Macron se croit ressuscité, Hidalgo aussi ; François Hollande croit au grand débat ; Natacha Polony ne croit plus aux médias ; Sarkozy et Macron aiment se parler cash ; Wauquiez n'aime ni l'un ni l'autre<!-- --> | Atlantico.fr
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Revue des hebdos

Et aussi l'avocat Dupond Moretti fait le procès de la bien-pensance

Gilles Klein

Gilles Klein

Gilles Klein,, amateur de phares et d'opéras, journaliste sur papier depuis 1977 et en ligne depuis 1995.

Débuts à Libération une demi-douzaine d’années, puis balade sur le globe, photojournaliste pour l’agence Sipa Press. Ensuite, responsable de la rubrique Multimedia de ELLE, avant d’écrire sur les médias à Arrêt sur Images et de collaborer avec Atlantico. Par ailleurs fut blogueur, avec Le Phare à partir de 2005 sur le site du Monde qui a fermé sa plateforme de blogs. Revue de presse quotidienne sur Twitter depuis 2007.

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Deux couvertures sur Macron, une sur le grand débat dont on parle finalement beaucoup dans les médias (ce qui en soit est déjà un succès car il occupe l'espace, ce qui ne préjuge pas du résultat final), l'autre sur le système médiatique malmené, et enfin l'outsider : l'avocat qui monte sur les planches

Macron croit renaître

"Il y a du Piaf chez cet oiseau-là, qui clame que non, rien de rien, il ne regrette rien, ni ISF ni CSG. Il y a de l’Edith chez cet Emmanuel, qui se fout du passé et repart à zéro. Il y a surtout du Macron chez ce président de la République, qui remet tout sur la table avec la certitude de convaincre ; qui lance un grand débat citoyen, participatif, collectif, tout en se mettant au centre du jeu. Au figuré comme au propre, au milieu des maires, en chemise, concentrant les flèches, les regards, inspiré, presque possédé" raconte l'Express qui indique en Une que Macron "ne changera pas" .

Après le débat avec les maires "Macron débriefe. Il considère ce grand débat comme une chance, une occasion de retrouver de l’apaisement. Tant qu’on se parle, la rupture n’est pas consommée. Il demande à son équipe de surveiller les audiences le lendemain : 1,25 million de personnes auront regardé BFMTV, et il n’y a pas eu le décrochage classique au moment du JT des grandes chaînes. Un membre du premier cercle confirme : « Le président est très heureux du grand débat, il y voit un moyen de se relégitimer, de retrouver ce qu’il a fait durant la période de conquête de 2017. »

Hidalgo domine... pour le moment

 Anne Hidalgo continue de dicter le tempo. » C’est un de ses opposants qui le dit." cité par l'Express "Malgré bien des déboires en 2018 ... A un an des élections municipales, la socialiste profite de l’absence d’incarnation de son opposition. A La République en marche (LREM), les nombreux prétendants sont priés d’attendre jusqu’aux européennes".

Hollande pour le "Grand débat" et se voit déja en 2022

Hollande soutiendrait "mordicus" le Grand débat, en privé. Il espèrerait, selon Le Point qu'un "nouveau contrat social et démocratique" va émerger. Et il est contre la violence des Gilets Jaunes "Des forces sont à l'oeuvre pour déstabilser non pas seulement le pouvoir, mais le pays tout entier. Qui leur a soufflé l'idée du RIC, sinon l'extrême droite ?" estime Hollande cté par le Point.

"Aux dires de ses récents interlocuteurs, l'ancien président de la République est désormais convaincu qu'il sera candidat à l'élection présidentielle de 2022. Hollande tablerait, en effet, sur les difficultés d'Emmanuel Macron... et sur l'absence de leader crédible pour mener la gauche sociale-démocrate. Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », son pronostic s'affine : le vainqueur de 2012 estime que Laurent Wauquiez ne sera pas en mesure de se présenter et devra s'effacer devant Nicolas Sarkozy, le vainqueur de 2007" selon l'Obs.

Polony et le "système médiatique"

Natacha Polony dénonce à la Une de Marianne "la faillite du système médiatique" parce que depuis plus de 20 ans "un sectarisme a empêché de traiter les vrais sujets.". Pour elle "Entre le peuple et les élites communicantes, le divorce est consommé". Polony s'est-elle demandé si elle ne faisait pas partie de ces "élites communicatives" ?  En tout cas Poloby critique vertement la présence de l'animateiur Hanouna aux côtés de Marlène Schiappa dans un débat télévisé.

Toujours dans Marianne, la position de Caroline Fourest paraît plus claire : "Ceux qui insultent ou brutalisent les reporters ne veulent en rien inciter au pluralisme. Ils le font pour exiger des médias qu’ils censurent les critiques à leur égard, quand ils n’exigent pas qu’on relaie les fake news et les photomontages qui circulent sur leurs forums."

Macron et Sarkozy s'apprécient

Quel est le lien qui unit Macron à Sarkozy ? Les hypothèses sont nombreuses, mais il y a peut-être d'abord la franchise, et aussi, souligne l'Express "Entre eux, pas d’histoire commune. En politique, c’est un avantage : aucun passé, aucun passif. 

" A cet instant, Emmanuel Macron est resté de marbre. Nicolas Sarkozy venait de profiter de la confidentialité de leur tête-à-tête pour asséner : « Bruno Le Maire a trahi une fois, il trahira dix fois. » Surtout, ne rien laisser transparaître pour ne pas donner de prise.

Mais vive la franchise ! Au fond, c’est cela que l’actuel président aime le plus chez son prédécesseur : sa manière de parler sans circonlocutions, sa façon de transgresser, sa capacité de penser loin des sentiers battus. Et si le chef de l’Etat apprécie, c’est parce que cela lui rappelle un peu quelqu’un. Avait-il hésité, lui, ministre de l’Economie à l’époque, à chuchoter à Nicolas Sarkozy, juste avant que commence une très solennelle cérémonie d’hommage à Michel Rocard aux Invalides, le 7 juillet 2016 : « Je sais qu’un de vos proches répand des rumeurs sur ma vie privée, dites-lui de se taire » ?

Sarkozy agace Wauquiez

Wauquiez "n’ignore pas qu’à Paris certains compagnons de l’ex-chef de l’Etat l’enterrent déjà" selon l'Express "et, surtout, il digère mal l’attitude de l’ancien président. « Il ne m’a pas échappé que je ne pouvais pas demander à Nicolas de taper sur Macron ou de ne pas voir son ami Gérald Darmanin [le ministre de l’Action et des Comptes publics] », confiait récemment le chef des Républicains. On n’en est plus là. En voilà un que la relation entre Nicolas Sarkozy, dont la popularité augmente chez les Marcheurs, et Emmanuel Macron, qui gagne quelques points à droite, n’intrigue pas. Elle l’agace carrément."

Pendant ce temps, Wauquiez rate les Gilets Jaunes :"Pourfendeur des impôts des classes moyennes, le patron de LR aurait dû capitaliser sur le mouvement des Gilets Jaunes. C'est tout l'inverse qui se produit" aux yeux de l'Obs qui s'intéresse, sur quatre pages, à ce qu'il considère comme un échec.

Les non dits du "Grand débat

"Le président a récemment lancé un grand débat. Sans censure... mais avec une liste d’interdits non dits" estime Valeurs qui liste les sujets qui seraient tabous :  "immigration, fiscalité, peine de mort, Europe, IVG, mariage pour tous".

Macron sans filtre face aux maires

Le haut-commissaire à la réforme des retraites, Jean-Paul Delevoye, ex-président de l’Association des maires de France, " en profondeur les enjeux du grand débat national"  note Valeurs : "nos modèles démocratiques sont en péril" avant de saluer le "courage" de Macron d'affronter les maires sans filet, en direct : "J’ai aussi vu un président ayant du courage, qui n’a pas cherché à se protéger: il s’agit pourtant d’un exercice compliqué. Premièrement, il n’y a pas de filtre pour les questions. Deuxièmement, il n’y a pas de filtre pour les réponses. Troisièmement, c’est du direct."

Macron contre les "technocrates"

Il n'y a pas que les Gilets Jaunes qui n'aiment pas Macron, selon Le Point (cinq pages un peu arides), il y a aussi les technocrates "ces hauts fonctionnaires qui seraient à l'origine de cafouillages, d'exécutions hasardeuses de réformes, voire de blocage". Nathalie Loiseau, ministre des Affaires européennes "murmure en petit comité que "le président est agacé par l'administration".

Alain Lambert, ancien ministre, président du Conseil national d'évaluation des normes est d'accord. Il explique dans une interview au Point (deux pages) "L'inertie administrative française est inébranlable".  Lambert estime que Macron "se heurte à une rigidité extrême du système central."

Angoisse ! Mais que l'on se rassure : "Les maires, armes anti-technos" selon le Point qui se demande si le Grand débat pouvait permettre "au chef de l'Etat de lancer enfin son pacte girondin".

Si le terme "girondin" vous est un peu étranger, s'il vous laisse froid, Le Point explique, sur deux pages, que "Lamartine inventa le girondisme". Bref, les Girondins c'est "le pouvoir local" ce sont "les acteurs de terrain".

Européennes : Poirson tête de liste ?

L'Obs s'interroge : "Alors que La République en Marche (LREM) peine à dégoter une tête de liste pour les élections européennes du printemps prochain, l'hypothèse Brune Poirson reste d'actualité au sein du parti présidentiel. Trente-six ans, fière représentante de la macronie, élue députée du Vaucluse en 2017 dans la circonscription de Marion Maréchal-Le Pen... Le profil de la secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire a l'avantage de correspondre à celui recherché par le chef de l'Etat et son entourage : une femme, jeune, dotée d'une sensibilité écolo et qui connaît parfaitement les arcanes de Bruxelles."

Gattegno fait condamner Plenel

Edwy Plenel, patron du site Mediapart condamné à 1.000 euros d'amende, deux journalistes de sa rédaction condamnés à 500 euros d'amende sur plainte du journaliste Hervé Gattegno, directeur de la rédaction du Journal du Dimanche qui a obtenu, de plus, 4 000 euros de dommages et intérêts.

Mediapart avait accusé Gattegno (à l'époque rédacteur en chef de l'édition française du magazine Vanity Fair) d'avoir diffusé des fausses informations pour étouffer l'affaire du financement libyen présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Mediapart a fait appel.

L'ex patron du CSA parle

Alors qu'il quitte son poste Olivier Schrameck, le patron du CSA ne semble pas briller par la modestie, il se consière comme un géant si l'on en croit le titre de son interview dans l'Obs : "Au CSA, j'étais un Gulliver empêtré". Et il dénonce "l'égotisme" de certains de ses interlocuteurs. Il évoque aussi certains comportements, et des presssions sur lui, sur sa vie privée etc.. "J’ai le souvenir, en particulier, d’un professionnel reconnu se réjouissant, pendant la prise d’otages à l’Hyper Cacher, de la hausse d’audience de sa chaîne. Il a retiré son tweet à la suite de notre échange téléphonique [Alain Weill, créateur de BFMTV, a argué d’une « maladresse », NDLR]"

Dupond Moretti fait le procès de la bien-pensance

La bien-pensance est régulièrement dénoncée, cette fois c'est l'avocat  Eric Dupond-Moretti qui s'en charge, en pleine tournée promo pour son spectacle sur la scène du théâtre parisien de la Madeleine, l'oeil sévère l'air très moralisateur il est à la Une de l'Obs où il dénonce "Ce siècle est hypermoralisateur".

L'avocat dénonce : " On a perdu notre liberté, ce n'est pas rien. Avec une carte bancaire, un téléphone, on sait déjà tout ce que vous faites, où vous allez, où vous vivez, ce que vous mangez… En prison, on "sonorise" même les cellules, ce lieu ultime de liberté de 5 mètres carrés. Ça en dit long sur notre époque. 

Et faisant allusion à Mediapart, il s'interroge : " Dans quel endroit peut-on encore parler secrètement ? Le secret du confessionnal n'existe plus. N'étant pas curé, ça me chagrine moins, mais le secret de l'avocat est essentiel. Il y a aujourd'hui une exigence de transparence, de "transperçance"… avec la complicité de certains journalistes, dont on se demande s'ils ne sont pas devenus flics."

Elise Lucet en prend aussi pour son grade : " Mme Elise Lucet qui poursuit Eric Woerth : " Répondez ! " ... Elle est procureure ? Elle est flic ? On nage en plein délire.

L'avocat critique enfin le mouvement #MeToo : " Que les mecs soient dénoncés pour des comportements inadéquats ou constitutifs d'une infraction pénale, je suis d'accord. Mais cela doit se faire devant la justice, pas sur la Toile. Comment vous faites, si vous êtes accusé à tort par une nana, que vous n'avez rien fait ?"

Les Français et la peine de mort

Majoritairement pour la peine capitale à l’époque de sa suppression en 1981, le peuple français s’est depuis lors toujours réparti à 50-50, écrit Valeurs Actuelles « La dernière fois que nous avons posé la question, en décembre 2017, pour un dossier de l’Express,48% des personnes sondées se disaient favorables au rétablissement de la peine de mort » selon Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’Ifop." Bref ajoute l'hebdomadaire : "Le rétablissement de la peine de mort n’a jamais quitté l’imaginaire collectif mais constitue un intouchable du débat démocratique".

La percée des évangéliques

"Créé en 2010, le Conseil national des évangéliques de France (Cnef) ambitionne de tripler ses lieux de culte et propose un accompagnement matériel et financier aux nouveaux pasteurs tentés par l’aventure" explique l'Express "Si, dans l’Hexagone," ce protestantisme radical "demeure méconnu et marginal (400000 pratiquants composent le noyau dur, soit un tiers des protestants français), sa croissance est fulgurante : le nombre de fidèles a été multiplié par neuf en un peu plus d’un demi-siècle."

Viol : le témoignage d'Asia Argento

"J’ai été violée en 1997. Il m’a fallu vingt ans pour digérer ce qui m’était arrivé, pour trouver le courage et la force d’en parler en public. Et ce viol ne m’est même pas arrivé en Italie, mais en France. Quelle chance avais-je alors d’obtenir justice, en tant que jeune fille italienne de 21 ans?" écrit l'actrice Asia Arhento, dans "Cours petite fille !" un ouvrage collectif qui paraît aux éditions des Femmes-Antoinette Fouque.

L'Obs reproduit intégralement l'avant-propos d'Argento qui ajoute "Quelle chance avais-je non seulement d’être crue par l’opinion publique, mais crue au cours d’un procès contre un des hommes les plus puissants de Hollywood?" écrit Argento qui accuse le célèbre producteur Harvey Weinstein : "Sachant que le fait de parler publiquement de ce qu’avait fait cet homme qui était assis tout en haut de la pyramide et détenait un pouvoir et une influence énormes allait très certainement signer la fin de ma carrière au sein de l’industrie du cinéma. Mes mains étaient liées. Ma bouche était bâillonnée. J’ai été condamnée au silence contre ma volonté. Et je n’étais pas la seule."  

Un jean français depuis 2013

A lire dans Le Point, l'histoire de Thomas Huriez, créateur des jeans 1083, qui sont "made in France" à 97%. Ils le seront à 100% quand la production des rivets et des boutons venus d'Italie, sera rapatriée dans l'Hexagone.  Résultat, 1083 a créé 50 emplois directs, et 55 emplois indirects. Et Huriez veut se lancer dans la fabrication de chaussures.

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