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MJS, UNEF : les mini-porcs de la gauche morale
©Reuters

Retour de balançoire

Les usines à cadres du PS et de la gauche radicale étaient dirigées par des porcelets mais personne ne semblait sentir l’odeur du lisier. Malaise.

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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Après le MJS, c’est le tour de l’UNEF. Les deux principaux viviers à cadres du parti socialiste étaient donc dirigés par des mini-porcs... Et si l’on savait déjà que la MNEF lui servait de cochon-tirelire, on n’imaginait pas que les structures de jeunesse les plus radicales, les plus intransigeantes, les moins accessibles à l’esprit de compromis de la « gauche morale » fussent aux mains de harceleurs à peine majeurs mais aussi beaufs que de vieux députés à emphysème.

Je le dis avec d’autant plus d’amertume que j’ai moi-même été, il y a longtemps, il y a prescription, adhérent du PS, et que, si je ne me faisais plus beaucoup d’illusions sur la capacité de la rue Solferino à innover conceptuellement, je lui accordais au moins le bénéfice du doute sur le plan des mœurs et des principes à un DSK près.

Mais l’on nous dit que Benoît Hamon, le gentil Benoît Hamon du revenu universel et du combat contre les Terminators qui viennent piquer nos emplois, pourtant parrain officieux du MJS, n’était au courant de rien. Qu’il tombe littéralement des nues. Un peu comme lorsqu’on lui annonce à la radio que Gérard Filoche retweete du Soral mais qu’il n’était pas au jus parce qu’il avait justement passé son week-end dans un caisson hyperbare sans wifi.

Et l’on subodore que la tripotée de quadras ou quinquas ayant fait de l’UNEF sa StarAc, au PS comme dans les autres grands courants de la gauche –les Clémentine Autain, les Olivier Besancenot, les Pouria Amirshahi, les Caroline de Haas, les Mathieu Hanotin–, étaient elle aussi parfaitement ignorante de l’atmosphère de droit de cuissage institutionnel qui régnait dans les AG de préparation à on ne sait plus quelle nuit du 4 août estudiantine…

Il y a d’ailleurs quelque chose de plus ramadanesque que simplement weinsteinien dans ces révélations, au sens où si l’on n’est guère surpris d’apprendre qu’il se passe de drôles de trucs dans les fiestas de Beverly Hills, un tel niveau de pharisaïsme chez ces combattants en herbe de la justice et de l’égalité laisse forcément sur le cul.

OK, on se doute bien –mais rien n’est encore sorti, on me pardonnera ce procès d’intention– que les clubs de formation de droite ont eux aussi leurs lots de tripoteurs et de relous dans leurs strates supérieures, mais on s’en fout un peu parce qu’on n’avait pas l’impression qu’ils fassent (encore un peu, de loin, de très loin) partie de la famille.

Ils ne rédigent pas leurs communiqués en écriture inclusive, quoi…

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