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Nicolas Sarkozy : objectif rassembler pour mieux diviser ; gouvernement : la grosse crise de nerfs ; Jean d'Ormesson : son programme pour la droite
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Revue de presse des hebdos

Mais aussi l'ancien président rattrapé par l'affaire Bygmalion, la Chirac Connection contre Sarkozy, l'ex-comptable Claire Thiboult qui persiste et signe dans ses déclarations, l'affaire "indemnités de départ" de Thierry Lepaon, et, et, et... le centre d'écoutes secrètes de la Chine en banlieue parisienne ! Ah, y'a du gâteau, dans la revue de presse des hebdos !

Barbara Lambert

Barbara Lambert

Barbara Lambert a goûté à l'édition et enseigné la littérature anglaise et américaine avant de devenir journaliste à "Livres Hebdo". Elle est aujourd'hui responsable des rubriques société/idées d'Atlantico.fr.

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Quelles réactions au lendemain de l'élection de Nicolas Sarkozy à l'UMP ? Dans "Challenges", Nicolas Domenach indique que d'après des "proches de Xavier Bertrand", l'ancien président "ferait 40 % contre Juppé" si la primaire avait lieu aujourd'hui. Au vu de son "score de 64, 5 % auprès des seuls militants UMP", du très bon résultat de Bruno Le Maire (30 %), "obtenu sans l'appui d'aucun autre leader", Nicolas Sarkozy doit impérativement "consolider ses positions", estime le mag éco. Or, "le problème" est qu'"il manque, pour l'heure, d'un élément fédérateur".

Pour le débat d'idées, "c'est trop tôt", dixit Henri Guaino

"Au-delà de l'unité, la priorité, la seule, martèle "Le Point", c'est le débat d'idées. (...) De bonnes âmes ont défendu auprès de (Nicolas Sarkozy) l'idée d'adosser le parti à un think tank indépendant (...). Mais ces enjeux ne déchaînent pas les passions UMPistes. "Je n'aborde aucun sujet de fond, car personne n'est capable d'entendre quoi que ce soit aujourd'hui, se désole Henri Guaino. C'est trop tôt et la politique ne consiste pas à avoir raison tout seul, mais à entraîner les autres dans le partage des solutions"". Retour, donc, à la nécessité de "fédérer", de rassembler.

Comment Sarkozy "espère liquider ses opposants"

"Dans (la) bouche (de Nicolas Sarkozy), observe Anna Cabana dans "Le Point", le "rassemblement" n'est pas une posture centriste ; le "rassemblement", ça veut dire : "Je veux être le chef de tout le monde"". Oh, comme c'est dit, ça, dis donc ! "Ca va chauffer !", promet le journal en couverture. Comment ? D'après le journal, l'ex-Président "espère liquider ses opposants" en se servant de la primaire sur laquelle ces derniers n'ont pas l'intention de céder. Scoop ? Le magazine affirme que le nouveau patron de l'UMP aurait d'ores et déjà accepté l'idée d'une primaire ouverte : "il a acquis la certitude que le corps électoral élargi de la droite ne lui est pas défavorable", dit-il. Pour mater ses concurrents, Nicolas Sarkozy aurait aussi résolu de "les laisser s'empétrer dans (des) questions partisanes, voire en les y aidant". Rouloulou ! Ce n'est pas tout...

Villepin, l'arme secrète

En citant le nom de Dominique de Villepin lors de l'interview qu'il a donnée dimanche sur TF1, dans le journal de Claire Chazal, Nicolas Sarkozy aurait, selon "Le Point", joué un fameux coup. "Dégainer Villepin, écrit Anna Cabana, c'est faire d'une pierre quatre coups". Comment ça ? "1) Sarkozy n'a jamais autant haï et n'a jamais été autant haï que par Villepin — comment aurait-il pu choisir symbole plus éclatant de "rassemblement" ?" Deuxième chose : "mettre la main sur Villepin, c'est avoir avec soi le fou de l'échiquier chiraquien, après la reine Bernadette et le cavalier François Baroin". Troisième avantage, et non des moindres : Villepin a été "naguère le héros, le mentor et le patron de Bruno Le Maire". Enfin, "cela permet de donner (un) corps à sa dernière trouvaille, sa dernière ruse anti-Juppé : le "comité des anciens Premiers ministres"". Ah, c'est assez convaincant, cette démonstration, non ? Et plutôt bien joué, de la part de Sarko...

La Chirac Connection contre Sarkozy

Cela suffira-t-il à juguler les candidats à la primaire ? Dans un article intitulé "La Chirac Connection part en guerre contre Sarkozy", "Le Point" révèle que "Puisque leurs patrons ont pour défaut (ou qualité, c'est selon) de paraître négliger les manoeuvres politiciennes et les coups tactiques pour conquérir le pouvoir, Patrick Stefanini, manitou de Fillon, Jérôme Grand d'Esnon, conseiller de Le Maire, et Gilles Boyer, stratège de Juppé, ont pris les choses en main". Les choses en main, c'est-à-dire ? Ils auraient conclu un "pacte", nous dit le mag, "pour écarter le traître Sarkozy". L'hebdomadaire le précise, ils n'ont qu'une obsession : "garantir l'organisation d'une primaire ouverte en 2016". Heu... question : si Sarkozy en a, comme le prétend "Le Point", d'ores et déjà accepté le principe, à quoi ça sert ?

Sarkozy rattrapé par Bygmalion

Mais il n'y a pas que l'UMP à dompter, pour l'ex-chef de l'Etat. Dans leur chronique "Double je" de "Challenges", Pierre-Henri de Menthon et Airy Routier l'affirment en effet : les juges Renaud Van Ruymbeke, Roger Le Loire et Serge Tournaire "ne devraient pas tarder à interroger Sarkozy sur son degré de connaissance des 18,5 millions de fausses factures ordonnées par l'UMP, afin de faire face à ses dépenses lors de la campagne 2012. (...) L'avocat Patrick Maisonneuve confirme attendre la mise en cause judiciaire de (l'ancien président), précisent les journalistes de "Challenges". (...) "Sarkozy contre Sarkozy, cela frise le ridicule", raille l'avocat. "Le canard enchaîné" a révélé, en outre, que le liquidateur de Bygmalion envisageait d'étendre à l'UMP et au patrimoine de Sarkozy le passif (évalué à 4 millions) de la société en faillite". Pour "fédérer" dans ces conditions, ça risque d'être coton.

Claire Thiboult "persiste et signe"

Après Bygmalion, l'affaire Bettencourt... Vous le savez puisqu'Atlantico vous l'a révélé jeudi dernier, l'ex-comptable Claire Thiboult a été mise en examen pour "faux témoignage". A "L'Obs", qui l'a interviewée, l'ancienne employée des Bettencourt l'affirme haut et court : "Je ne reviendrai jamais sur ce que j'ai déclaré. C'est bien ça que j'ai vu, c'est bien ça que j'ai vécu". Claire Thiboult "confirme même un épisode clé qui avait déjà — ô combien — mis le feu aux poudres : celui d'une remise d'enveloppe de cash en pleine campagne présidentielle", appuie le journal, avant de relever certaines approximations ou contradictions. "Tout cela forme-t-il des nuances sans gravité ou révèle-t-il la construction pierre après pierre d'un faux témoignage ?" L'hebdo s'interroge...

Jean d'Ormesson au chevet de la droite

Est-ce d'avoir entendu Henri Guaino déplorer l'impossibilité de parler idées à l'UMP ? Cette semaine, le dossier traité dans "Le Postillon" du "Point" s'intitule : "Des idées pour la droite". A côté de contributions de Jean-Louis Bourlanges, de Christophe Guilluy et de Roger Scruton, "le Finkielkraut anglais", on y trouve une interview de... Jean d'Ormesson ! "Avant, l'intelligence était évidemment à gauche, dit-il. Maintenant, je ne dirai pas que l'intelligentsia est de droite, mais la droite relève la tête, il suffit d'observer le succès rencontré par le livre de Zemmour pour s'en rendre compte". A propos de la division droite/gauche, l'écrivain dit qu'elle lui semble "exagérée. La politique menée par Manuel Valls pourrait être acceptée par la droite (...). L'idée selon laquelle il faudrait toujours être d'un côté ou de l'autre me paraît très fatigante". En effet... être d'un côté ne devrait pas nous empêcher de reconnaître et d'admettre que l'autre côté peut parfois avoir raison...

Le programme de Jean d'Ormesson pour la droite

Jean d'O n'étant pas du genre à se cacher derrière son petit doigt, bravache, il propose carrément un programme à la droite : "retour au septennat, suppression de l'impôt sur le capital et mise en place d'une politique sociale autrement plus avancée que celle proposée par les socialistes". Fera-t-il des émules ? Concernant l'avenir, l'académicien note que "la droite, bizarrement, est peut-être mieux placée que la gauche, à condition qu'on ne remplace pas Hollande comme on a remplacé Sarkozy. Si la droite est élue en 2017 comme Hollande l'a été par anti-sarkozysme, ce sera une catastrophe. Si la droite arrive au pouvoir et ne fait pas mieux que la gauche, Marine Le Pen triomphera". C'est dit. Brrrrrr !

Hémorragie au PS

Mais quelles nouvelles au PS, au lendemain de l'élection UMP ? Pas trop bonnes. "Politis" le rappelle en effet : dimanche dernier, sur Europe 1, le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis a signalé que le nombre d'adhérents était "autour de 150 000" dont seulement "60 000 à 70 000 à jour de cotisation". Pas brillant. L'hebdo de gauche ne manque pas de le souligner : "il n'est pas impossible que Cambadélis fonde sa certitude à gagner le prochain congrès (sur ce net désengagement des militants). Car, comme s'en inquiètent des responsables du PS, "quand les dégoûtés s'en vont, il ne reste plus que les dégoûtants"". La vache, on dirait que Camba n'a pas que des amis, au parti !

La guerre du Congrès déjà matée ?

Et puisqu'on en parle, "Politis", encore, se demande si "la bataille du congrès aura lieu"... Il en veut pour preuve le flop du meeting organisé ce week-end par "le collectif Vive la gauche qui voulait faire de cette journée un temps fort médiatique". Outre que le programme "a été décidé le matin-même", indique le journal, "les interventions des huiles socialistes (...) pour beaucoup se perdaient en généralités". Plus important, le journal se fait l'écho d'une "rumeur" selon laquelle François Hollande nommerait Claude Bartolone, "moins droit dans ses bottes que Manuel Valls", à Matignon, après les élections cantonales de mars. Cela, souligne "Politis" aurait "un double avantage : casser les possibles alliances EELV-Front de gauche aux prochaines régionales de décembre 2015. Et tuer dans l'oeuf la fronde redoutée au congrès". Ah, ce serait pratique, en effet...

Gouvernement : la nouvelle fronde

Et s'il existait une autre fronde, beaucoup plus redoutable, pour le gouvernement ? "Les réformateurs au bord de la crise de nerfs", titre "Le Point". Selon le mag, "la grogne ne vient pas des frondeurs réduits à la marginalité. Non, cette fois, la fronde provient du gros des députés socialistes légitimistes (...). L'objet du courroux porte un nom : la loi Macron. (...) "La loi Macron est un texte de 107 articles qui sont autant de bombes à fragmentation", prévient Jean-Jacques Urvoas, le président de la commission des Lois. "A-t-on bien mesuré tous les sujets qui fâchent ?" (...) "Au bureau national du PS, cela faisait longtemps qu'il n'y avait pas eu une telle unanimité contre un projet du gouvernement", souligne la députée des Hautes Alpes Karine Berger, chargée de l'économie au sein du Parti socialiste"". Mauvais caramel, on dirait...

La grosse crise de nerfs

Si mauvais que, depuis que le projet a fuité, "alors qu'il (était) en partance pour le Conseil d'Etat", il ne cesse d'être détricoté : "chaque jour qui passe, le texte rétrécit", raconte "Le Point". Encore un projet qui fait pschitt ? Le problème, c'est qu'il était apparemment ardemment soutenu, désiré, même, par Manuel Valls : avec cette loi, "innocemment, Emmanuel Macron, parce qu'il n'est pas un professionnel de la politique, ose toucher à tout, ou presque", explique le mag. Or, faire bouger les choses, le Premier ministre n'aspire qu'à ça. Total : "Manuel Valls n'en peut plus. Il est tout crispé. Il arrive aux limites physiques de ce qu'il peut supporter de Hollande. Quand je le vois, il a besoin de crier pour se défouler. Il faut que ça sorte !", a confié au "Point" un de ses amis. Ambiance, ambiance... et conclusion du journal : "Hollande avance ainsi à petits pas sur la réforme, en maîtrisant à merveille l'art du supplice chinois pour son Premier ministre : l'étouffer à petit feu en le laissant espérer la grande réforme qui ne viendra jamais..." Quelle chute ! Faut-il en rire ou en pleurer ?

Lepaon : après l'appartement, le bureau, les indemnités de départ ?

Et puisqu'on parle d'en rire ou d'en pleurer, un petit point CGT/Lepaon ? Après les nouvelles révélations du "Canard enchaîné" sur le "bureau richement décoré au profit du leader", comme l'écrit Christophe Conte dans "Les Inrocks", "L'Express" dévoile que le secrétaire général de la CGT aurait perçu des "indemnités de départ contestables". Houlà, kekcekça ? "En 2013, raconte le mag, quelques semaines avant de succéder à Bernard Thibault (...), Thierry Lepaon signe une rupture conventionnelle avec la région CGT de Basse-Normandie, qu'il dirige alors. (...) Interrogé par "L'Express", il répond qu'il "changeait d'employeur" et qu'il n'a "pas touché grand-chose" puisqu'il n'avait que "cinq ou six ans d'ancienneté. D'ailleurs, il a fait ça chaque fois qu'il a rejoint une nouvelle boutique. Comme s'il ne passait pas d'une maison étiquetée CGT à une autre estampillée CGT". Changer de "maison" au sein de la CGT est-il comparable à un changement d'employeur ? Faudrait demander l'avis d'un juriste... Une chose est sûre : le point soulevé par "L'Express" mériterait quelques éclaircissements.

"Comment la Chine nous espionne"

Scoop ? "L'Obs" révèle ce jeudi dans un long papier détaillé que la Chine a mis en place un centre d'écoutes satellitaires en banlieue parisienne, à Chevilly-Larue. Installé dans "une annexe discrète de l'ambassade de Chine en France", ce centre est, de fait, situé sur "un territoire inviolable". D'après l'hebdomadaire, il serait équipé de trois antennes : deux qui "servent à écouter et la troisième à transmettre vers la Chine". Selon un expert consulté par le journal, "les deux antennes "écoutantes" sont orientées vers l'Afrique et le Moyen Orient", autrement dit, "deux zones prioritaires dans la guerre économique qui oppose la Chine à l'Occident, la France en particulier". Hé bé...

L'Etat au courant

Au ministère des Affaires étrangères que "L'Obs" a naturellement contacté pour savoir s'il était au courant, on n'a bizarrement pas souhaité faire de commentaires. "A la DGSI, note le mag, on en minimise l'importance". D'après un haut responsable interrogé par le journal : "En matière technique, ce qui nous embête vraiment ce sont leurs capacités de cyberattaque à distance. Ces frappes informatiques ne proviennent pas de Chevilly-Larue ni de France, mais de Chine". Plus embêtant ? "L'Obs" indique que "Paris a (...) donné son feu vert en toute connaissance de cause pour la pose des antennes en questions. "C'était vers 2010 sous Sarkozy, dit un ancien haut responsable au fait des discussions. (...) La DGSI a râlé mais on lui a répondu que la France était en train de négocier de gros contrats, il fallait se montrer coulant..."" Comme on le fait sans doute encore aujourd'hui, puisque, comme nous le rappelle "L'Obs", "Laurent Fabius multiplie les allers-retours en Chine (...) espérant lui aussi décrocher de mirobolants contrats". Pour vendre, en gros, il y a un prix à payer... Sur ce, les petits goulus, digérez, remâchez bien tout ça. Et que la semaine vous soit douce !

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Mots-Clés

Chine, Xavier Bertrand, UMP, Laurent Fabius, François Fillon, Renaud Van Ruymbeke, Dominique de Villepin, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, Jacques Chirac, François Baroin, Eric Zemmour, Bruno Le Maire, TF1, PS, Europe 1, Claire Chazal, Henri Guaino, EELV, CGT, affaire Bettencourt, François Hollande, droite, gauche, Front de gauche, Manuel Valls, Canard enchaîné, Moyen-Orient, Afrique, écoutes, Bernadette Chirac, Serge Dassault, Claire Thibout, Claude Bartolone, Karine Berger, ministère des Affaires étrangères, Anna Cabana, Bernard Thibault, Nicolas Domenach, fronde, Jean-Jacques Urvoas, Jean d'Ormesson, Emmanuel Macron, Roger le Loire, Christophe Guilluy, Jean-christophe cambadélis, Airy Routier, Pierre-Henri de Menthon, mariage pout tous, Thierry Lepaon, Jean-Louis Bourlanges, congrès du PS, primaire ump, Patrick Stéfanini, Christophe Conte, Bygmalion, DGSI, Gilles Boyer, Patrick Maisonneuve, Roger Scruton, VIve la gauche, loi Macron, Chevilly-Larue

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