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Nicolas Sarkozy et la "théorie du ketchup" : les carottes sont cuites, Ségolène Royal, "l’emmerdeuse" : révélations (?), PS : pourquoi, frondeurs ou pas, la mort du parti est annoncée
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi le grand “ come-back ” à droite — sorry, au centre droite… — de François Bayrou, l’étonnante révélation de François Chérèque sur l’intérêt que le PS porte à la pauvreté et, et, et… les 47 sous-préfectures qui, selon un rapport explosif, pourraient être rayées de la carte. Ah, y’a de l’info, de la grande, de la petite, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Un ancien président en garde à vue, ah, on peut dire que la semaine a commencé fort ! Et ce ne sont pas les hebdomadaires qui vont dire le contraire… Un peu pris de court, eu égard à leur délai de bouclage, vos journaux, au lieu de dossiers ou d'enquêtes, consacrent à l’affaire des éditos enflammés et qui, surprise ! ?, vont tous dans le même sens… Lequel ? Comme si vous ne le saviez pas, déjà...

Nicolas et “ la théorie du ketchup ”

A titre d’indice, histoire de faire durer le plaisir - hou, qu'on est vilaine ! -, on vous livre cette “ confidence de Nicolas Sarkozy à Claude Guéant à propos des affaires ”, glanée ce jeudi dans les "brèves" du “ Nouvel Obs ” : “ “ C’est la théorie du ketchup sur la chemise blanche. Si tu en mets suffisamment, tu auras beau laver dix fois ta chemise, il en restera toujours quelque chose ”. La phrase, précise le mag, est mentionnée dans le livre (“ Chronique d’une revanche annoncée ”, éditions du Moment) de la journaliste Christelle Bertrand, qui raconte la lutte quotidienne de l’ancien président depuis sa défaite pour reconquérir un jour le pouvoir. Bientôt un collector ? ” s’interroge l’hebdo, sarcastique. De là à en conclure que les carottes sont cuites…

Sarkozy : dernier inventaire avant liquidation

“ Nicolas Sarkozy ne fait plus peur à personne à l’UMP et c’est nouveau. Il ne fait plus envie à tout le monde à droite et c’est pour lui plus embêtant, écrit dans son édito le tout nouveau directeur de la rédaction du “ Nouvel Observateur ” Matthieu Croissandeau (Laurent Joffrin étant parti à “ Libé ”). Les révélations sur la folle dérive financière de sa campagne présidentielle ont jeté le trouble auprès des électeurs comme des militants. Sommés de passer à la caisse pour éponger les dépassements, ceux-ci découvrent effarés l’ampleur de la fraude et le montant des additions. Ou bien leur candidat savait et c’est son intégrité qui est en cause. Ou bien il ignorait tout et ce sont ses compétences qui posent question. Après dix ans de règne sans partage sur la droite, Nicolas Sarkozy affiche un bilan en forme d’inventaire avant liquidation : un parti exsangue, sans chef et sans idées, devancé dans les urnes et miné par les affaires et les règlements de compte. Depuis la défaite de 2012, l’UMP n’est plus qu’un champ de ruines sur lequel l’extrême droite maraude, comme un détrousseur de cadavres ”.

La machine à perdre de la droite

“ Voilà bien un édito “ de gauche ” ”, penseront certains… Cet édito n’est rien, pourtant, en comparaison de celui de Franz-Olivier Giesbert dans “ Le Point ” ! Son titre ? “ Le problème Sarkozy ”. Ca met tout de suite dans l’ambiance… “ La droite enfin débarrassée de Jean-François Copé et de sa petite bande d’affairistes neuneus, on aurait pu croire qu’elle allait revivre pour préparer l’alternance, écrit le journaliste. Mais non, la voilà reprise par ses démons et retombée en plein âge bête, tandis que Nicolas Sarkozy, son ex-champion, est gardé à vue. Au secours ! La droite hystérique revient et, avec elle, la machine à perdre, sa compagne de toujours. (…) C’est le grand retour de la fuite en avant, façon Tea Party, longtemps portée par Copé et, aujourd’hui, par les sarkozystes. ”.

Quand “ la gauche peut se frotter les mains ”…

“ Les mêmes causes produisant les mêmes effets, reprend Giesbert, la gauche, en si piteux état soit-elle, peut déjà mettre un cierge à Sainte Rita avant de se frotter les mains. La stratégie du Tea Party, on la connaît : c’était celle de Nicolas Sarkozy en 2012, quand sa campagne présidentielle était “ pensée ” par Patrick Buisson, son gourou maurrassien, qui enregistrait toutes les conversations de l’Elysée et dont le cas relevait, cela n’aurait dû échapper à personne, de la psychiatrie lourde. La droite a aujourd’hui la mission historique de refonder le modèle social français, qui fait eau de toutes parts, comme a commencé à le faire François Fillon. Si elle s’inspire du Tea Party, elle se condamne à rester dans un discours anti-tout. Anti-Etat, anti-impôt, anti-élites, anti-écolo, anti-bobo, anti-immigré, anti-mariage ou santé pour tous. Quittant la sphère de la politique responsable, elle se transformera en refuge pour les populistes de tout poil. Un ramassis de braillards inéligibles. Or, sur ce plan, la France a déjà, hélas, tout ce qu’il faut en magasin ”.

“ La stratégie de l’homme providentiel a fait son temps ”

“ Dans les grandes heures du PS, poursuit l’éditorialiste, Mitterrand savait marier avec habileté la carpe et le lapin, Chevènement et Delors. Quand la droite était au sommet, Chirac allait chercher ses électeurs avec un râteau très large, de Séguin à Pasqua. Deux immenses artistes du grand écart. La vérité oblige à dire que Sarkozy, s’il ne manque certes pas de charisme, n’a jamais eu le talent de rassembleur de ses deux prédécesseurs. La stratégie de l’homme providentiel a fait son temps. Surtout quand, tel Sarkozy, celui-ci est aux prises avec la justice et que, de surcroît, il a été très peu regardant sur ses fréquentations, de Claude Guéant à Isabelle Balkany, gibiers de garde à vue. N’est-il pas temps que la droite s’affranchisse enfin de cette ombre peu porteuse ? ” Wow, si le message n’est pas clair, là…

Sarkozy comme Berlusconi ?

“ A propos de son éventuel retour, remarque Giesbert, Sarkozy n’a cessé, tout en le préparant en catimini, de mimer le tube de l’été 1970 (“ Tu veux ou tu veux pas ? ”, de Marcel Zanini). Il est bien possible que ses déboires judiciaires l’amènent à retourner rapidement dans l’arène pour faire diversion, comme l’avait fait Berlusconi dans la même situation ”. Comme quoi, on n’est jamais à l’abri de quoi que ce soit…

François Bayrou : le grand come-back (à droite)

Hasard ? Drôle de coïncidence, en tout cas… A l’heure où Franz-Olivier Giesbert plaide pour un recentrage de la droite, “ Le Point ” publie un long entretien avec, devinez qui ? On vous le donne en mille : François Bayrou ! Ah, ben, ça, pour une surprise… A la question de l’hebdo : “ A droite, avec qui pourriez-vous vous entendre ? Alain Juppé ? François Fillon ? ”, le patron du MoDem répond : “ Alain Juppé, François Fillon, j’espère d’autres aussi. Il n’y aura pas de redressement sans rassemblement. Ce dont nous avons la responsabilité, eux, moi et d’autres, c’est de trouver la méthode et la volonté de construire une alliance d’alternance crédible, volontaire et sereine. Et nous ne pouvons pas attendre ”. Tic-tac, tic-tac…

Et que répond Bayrou quand on lui rappelle qu’il a voté Hollande ?

“ On en oublierait presque que vous avez voté François Hollande ! fait observer “ Le Point ”. Vous vous en mordez les doigts aujourd’hui ? ” —“ J’ai voté pour que soit mis un terme aux dérives de toute nature que générait le quinquennat précédent. Je les avais dénoncés dans “ Abus de pouvoir ” et elles éclatent aujourd’hui à toutes les pages des journaux. Mais le travail de changement de la pensée, d’audace et de courage que j’espérais de François Hollande n’a pas été assumé en temps utile ”. Hé hop, voilà une question de réglée ! En mode pirouette cacahuète ?

Ce que Bayrou pense du retour de Nicolas Sarkozy

“ Et au retour de Nicolas Sarkozy, vous y croyez ? ”, l’interroge encore le mag. —“ Nicolas Sarkozy a choisi de revenir à l’UMP. Ses amis l’affirment. Et on le comprend ! s’exclame Bayrou. Il ne trouvera jamais un corps électoral aussi favorable que les adhérents UMP de juin 2014… C’est le cœur du cœur de ses partisans. Maintenant, si vous me demandez si Nicolas Sarkozy peut être le rassembleur de la politique française, cela, je ne le crois pas ”. Etranges, tout de même, tous ces échos entre les déclarations du patron du MoDem et l’édito de Franz-Olivier Giesbert…

François Chérèque et le “ déni de réalité ” des frondeurs

Mais portons nos regards vers la gauche, hmmm ? Dans un dossier intitulé “ La gauche est-elle morte ? ”, “ Le Nouvel Observateur ” propose une interview pour le moins étonnante du président du think tank Terra Nova, et ex-secrétaire général de la CFDT, François Chérèque. “ Il y aura toujours une gauche, affirme-t-il. C’est la gauche de gouvernement qui peut mourir en revanche ! L’indiscipline actuelle, qui se traduit notamment par le mouvement des “ frondeurs ”, est tout simplement incroyable. Il y a un vrai déni de réalité chez beaucoup d’élus aujourd’hui. Tout le débat actuel sur la politique de l’offre par exemple est totalement déconnecté de la réalité. C’est à mes yeux un débat d’un autre temps ”. Ah, bé, François, t’es remonté comme un coucou, on dirait ! Et tu peux développer ?

Le PS “ hors sol ” : l’incroyable révélation de François Chérèque

“ Il se trouve que je suis intervenu récemment au bureau national du PS pour parler de la pauvreté, explique Chérèque, eh bien croyez-moi si vous le voulez, la moitié de la salle s’est vidée quand on a commencé à aborder le sujet. Parmi ces gens-là, certains font partie des frondeurs. Je vous assure que pour les travailleurs précaires, ceux qui échappent aux organisations syndicales, les débats sur la rigueur ou la dette sont totalement hors sol. (…) La réforme des retraites en 2003 avait provoqué des débats passionnés à la CFDT et avait permis de renforcer sa ligne réformiste. Il faut que le PS vive ça. Une rupture idéologique est nécessaire ”. Mâche pas ses mots, le François…

Les “ deux corps morts ” du PS

Interviewés également dans “ Le Nouvel Observateur ”, le sociologue Eric Fassin et Laurent Bouvet, auteur du “ Sens du peuple ” (Gallimard) ne sont pas plus langue de bois… “ Aujourd’hui, le PS doit sans doute se refonder comme il l’a fait en 1969-1971, indique Laurent Bouvet. Les “ deux corps ” du PS sont en effet touchés. Son “ corps immatériel ”, doctrinal, est entièrement à reconstruire. Le PS ne produit plus d’idées, de projet de société ou même d’orientations politiques fortes, identifiables, depuis un long moment. La nouveauté, c’est que désormais, son “ corps matériel ”, ses élus, ses militants, ses réseaux, ses affidés… est gravement touché. La perte de 30 000 élus aux municipales et de 25 000 militants depuis 2012 est un signe du délitement de l’ensemble organisationnel et réticulaire que représentait le PS ”.

Quand le déni conduit à la mort inéluctable du PS

Quand Manuel Valls s’inquiète de la “ mort de la gauche ”, avance de son côté Eric Fassin, “ c’est une manière de ne pas évoquer la mort annoncée du PS. Il est vrai que le PS entraîne aujourd’hui toute la gauche dans son naufrage. La crise de la social-démocratie, c’est plutôt un renoncement idéologique qu’un échec politique — un peu partout en Europe : Blair et Schröder avant Valls. François Hollande “ assume ”, dit-on, d’être social-démocrate. Mais le pacte de responsabilité n’a rien à voir avec la social-démocratie : au lieu d’arbitrer entre capital et travail, le président négocie avec le patronat en oubliant les syndicats ! Serait-il social-libéral ? En réalité, il n’est ni social ni libéral : il met l’Etat au service des banques et des marchés. Il est donc néo-libéral. Mais beaucoup sont dans le déni.Regardez : en Europe, Hollande et Renzi ont soutenu Juncker ; et il est des éditorialistes qui ont salué un “ virage à gauche salutaire ” ! 

Quand le gouvernement n’a même plus l’excuse d’agir sur les questions “ sociétales ”

“ L’électorat que perd le Parti socialiste, c’est d’abord l’électorat de gauche, poursuit Eric Fassin. Pourquoi voter pour un parti qui n’est plus de gauche ? On a voulu nous faire croire que le PS perdait le peuple pour garder les “ bobos ”. Qu’il sacrifiait les classes populaires aux minorités, et qu’il s’occupait du mariage plutôt que du chômage. Mais ce gouvernement ne fait rien pour les banlieues ; ni contre les discriminations. Quant aux droits des minorités sexuelles, c’est fini ! Bref, on ne pourra plus dire que c’est à cause des questions “ sociétales ” qu’on ne s’occupe pas de la “ question sociale ”… ” Hé oui - gasp ! - finie, la bonne excuse…

“ Ces sous-préfectures qui seraient effacées de la carte ”

Et puisqu’on parle du gouvernement, “ Challenges ” nous livre un scoop. “ C’est un document explosif réservé jusqu’à présent à quelques ministres et à une poignée de hauts fonctionnaires, annonce le mag éco. En 120 pages, ce rapport remis au printemps 2013 à Manuel Valls alors ministre de l’Intérieur, est un véritable plan de bataille pour fermer les 47 sous-préfectures sur les 233 que compte la France ”. Pfiou ! Rien que ça… Impossible de lister toutes les sous-préfectures menacées, figurées sur une carte par le journal. Mais parmi celles dont la “ fermeture a été proposée ”, on citera, en vrac, Metz, Toul, Soissons, Carpentras, Rochefort, ou Clermont… Pour un point complet, on vous renvoie au journal, hmmm ?

Un quart des sous-préfectures tournent “ au ralenti ”

“ A lire le rapport, cosigné par trois pontes du ministère, indique “ Challenges ”, il y a urgence à réformer “ un réseau dans le doute ”. Faute de décision ces dernières années, nombre de sous-préfectures tournent au ralenti (…) Aujourd’hui, un quart des sous-préfectures ont moins de huit agents et dix-neuf en comptent moins de cinq. “ Des difficultés se posent pour maintenir une permanence de l’Etat, notamment lorsque des agents sont malades ou souhaitent prendre des congés ”, relève le rapport, qui s’alarme que “ les cas de fraude augmentent assez sensiblement en deçà d’un certain volume d’activité ”. Y’a de quoi s’alarmer, en effet…

1510 mètres carré pour 9 fonctionnaires

“ Autre travers, déjà dénoncé par la Cour des comptes en 2012, enchaîne le mag, les bâtiments s’avèrent surdimensionnés. Aux Sables-d’Olonne, la moitié des bureaux restent vides et, à Vitry-le-François, neuf fonctionnaires se partagent 1510 mètres carré ! Des surfaces inadaptées que les administrations ont bien du mal à entretenir, malgré un budget annuel de 64 millions d’euros pour l’ensemble des locaux préfectoraux. Une vingtaine de sites sont “ dans un état détérioré ” ”. Triste bilan…

Comment les auteurs du rapport ont établi la liste des sous-préfectures à “ effacer ”

Mais comment, vous demandez-vous, nos têtes penseuses ont-elle procédé pour établir la liste des sous-préfectures à “ rayer de la carte ” ? “ Les auteurs ont retenu quelques critères simples, explique “ Challenges ” : pas plus de deux par département, distantes d’au moins trente minutes de la préfecture en voiture, etc. Tout en faisant du cousu main entre zones urbaines et rurales. Les 33 départements qui comptent plus de trois sous-préfectures n’en perdent pas systématiquement une, et aucune fermeture n’est envisagée dans les régions montagneuses. La réorganisation distingue aussi les sous-préfectures des sous-préfets. Exemple : en banlieue parisienne, sept postes de sous-préfet sont supprimés, mais des guichets sont maintenus, en particulier pour l’accueil des étrangers ”. A l’inverse, dans certains départements, des “ délégués du préfet ” continueraient de conseiller les élus malgré la fermeture de la sous-préfecture (…) ”. Tout ça a l’air, comme ça, plutôt bien pensé… C’est quoi, alors, le hic ?

47 sous-préfectures en moins, ça fait gagner quoi ?

“ Challenges ” le souligne : “ La fermeture des 47 sous-préfectures aboutirait à la suppression de 660 postes, soit une économie d’une vingtaine de millions d’euros tout au plus. A laquelle il faudrait soustraire les formations et les indemnités octroyées aux fonctionnaires touchés. “ Ce n’est qu’à moyen, voire long terme, que des économies pourront être réalisées, dont le montant ne doit pas être surestimé ”, prévient le rapport, qui rappelle que la plupart des bâtiments seront restitués aux collectivités locales, et ne rapporteront donc pas un centime à l’Etat ”. Mouais… Quand bien même on voit où est le problème, la nécessité et l’urgence qu’il y a à le traiter, c’est pas comme si c’était convaincant-convaincant, tout ça…

Ségolène, “ l’emmerdeuse ”

Un sujet plus “ léger ” pour finir ? Ségolène Royal, “ L’emmerdeuse ”, titre “ L’Express ”. C’est l’été, c’est défouloir, on dirait… Au-delà du titre et de son “ potentiel ” — commercial, il va sans dire —, y a-t-il quelque chose derrière cette une pour le moins “ accrocheuse ” ? Quelque chose, il y a. Reste à savoir quoi… “ Ségolène Royal n’a pas changé, nous dit le journal. Malgré l’aridité du désert qu’elle a traversé depuis sa débâcle à la primaire socialiste, malgré l’enfer qu’elle a vécu et dont elle a cru, un moment, ne pas réussir à sortir, elle reste “ une belle emmerdeuse ”, résume un membre du gouvernement dans un sourire ”. 

Ségolène, princesse

“ En trois mois, reprend “ L’Express ”, elle a changé plusieurs fois de collaborateurs dont son assistant parlementaire, et exige l’application stricte du règlement intérieur au sein de l’hôtel de Roquelaure. La ministre a un sens aigu de la hiérarchie — des employés du ministère rapporte qu’elle refuserait d’ouvrir les portes elle-même, ou de s’encombrer de ses documents et autres effets personnels. Comme ce soir du printemps 2000 où, ministre déléguée à la Famille du gouvernement de Lionel Jospin, en panne d’essuie-glaces sur l’autoroute, elle exige qu’une personnalité officielle de la préfecture de Poitou-Charentes vienne la chercher. Au moment d’entrer dans la voiture de secours, d’un geste, elle tend à la sous-préfète, qui a fait le déplacement… son sac à main ”.

Ségolène bulldozzer

“ Presque quinze ans plus tard, embraye l’hebdo, sans doute Ségolène Royal en fait-elle toujours trop. Mais elle a le mérite d’avoir réussi ce pour quoi elle est entrée au gouvernement : redonner une dimension politique à un ministère qui, jusque-là, avait souffert d’un gros décalage entre l’importance des sujets traités et la surface personnelle de ses occupants. (…) Le 26 juin, un communiqué du ministère de l’Ecologie annonce l’adoption de trois mesures pour lutter contre les pesticides lors de l’examen en commission du projet de loi sur la biodiversité. A-t-elle pris la peine d’appeler le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, ou la ministre de la Santé, Marisol Touraine, eux aussi concernés par ce sujet ? Non. A-t-elle contacté les associations environnementales qui ont lancé, il y a plusieurs mois, une opération et un site Internet, Villes et villages sans pesticides, alors que l’une des mesures adoptées en commission se fixe exactement le même but ? Non ”.

Quand Ségo “ fait le job ”

Trop parti pris, le “ conseiller élyséen ” interviewé par “ L’Express ” ? Selon ce dernier, Ségolène Royal, pourtant, “ “ fait le job ” (…) “ Je considère qu’on a obtenu dans la loi les quatre points fondamentaux pour nous ”, énumère (de son côté Jean-Vincent) Placé : la part du nucléaire dans l’électricité, qui passe de 75 % à 50 % à l’horizon 2025 ; la division par deux de la part de l’électricité d’ici à 2050 dans la consommation énergétique française, ainsi que la réduction de 40 % des énergies fossiles et l’objectif de 32 % d’énergies renouvelables d’ici à 2030. Les parlementaires écologistes ont même accepté de renoncer à la possibilité pour l’Etat de contraindre EDF à fermer des centrales. Ils se contentent d’un droit de veto du commissaire du gouvernement au sein du conseil d’administration d’EDF à tout investissement contraire au plan pluriannuel d’énergie ”.

“ L’emmerdeuse ” aurait-elle changé ?

Plus frappant, il semblerait aussi que Ségolène ait appris deux-trois petites choses depuis son arrivée au gouvernement… “ Les critiques qui pleuvent après un article de “ Paris-Match ”, le 15 mai, où elle a des mots durs pour certains autres ministres (voir la RP du 20 mai), la déstabilisent un peu, raconte “ L’Express ”. (…) Le jour où sort l’article, après le Conseil des ministres, elle participe à une réunion restreinte à l’Elysée, avec ceux qu’elle a critiqués : “ Ségolène, pas toi, pas nous, pas ça ”, ironise Michel Sapin. “ Elle n’a pas dit grand-chose, raconte l’un des participants. Il était clair pour tout le monde, elle y compris, qu’elle avait fait une connerie ”. Depuis, la ministre fait plus attention. Elle évite aussi soigneusement les sujets qui peuvent la mettre en difficulté : en Conseil des ministres, elle répond volontiers à une question du président sur les péages de transit, mais, lorsqu’il l’interroge sur la situation des transporteurs, elle se tourne illico vers son secrétaire d’Etat aux Transports, Frédéric Cuvillier. Par ailleurs, elle n’est intervenue ni sur le conflit à la SNCM ni sur celui à la SNCF ”. “ L’emmerdeuse ” aurait-elle donc, et contrairement à ce qu’affirmait le mag en intro…, un brin “ changé ” ? L’avenir le dira, hmmm ?

“ Exclusif : le livre qui raconte Ségolène et François ”

Mais “ L’Express ” en a encore sous la botte, qui annonce en couv et en exclusivité des “ extraits du livre qui raconte Ségolène et François ”. “ Françoise Degois a été journaliste, puis conseillère de l’ex-candidate à l’Elysée. Dans un livre riche en anecdotes, “ Quelle histoire ! ” (Plon), elle raconte un destin ou plutôt deux. Deux destins, un duo ”, nous appâte le mag. Des quatre pages de “ bonnes feuilles ” choisies par le journal, on a, en vérité, pas retiré grand-chose. Mais peut-être les passages sélectionnés ne rendent-ils pas justice à l’ouvrage ? A titre d’exemple, on vous en livre un — le seul qui évoque à proprement dit la relation de Ségolène et François —, à vous, après, de vous faire votre idée, hmmm… 

Quand François "revient à la maison"

“ Boulogne, juillet 2012, surtitre l’hebdo. “ Il est arrivé seul, accompagné d’un officier de sécurité qui est resté sur le trottoir. Il a sonné à l’interphone où ne sont inscrites que les initiales. Les siennes à Elle et celles des enfants. Elle l’ouvre. Ils l’attendent avec impatience, ce père devenu président de la République et qui vient, tout simplement, fêter l’anniversaire, traditionnellement groupé, de leurs deux filles. (…) Notre héros file lui aussi à l’anglaise, a semé sa compagne, son cabinet, les journalistes qui le suivent. Le voilà à nouveau au milieu du salon. La dernière fois, c’était pour annoncer avec Elle leur séparation aux enfants en juin 2007. (…) ” Et alors ? Et alooors !

Les “ vacances infernales ” de François avec Valérie

“ (…) Quelque chose a changé, poursuit Françoise Degois dans son livre. Le tweet destructeur et la défaite magistrale les ont paradoxalement rapprochés. Ils se parlent à nouveau, un peu plus, un peu mieux. (…) Il tend la main, elle prend la main. Cette fois, elle ne peut pas y arriver seule, il sera là. Il est là. Imperceptiblement. Alors elle peut se laisser aller dans cette Toscane tendre. Lui passe des vacances infernales. (…) Les balades avec Valérie.Le short un peu ridicule, la photo officiellement volée de la nouvelle première dame dans l’eau… l’effet est désastreux. Le malentendu, encore et toujours. Et puis le ressentiment, la traînée de poudre de ce maudit tweet… Qui continue à brûler. (…) Il ne lui pardonne pas. Elle le sait, fait dire à ses amis que tout va bien. Certains font semblant de les croire. Mais rien ne va plus, plus rien du tout. Il passe un été épouvantable. Reconnecter peu à peu sa vie à celle de son amie de toujours, car c’est bien ce qu’ils sont en train de redevenir : des amis. (…) ” Wow ! Ca, c’est de l’info, coco ! Hou, on dirait que c’est déjà vraiment les vacances, dans certains hebdos… Sur ce, bonne semaine, les goulus de l'info !

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Mots-Clés

Jean-François Copé, UMP, Claude Guéant, François Fillon, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jacques Chirac, Silvio Berlusconi, CFDT, Jacques Delors, PS, Ségolène Royal, François Mitterrand, Lionel Jospin, Gallimard, pauvreté, tea party, centre, François Bayrou, François Hollande, Valérie Trierweiler, écologie, droite, gauche, Patrick Buisson, Manuel Valls, Franz-Olivier Giesbert, banlieues, Charles Pasqua, Michel Sapin, réformes, Modem, Terra Nova, Tony Blair, françois chérèque, Jean-Pierre Chevènement, Jean-Vincent Placé, collectivités locales, Jean-Claude Juncker, Philippe Seguin, ketchup, Stéphane Le Foll, Gerhard Schroder, bobos, idéologie, Laurent Baumel, Plon, Isabelle Balkany, social-démocratie, Marisol Touraine, Editions du Moment, néolibéralisme, Frédéric Cuvillier, Eric Fassin, réformes sociétales, Matteo Renzi, frondeurs, Marcel Zanini, Matthieu Croissandeau, Françoise Degois, sous-préfectures

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