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Nicolas Sarkozy juridiquement incapable de présider l'UMP ?, Patrick Buisson : le retour, Gérard Depardieu : le livre-confession
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi "la France mal protégée" du djihadisme, le témoignage de "Lea", arrêtée alors qu'elle s'apprêtait à "passer à l'acte", comment la Manif pour tous pèse sur la droite et, et, et... comment fonctionnent les agences spécialisées dans la GPA. Pas glop, ce jeudi, la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Alors, donc, ce grand mystère, cette grande exclu dans "Le Point", c'était Depardieu ! Pourquoi Depardieu ? Pourquoi maintenant ? Parce que notre Gégé national publie un livre, figurez-vous : "Ca s'est fait comme ça" (XO). Hé oui ! Et sinon ? Bah, l'interview se laisse lire... c'est pas l'interview du siècle, mais Depardieu étant Depardieu, forcément...

"Je suis parti parce que j'avais l'impression qu'on allait me tondre..."

Il ne pouvait pas y couper, à peine l'interview lancée, Gérard Depardieu se voit demander les vraies raisons de son départ : "Je suis parti parce que j'avais l'impression qu'on allait me tondre, répond-il. Comme après 45, comme un collaborateur. Or, je suis un homme libre. Je ne veux pas, à 65 ans, payer 87 % d'impôs. Je trouve ça normal de payer, mais pas à des cons qui pensent qu'ils font le bien. Il y a ici une haine de l'argent. Alors que je me fous de l'argent. Tout le monde me prend pour un homme d'affaires, or j'ai même pas de carte bancaire, j'ai jamais fait un chèque ! Il y a des gens qui le font pour moi, je n'ai même pas à avoir peur qu'ils me volent, je m'en fous, et c'est la vérité. (...) On est quand même allé jusqu'à vouloir m'ôter la nationalité française. Mais que le con qui a dit ça retourne à l'école ! Même si tu assassines le président de la République, tu restes français. Tu es un abruti, mais un abruti français. Et, sur ce, un colin froid me traite de "minable". Ca, c'est trop. J'ai même appelé Hollande. Les présidents changent, mais le personnel reste. Je les connais tous. Je l'ai eu et je lui ai dit : "T'es content de toi ?" Il m'a dit : "Je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qu'a dit mon Premier ministre". Je lui ai dit qu'il avait de la chance d'être là, parce que ç'aurait dû être Strauss-Kahn, s'il s'était pas fait pincer la quéquette. "Vive la France ! j'ai dit, je me barre". Et ça a été comme une bombe : Obélix, les cuites... '"Merde, on s'est dit, on perd notre abruti !" Ah, c'est bien raconté, ça, Gégé...

Ce que Depardieu pense de Sarkozy et Hollande

Et puisque Depardieu évoquait Hollande, qu'en pense-t-il, comment le trouve-t-il par rapport à Sarkozy ? "Sarkozy a fait des erreurs mais dont je dirais, un peu comme le roi David, qu'elles sont réparables. Et s'il a perdu, c'est que les Français ont ressenti un dépit amoureux. Moi aussi j'ai été très agacé par son comportement, mais sa nature a changé. Il a trouvé la paix avec Carla, dont les chansons, intelligentes, me rappellent celles de mon amie Barbara. Mais je dirais qu'on n'a pas besoin de politicien à la tête de l'Etat. Ce qu'il nous faut, c'est un grand gestionnaire, un grand VRP qui nous représente à l'étranger. Sarkozy a fait ses preuves comme VRP". —"Hollande n'est pas un bon VRP ?", demande "Le Point". —"La France est une petite chose dont on ne parle plus. Là où j'habite, à Saransk, elle est présente, via Danone, mais la France de tous les jours, on n'en parle plus, car elle n'est plus intéressante". 

"La France, c'est le Puy du Fou !"

—"Qu'est-ce que vous préconisez pour la rendre intéressante ?", rebondit le mag. —"Faut pas dégoûter les gens, c'est tout, dit Depardieu. Si on continue comme ça, la France sera un nouveau Disney World, ce sera France World, les gens porteront des bérets et des baguettes sous le bras, et les touristes chinois viendront toucher leur moustache et leur gros nez. C'est ce à quoi j'ai pensé la première fois que j'ai entendu parler d'"exception culturelle"... Regardez les images qu'on évoque quand on vante notre pays : Notre-Dame, les châteaux de la Loire, François Ier, Léonard de Vinci, et puis quoi encore, ah oui, le Puy du Fou. Il va y en avoir un à Moscou, en Crimée, en Sibérie. Poutine y tient beaucoup. La France, c'est le Puy du Fou, c'est formidable !" Ah, il triche pas, Gérard...

Patrick Buisson : le retour

Mais puisqu'on tient enfin "Le Point" (sous embargo jusqu'à ce jeudi matin), qu'est-ce qu'on apprend ? Qu'est-ce qu'on apprend ! C'est "le retour de M. Magnéto". De qui ? De l'homme qui enregistrait Nicolas Sarkozy : de Patrick Buisson, oui. "Lui aussi a réfléchi à une manière de rebondir, nous dit le journal. Son retour, comme le pendant au come-back de son ancien champion, passe par un livre : un bréviaire politique pour la droite. Fin août, c'est décidé, il entame la rédaction du premier chapitre de cet ouvrage annoncé chez Albin Michel. "Je veux signer un livre politique, pas un livre de règlements de comptes", confie-t-il à un proche". C'est que l'ancien conseiller n'a pas renoncé à toute ambition...

Buisson convaincu du bien-fondé de sa ligne droite dure

Patrick Buisson est un "paria qui rêve d'une revanche, à l'image du renouveau chrétien qu'il entrevoit remonter du tréfonds de l'âme française, indique "Le Point". Buisson juge qu'une victoire s'obtient par les idées. Et si, malgré tout, les théories buissonniennes avaient infusé plus qu'on ne le croit à l'UMP ? "L'UMP et le FN, ce sont deux locomotives lancées à toute vitesse sur les mêmes rails. Si Sarkozy est battu, la droite aura les plus grandes difficultés à reconstruire une offre politique compétitive", annonçait-il début mai 2012. A moins qu'elle ne fasse appel à ses services, bien sûr ! Au plus profond de son être, Buisson l'espère encore. Ainsi, le 19 septembre, en ouvrant "Le Figaro", le patron de la chaîne Histoire jubile en découvrant un sondage Opinion Way qui, juge-t-il, étaie à 100 % ses analyses. Selon cette enquête, 49 % des sympathisants de droite veulent que Sarkozy revienne sur la même ligne que sa campagne de 2012 et ils sont même 31 % à réclamer que l'ancien président soit plus à droite !"

Nicolas Sarkozy juridiquement incapable de présider l'UMP ?

Et puisqu'on en parle, la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy passe, vous le savez, par la présidence de l'UMP. L'ancien président peut-il juridiquement y prétendre ? Il se pourrait qu'il y ait un loup... Dans leur chronique "Double je" de "Challenges", Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier racontent avoir pris "un petit-dejeuner avec l'avocat Patrick Maisonneuve, qui rigole en commentant les déclarations de Nicolas Sarkozy : lors d'une récente intervention télévisée, ce dernier a assuré qu'il n'avait "appris le nom de Bygmalion" que "longtemps après" sa campagne de 2012. Début juillet, rapportent encore les deux chroniqueurs, le même Sarkozy avait déjà affirmé qu'il n'y avait "jamais eu le moindre système de double facturation" pour financer la campagne présidentielle, alors même que notre interlocuteur, conseil des dirigeants de Bygmalion, avait rendus publics les détails de ce "système". Dans quelle mesure Nicolas Sarkozy savait-il que sa campagne dépassait de plus de dix millions d'euros les montants autorisés ? Ce sera aux trois juges en charge de l'instruction — Renaud Van Ruymbeke, Serge Tournaire et Roger Le Loire — de trancher après, entre autres, avoir entendu, sans doute en novembre, l'ex-président de la République. L'avocat estime en tout cas intenable juridiquement que l'UMP, qui s'est portée partie civile dans cette affaire, puisse être présidée par le bénéficiaire — volontaire ou involontaire — de l'abus de confiance dont la parti a été la victime. En cas d'élection de Nicolas Sarkozy à la tête de l'UMP, Patrick Maisonneuve demandera donc "la désignation d'un mandataire ad hoc pour représenter le parti"". Hou, on dirait que voilà une nouvelle pierre dans le jardin de Nicolas Sarkozy... 

"Djihadisme : la France mal protégée"

"La peur, arme fatale", c'est le titre d'un des articles que publie "L'Express" dans son dossier "djihadisme". "La diffusion accélérée des images chocs et des messages sert la cause terroriste et son besoin de mise en scène, indique le mag. A cette nouvelle angoisse collective, les spécialistes de la question recommandent d'opposer la raison". Sage recommandation qu'on aurait aimé que l'hebdo s'applique à lui-même : afficher en couverture une photo d'un djihadiste brandissant un couteau et titrer : "La France mal protégée", n'est-ce pas, précisément, jouer la carte de la peur ? Passons, et voyons, de fait, où sont les risques identifiés par le journal, hmmm ? "Le problème inédit qui se pose est d'abord d'ordre quantitatif, souligne-t-il. Près de 1000 personnes résidant en France sont concernées d'après les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur (...). Pour les services, la masse critique est atteinte. Selon la Place Beauvau, les forces de sécurité ont procédé ces derniers mois à plus de 110 interpellations. Dans un entretien au "Figaro" du 26 septembre, Loïc Garnier, patron de l'Unité de coordination de la lutte anti-terroriste, estime que la surveillance d'une cible mobilise une vingtaine de fonctionnaires. Il faut donc faire des choix, d'autant que les ex-djihadistes sont recensés dans 78 départements..." Pas simple, effectivement.

Le problème de l'accès aux données

"Aux frontières aussi, la donne se complique, poursuit "L'Express". Il ne s'agit plus de détecter un commando iranien ou algérien, comme dans les années 1980 et 1990. Cette fois, il faut estimer la dangerosité de Français, ou de binationaux, partis combattre à l'étranger, dont on ignore les desseins au retour. Encore faut-il les voir rentrer... (...) De 10 à 20 % seulement des passagers communautaires sont passés dans les fichiers. Les policiers voudraient donc pouvoir connaître le nom des voyageurs dès l'enregistrement à l'aéroport de départ et croiser les identités de ceux-ci avec le Fichier des personnes recherchées, comme en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Le ministère finalise l'accès de ses services aux "PNR" ("passenger name records"), les données de réservation du transport aérien. Paris s'efforce de convaincre ses partenaires de la nécessité de créer un fichier européen. Mais tout n'est pas simple. Techniquement, les données PNR vont alourdir les bases de données policières nationales, déjà saturées". Ah, c'est compliqué !

Le projet de loi qui vise à assécher la vague des départs

"L'Express" le reconnaît pourtant : "Depuis décembre 2012, le fait de partir combattre dans les rangs djihadistes en Syrie constitue, pour un Français, un délit de terrorisme. La course à l'armement législatif va franchir un palier avec le projet de loi en passe d'être discuté au sénat à la mi-octobre. Le texte vise à assécher la vague de départs. Il prévoit l'interdiction de quitter le territoire pour un ressortissant français "dès lors qu'il existe des raisons sérieuses de croire qu'il projette des déplacements (...) sur un théâtre d'opérations de groupements terroristes". Crée en outre un délit "d'entreprise individuelle". Autorise enfin les enquêteurs à accéder aux données stockées à distance... Des voix s'élèvent pour accompagner la réponse d'un volet préventif. selon Guillaume Denoix de Saint-Marc, directeur général de l'Association française des victimes du terrorisme, "le pire se situe au retour. Nous nous trouvons face à des personnes qui ont subi, vu ou fait des choses horribles. Les prendre en charge, c'est un chantier auquel les victimes sont prêtes à prendre leur part. Nous enregistrons actuellement 21 témoignages en plusieurs langues avec le but de les diffuser dans toute l'Europe". Bon, tout ça est un sacré chantier, mais c'est pas comme si non plus les services de sécurité et le gouvernement restaient les bras ballants, hein ? Cela peut-il suffire à nous rassurer ? Certes, non, mais cela ne justifie en aucune façon qu'on nous inquiète plus que "de raison"...

Djihadisme : la confession de Léa

"Le Nouvel Observateur" chercherait-il, lui aussi, à nous faire des frayeurs ? En publiant "la confession de Léa, 15 ans, arrêtée alors qu'elle s'apprêtait à fuir en Syrie et que ses recruteurs djihadistes la poussaient à commettre une tuerie sur le sol français", il laisse entendre en tout cas qu'il suffit de pas grand chose pour "basculer dans l'enfer des réseaux de l'islam radical". L'hebdomadaire le précise en effet : Léa est une "ado de 15 ans, choyée, bonne élève, qui a grandi dans une belle maison de province, au sein d'une famille française soudée, aisée et athée. A l'opposé de tous les clichés sur l'apprenti djihadiste. Et pourtant, en deux mois à peine, via internet, Léa s'est laissé entraîner dans les abîmes de l'islam radical". 

Comment tout a commencé

"Un jour où je ne me sentais pas très bien, raconte Léa, j'ai laissé sur ma page Facebook un message disant que j'aimerais pouvoir me faire pardonner toutes mes bêtises. Là, des gens m'ont ajoutée dans leurs amis et puis ils sont venus me parler. Ils sont arrivés tout seuls, très vite. Comme j'avais écrit que je souhaitais devenir infirmière, ils m'ont dit que je pouvais venir aider en Syrie, pour faire de l'humanitaire, et qu'il n'y avait rien de mieux au monde que de se faire pardonner au Sham (le Levant, où se trouve la Syrie, ndlr). Ils m'ont envoyé des vidéos sur les enfants gazés par Bachar (al-Assad, ndlr), sur les mensonges des politiques, sur l'islamophobie... Ils me disaient que partir là-bas, ça ramènerait soixante-dix personnes au paradis. Ils disaient que je ne devais pas obéir à mes parents, parce qu'eux n'obéissaient pas à Allah et qu'il ne fallait obéir qu'aux lois d'Allah sinon on était un mécréant, un ignorant, un infidèle... Ils disaient aussi que je ne devais pas aller à la mosquée de France (sic), parce qu'on y apprend le mauvais islam et qu'on ne pouvait pas mélanger islam et démocratie".

"C'est mort, tu ne pourras jamais venir, alors, maintenant il faut passer à l'acte en France"

"C'est très facile de trouver des passeurs, raconte encore Léa. On les appelle ou on leur donne un numéro de téléphone sur internet. Ils m'ont expliqué qu'il fallait d'abord que j'aille en Turquie, que je me marie là-bas, puis que je tombe enceinte pour qu'on puisse m'emmener en Syrie avec l'enfant. Ca, je n'étais pas trop d'accord, je ne voulais pas avoir un enfant tout de suite avec mon mari que je ne connaissais pas. Ils m'ont dit qu'il faudrait quand même être mariée pour passer en Syrie". Les parents de la jeune fille ayant découvert le contenu de son ordinateur, Léa se voit placée "sous mesure éducative, assortie d'une interdiction de territoire", explique "L'Obs". "Je me suis sentie terrorisée de n'avoir pas pu partir, confie-t-elle. Quand je me suis reconnectée, ils m'ont dit que c'était la honte, parce que j'allais mourir dans un pays comme la France, que j'allais finir en enfer, que je n'avais pas placé ma confiance en Allah. (...) Un jour, on m'a dit : "C'est mort, avec ce que tu as sur le dos, tu ne pourras jamais venir, alors, maintenant il faut passer à l'acte en France". Ils ont commencé à me montrer des vidéos des enfants morts en Palestine, à me parler de la nécessité d'agir contre les juifs. Quand on est fiché à la frontière, ils nous mettent la pression pour qu'on fasse des attentats kamikazes ou "à la Merah" (...). C'est une femme qui m'en a parlé la première. J'avais trouvé le lieu, le moyen de me procurer des armes. Je ne sais pas si j'aurais pu aller jusqu'au bout, peut-être que j'aurais réalisé qu'il y avait des vies humaines... Mais c'est vrai qu'à la fin, j'avais oublié l'humanitaire. Ce n'était plus du tout "faire du bien", c'était seulement la haine".

Enquête sur les agences spécialisées dans la GPA

Sage initiative ? A la veille de la remobilisation de la Manif pour tous, "L'Express" propose une enquête sur les agences spécialisées dans la GPA. "Les Etats-Unis, devenus la destination n°1 sur la planète, voient fleurir ces sociétés privées, constate l'hebdo : en dix ans, le nombre de naissances après une GPA y a presque triplé, pour atteindre 2000 par an. (...) Les agences sont nées, très logiquement, du besoin d'intermédiaire entre des couples disposés à payer une inconnue pour porter leur enfant et des jeunes femmes prêtes à proposer ce service rémunéré — autour de 20 000 euros aux Etats-Unis. La mère de substitution ne doit pas être la même personne que la mère génétique du bébé, afin d'éviter les difficultés de séparation à la naissance. Par le passé, en effet, la GPA s'est pratiquée plus simplement en injectant le sperme du futur père à la mère porteuse. Aujourd'hui, on fabrique un embryon qui lui est étranger et on le transfère dans son utérus. Aux agences, donc, de trouver une autre femme volontaire pour donner ses ovules".

Ce que stipule le contrat liant les parents d'intention et la mère porteuse

Le magazine le précise : les agences ajustent, aussi, "au fil du temps, la relation entre les "parents d'intention" et la mère porteuse. Une relation soumise à de telles tensions, au cours de l'aventure, qu'il faut au préalable en fixer les règles par contrat. Compter 40 pages, au bas mot. Le texte est ensuite discuté par les avocats des deux parties, l'agence restant théoriquement à l'écart. En pratique, son directeur impose son point de vue sur les questions épineuses, avec le souci constant de satisfaire ceux qui le paient — les parents d'intention. La mère porteuse doit ainsi rendre des comptes sur ses relations sexuelles durant la grossesse, au motif légitime d'éviter la transmission de maladies au foetus". "L'Express" le souligne par ailleurs : "Si les agences nord-américaines laissent volontiers croire à leurs clients que la décision d'un avortement en cas de handicap est de leur ressort, il n'en est rien. "Le document signé entre la mère de substitution et les parents d'intention est non pas un contrat mais un simple accord, rappelle Dominique Menesson, président de Clara, une association de défense de la GPA. Il n'est pas opposable devant un tribunal, la femme qui y donne son consentement conserve jusqu'au bout la liberté de le retirer. (...) Le seul garde-fou, c'est de partager les mêmes convictions (...). Les uns et les autres doivent se demander, d'abord, s'ils souhaiteraient élever un enfant atteint de trisomie. Et vérifier, ensuite, que tout le monde est en phase"".

L'enfant "couvert", mais pas la mère porteuse

"Ce même "contrat" dédouane généralement les parents d'intention des problèmes médicaux que pourrait rencontrer la mère porteuse, poursuit le mag. "Celle-ci accepte tous les risques liés au transfert des embryons, à la grossesse et à la naissance, lit-on dans l'un de ces accords. Elle ne peut rien réclamer aux parents d'intention pour une maladie, une défiguration, un handicap, la mort, les dépenses des funérailles, et ne peut invoquer un manque à gagner ni la prise en charge des personnes dépendant d'elles". En revanche, les agences exigent de leurs clients la souscription d'une assurance pour les frais d'hôpital en cas de complications et d'une assurance-vie au profit des enfants de la mère porteuse. Quand les risques ne peuvent pas être couverts — c'est le cas d'un arrêt de travail — ou que l'assurance ne peut pas jouer, l'agence présente la facture aux parents." Reste, justement, la question de l'argent. "Tout le monde n'a pas 120 000 euros à la banque pour se rendre en Amérique et concrétiser son intense désir d'enfant, note "L'Express". Les Français moins fortunés se tournent ainsi vers des pays où les risques sont aussi élevés que les prix sont bas". Ah la la, pas évident, tout ça.

Nicolas Sarkozy et les anti-mariage gay

A la veille du défilé anti-mariage-gay de dimanche, "Le Nouvel Obs" a choisi, lui, de s'intéresser à "Ces croisés qui veulent changer la droite". D'après le magazine, la petite phrase que Nicolas Sarkozy aurait prononcée en privé sur le "fascisme en loden" de la frange extrémiste des opposants au mariage gay aurait déclenché une vraie "panique en sarkozie". Au point que "l'attachée de presse de l'ancien président" aurait décroché son téléphone pour appeler "Albéric Dumont, 22 ans, cheville ouvrière de la Manif pour Tous. Elle dément formellement (...), affirme l'hebdo, et fixe un nouveau rendez-vous avec l'ancien président au mois d'octobre. Il faut apaiser au plus vite les esprits et les réseaux sociaux qui se sont aussitôt enflammés. Mais les propos publics tenus ensuite par le candidat à la présidence de l'UMP n'ont pas rassuré la galaxie des anti-mariage gay. Au contraire. Sur France 2, Sarkozy estime qu'"on a utilisé les homosexuels contre les familles" et s'attire le mécontentement des associations homos, heurtées par l'expression, comme des adversaires de la loi, qui jugent sa position trop floue. A Lambersart, lors de son premier meeting, le candidat n'a pas été plus clair. Sa ligne après deux ans de réflexion ? Ni pour ni contre. "Une fois à la tête de notre famille politique, je réunirai tout le monde et nous déciderons...""

"L'entente parlementaire pour la famille" et le projet de loi de Jean Leonetti

"Aux européennes du 25 mai, remarque "L'Obs", les listes Force Vie de Christine Boutin n'ont recueilli que 0,71 % des voix. Un échec qui n'empêche pas la pasionaria catholique de menacer son ami Nicolas Sarkozy : s'il ne prend pas position pour l'abrogation de la loi Taubira, il lui manquera "un million de voix au moment de la présidentielle" de 2017 ! Une analyse que certains partagent à droite. "Ce n'est pas l'unique élément qui détermine leur vote mais c'est devenu un marqueur", argue Philippe Gosselin. A l'Assemblée, le député de la Manche fait partie du petit groupe d'élus UMP très actif depuis le début de la mobilisation — Hervé Mariton, Jean-Frédéric Poisson, Laurent Wauquiez... — tous membres de l'"entente parlementaire pour la famille" et toujours sur le pont. (...) Leurs préoccupations trouvent de l'écho au-delà du petit cercle des croisés anti-mariage gay. Leur collègue Jean Leonetti vient ainsi de rédiger une proposition de loi pour pénaliser non seulement les agences qui permettent des GPA à l'étranger, mais aussi les parents y ayant recours ! Peine proposée ? Un an de prison et 15 000 euros d'amende. Une surenchère que regrette Franck Riester, l'un des deux seuls députés UMP à avoir voté la loi Taubira : "Ce ne sont pas des monstres, ils veulent élever des enfants". En avril, déjà, il avait pressé Sarkozy de réagir après les propos de Christine Boutin, qui avait qualifié l'homosexualité d'"abomination". L'ex-ministre n'est-elle pas membre de l'association Les Amis de Nicolas Sarkozy ? La rue de Miromesnil avait gardé le silence".

Quand Marine Le Pen surfe sur les atermoiements de l'UMP

"Le Nouvel Observateur" nous en informe : "Cet été, la Manif pour tous a diffusé un tableau attribuant bons et mauvais points aux candidats déclarés (de l'UMP). Cofondateur de Sens commun — qui vise les 10 000 adhérents —, Sébastien Pilard a été reçu par les trois prétendants, Nicolas Sarkozy, Bruno Le Maire et Hervé Mariton. Sens commun n'a pas prévu de choisir un candidat mais publiera un texte destiné à faire pression : "la Droite que nous voulons"". En attendant, fait observer le mag, "Il en est une qui entend bien profiter des atermoiements de l'UMP : Marine Le Pen. Jusqu'ici très discrète sur le sujet, à la différence de sa nièce Marion Maréchal, la présidente du FN a rappelé le week-end dernier que son parti était le seul à appeler clairement à l'abrogation du mariage gay. Mariton met en garde : "La droite catholique vote ultramajoritairement à droite et ultraminoritairement FN, mais cette barrière s'effrite". D'où la nécessité de donner des gages aux tenants de la Manif pour tous, même les plus extrémistes ?

Le FN, "Front des cumulards"

Et puisque nous parlions du FN, "Le Nouvel Obs" nous l'apprend encore : "les élections sénatoriales ont été l'occasion pour Marine Le Pen de faire étalage de sa culture de la gagne. Depuis toujours, le FN est opposé au cumul des mandats, rappelle le journal. Dans ces conditions, la fédération du Var avait désigné comme tête de liste son secrétaire départemental, Frédéric Boccaletti, simple conseiller municipal de Six-Fours-les-Plages. L'apprenant, le sang de la présidente du FN n'a fait qu'un tour : elle a exigé que la liste soit emmenée par David Rachline, le maire de Fréjus, considéré comme une meilleure locomotive. Boccaletti a été rétrogradé en troisième position. Pari réussi pour Marine Le Pen ! Les deux premiers sénateurs frontistes de l'histoire sont deux cumulards : David Rachline, donc, et Stéphane Ravier, élu dans les Bouches-du-Rhône, et maire des quartiers Nord de Marseille. Commentaire de Marine Le Pen : "Nous avons clairement dit que nous étions contre le cumul des mandats mais nous appliquerons le non-cumul quand tous les autres se l'appliqueront aussi". Et d'ajouter : "Pour faire entendre la voix des millions de Français que nous représentons, oui, nous ne ratons aucune occasion"". Effectivement ! Juste une question, comme ça : comment peut-on encore prétendre être un parti "anti-système" quand on applique les méthodes du système ? Sur ce, bonne semaine, les goulus de l'info !

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