Pourquoi les laves du volcan ne sont pas encore refroidies et comment se harnachent les preux chevaliers du temps qui passe : c’est l’actualité des montres<!-- --> | Atlantico.fr
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Et aussi la montre qui nous réconcilie avec l’honnêteté suisse, le mariage soyeux de la haute couture et de la mécanique, le squelette d’or et de sang et le clin d’œil vintage d’un micro-rotor ivoiré…
Et aussi la montre qui nous réconcilie avec l’honnêteté suisse, le mariage soyeux de la haute couture et de la mécanique, le squelette d’or et de sang et le clin d’œil vintage d’un micro-rotor ivoiré…
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Et aussi la montre qui nous réconcilie avec l’honnêteté suisse, le mariage soyeux de la haute couture et de la mécanique, le squelette d’or et de sang et le clin d’œil vintage d’un micro-rotor ivoiré…

Grégory Pons

Grégory Pons

Journaliste, éditeur français de Business Montres et Joaillerie, « médiafacture d’informations horlogères depuis 2004 » (site d’informations basé à Genève : 0 % publicité-100 % liberté), spécialiste du marketing horloger et de l’analyse des marchés de la montre.

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PRECISTA : La montre suisse qui se refuse à pratiquer l’extorsion de fonds…

Quel défaut pourrait-on bien trouver à cette montre Swiss Made, en acier, plutôt virile (45 mm de diamètre) dans son style militaire, au cadran ultra-lisible, qui propose un second fuseau horaire sur vingt-quatre heures (l’aiguille fine à pointe triangulaire orange) et un étanchéité à 200 m, avec un mouvement à quartz suisse ? Le prix relève presque du cadeau compte tenu de sa qualité suisse : l’équivalent de 360 euros avec un bracelet Nato de style militaire. Precista est une marque qui s’apprête à renaître, au cœur de Bienne (la ville-manufacture horlogère du cœur de la Suisse), en renouant avec un passé qui ne manquait pas de références glorieuses, notamment pour la fourniture de montres réglementaires à différentes armées européennes. L’intégrisme mécanique trouve ici ses limites : cette montre – il n’en reste que quelques-unes en stock à ce prix – est une montre de loisirs et de vacances tout ce qu’il y a de plus judicieuse…

Sur Precista

RJ-ROMAIN JEROME : La danse inattendue au-dessus du volcan islandais…

L’histoire de cette montre commence comme un canular entre copains de la nouvelle génération. Le 14 avril 2010, quand le fameux volcan islandais Eyjafjallajökull commence à cracher des cendres qui paralysent tout l’espace aérien européen, Manuel Emch, le jeune animateur de la jeune marque RJ-Romain Jerome, bricole à la hâte un projet de cadran… en éruption et s’en amuse sur les réseaux sociaux, en laissant entendre que ce sera une pièce unique commémorative. Sauf que les premières commandes pleuvent aussitôt : en frappant les imaginations et en mobilisant les médias, cette éruption s’inscrit dans les nouvelles légendes immédiates de notre temps. Légendes qui sont la spécialité de la marque (montres qui incorporent de l’acier du Titanic, des roches lunaires ou des fragments de la statue de la Liberté). Au-delà d’un humour potache, il fallait donc aller plus loin. Les cadrans rugueux à souhait seront donc fusionnés avec des cendres du volcan, leur surface évoquant les coulées de lave en fusion (superbe travail d’émail à froid). Loin d’être une pièce unique, la montre Eyjafjallajökull s’est déjà vendue à plus d’une centaine d’exemplaires, à tel point que Manuel Emch relance une seconde série limitée pour le quatrième anniversaire du réveil d’un volcan qui a bloqué plus de 100 000 voyageurs dans les aéroports du monde entier. Les pointes des aiguilles en forme d’avion figurent les appareils cloués au sol dans l’attente de la fin de ce coup de colère tellurique…




LAURENT FERRIER : Un zeste de style vintage dans un cocktail néo-classique…

Parangon et marque pionnière de la grande vague de retour au classique, la maison Laurent Ferrier – que de succès en quatre ans d’existence ! – s’offre un discret coup de chapeau aux « montres sportives » de l’âge d’or. Dans la première moitié du XXe siècle, on ne parlait pas encore de « sport chic », mais les heures qui s’affichaient avec des chiffres (et non plus des index) rappelaient les cadrans des montres militaires. Si la version guerrière privilégiait la lisibilité des chiffres blancs sur fond noir, la version civile s’offrait le contraste inverse, avec des pâleurs que les décennies ont fini par teinter d’ivoire plus ou moins crémé. Laurent Ferrier – l’horloger qui a donné son nom à la marque – connaît trop bien ces cadrans patinés par l’âge pour n’avoir pas cédé à la tentation de nous en restituer la séduction. Tous les codes sont respectés (petite seconde à 6 h, aiguilles élancées, chiffres arabes, boîtier mince, etc.), jusqu’au magnifique mouvement mécanique à micro-rotor qu’on découvre au verso de la montre – micro-rotor de facture néo-classique qui témoigne lui aussi d’une culture haute horlogère assise sur trois siècles de tradition…


DIOR : Les noces de soie de la haute couture et de la haute horlogerie mécanique…

Un grand couturier ne saurait faire que des montres de haute couture. Même s’il y a quelques années que Dior a cessé de ne penser ses montres qu’en accessoires d’entrée de gamme, la maison n’accède que cette année à la plénitude de son art dans le mariage des métiers de la haute couture et de la haute horlogerie. Cette montre Dior VIII Grand bal « Fil de soie » rend hommage à tous les artisanats d’art mobilisés pour créer des collections d’une totale originalité. Côté couture : le minutieux travail d’un fil de soie – long de 150 m – travaillé en trois passages par une authentique dentellière du Puy. Côté haute horlogerie : une masse oscillante (celle qui assure le remontage automatique de la montre) déportée devant le cadran pour profiter du spectacle (une exclusivité brevetée par Dior). Côté joaillerie : ce rotor (masse oscillante, sur laquelle est tissée le fil de soie) apparaît sculpté et ajouré comme une broderie d’or et délicatement sertie de pierres : chaque mouvement du poignet relance la valse ! On admirera au passage le cadran en nacre noire piqueté de diamants, dont la noirceur de nuit crée une belle harmonie avec l’or rose du boîtier. Il n’y aura que 88 montres de cette série exceptionnelle de haute horlogerie couturière…

URWERK : Les preux chevaliers des temps modernes ont trouvé leur montre…

Même si cette UR-105 se veut positionnée à l’entrée de gamme de l’offre Urwerk (un des ateliers les plus créatifs de la nouvelle génération horlogère suisse), il vous en coûtera tout de même pas loin de 60 000 euros pour goûter aux délices d’un temps radicalement non-conformiste : pas d’aiguilles, mais un satellite rotatif dont chacune des quatre branches porte trois marques horaires dont l’index défile sur le segment des minutes. Révélée par les échancrures du capot supérieur de la montre, le ballet de ces heures satellitaires est fascinant. En prime, les secondes s’affichent, par dizaines, côté cadran, à la hauteur de la minute zéro, et, par unités, sur le flanc de la montre, où apparaît également la réserve de marche. Notez la couronne surdimensionnée en haut de la montre et, au dos de la montre, le décompte des heures de marche qui permet d’anticiper les révisions. Minutieusement dessiné, anglé et profilé, le boîtier en titane a été repensé comme une armure contemporaine pour protéger un mouvement d’avant-garde : les preux chevaliers du temps qui passe ont trouvé une montre assortie à leur harnachement.


HUBLOT : Prévoir une (très) grosse poignée de dollars pour cette poignée de rubis…

Dans la famille néo-luxe volontiers ostentatoire, je voudrais la fille : c’est une Classic Fusion Hublot qui contient sa bonne éducation dans un boîtier en or gris de 45 mm, mais qui laisse éclater son tempérament de feu dans les 430 rubis (24,07 carats) géométriquement alignés de son sertissage intégral – au bracelet près. Prétexte mécanique à un peu plus de snobisme : le tourbillon mécanique, qui est devenu une des grandes spécialités horlogères de Hublot (à 6 h).Il n’y en aura que huit pour le monde entier, donc inutile de vous inscrire sur une liste d’attente qui compte déjà les milliardaires les plus opulent(e)s de la planète frime. Pourquoi en parler ? Parce que c’est tout de même un sacré tour de force de repenser ainsi la structure d’une montre, pour la réécrire dans une structure minimaliste de pierres précieuses seulement ponctuées d’un peu de métal tout aussi précieux. L’exercice de style était périlleux, quoique d’avance maîtrisé vu le talent des designers de la marque : la réussite est impressionnante – même si cette montre de sang et d’or affiche un déroutant côté « fiancée du vampire »…


• LE QUOTIDIEN DES MONTRES

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