cadran, aminci pour la circonstance, en passant par la couronne (escamotable pour ne pas gêner le swing d’un golfeur) et l’aiguille des secondes en aluminium. La finition mate de ce titane très spécial est très élégante. En plus du bracelet en caoutchouc, un bracelet en tissu encore plus léger et encore plus confortable est disponible. En plus de ses performances antimagnétiques, le mouvement « manufacture » à remontage manuel est évidemment doté de cet « échappement co-axial » que toute l’horlogerie envie à Omega. Nous n’avons pas gardé le meilleur pour la fin : cette montre esthétiquement très réussie est proposée à un tarif ahurissant qui devrait frôler les 50 000 euros et qui n’aidera pas cette Seamaster à conquérir le poignet des larges masses européennes. Dommage, elle avait tout pour plaire (voir, au premier paragraphe, notre constat sur l’extorsion de fonds pratiqué en bande organisée par les horlogers suisses)…

RÉSERVOIR : La montre des derniers chevaliers du ciel…

Pour finir, ce ne sera une présentation de montres, mais un encouragement à aller en découvrir quelques-uns, le week-end prochain (7-8 septembre), sur l’aérodrome de Melun-Villaroche, en région parisienne : la nouvelle marque française Reservoir est en effet le partenaire horloger officiel du grand show aérien Air Legend (affiche en haut de la page). Au programme de la seconde édition, en plus des montres Reservoir, inspirée par les compteurs de bord des cockpits d’avion, les 40 000 spectateurs attendus devraient profiter de plus de onze heures de démonstrations en vol, avec des Mig-15, des T33 ou des Fouga Magister ainsi que beaucoup d’« avions de guerre » (warbirds) – Spitfire, Mustang et autres Yak – sans oublier quelques Rafale et la Patrouille de France. Quand ces avions passent dans le ciel, la raison trépasse et il ne reste que l’émotion, clairement nostalgique, du temps des vrais chevaliers du ciel. Au poignet des pilotes, quelques montres Reservoir, la jeune marque indépendante qui a réussi à s’imposer sur le territoire pourtant très disputé de l’horlogerie à connotation aéronautique…

• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

Toute l’actualité des marques, des montres et de ceux qui les font, c’est tous les jours dans Business Montres & Joaillerie, médiafacture d’informations horlogères depuis 2004...

Lien : https://businessmontres.com/

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !