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Macron : la solitude des sommets ; Mars, notre planète B ? ; Israël en septuagénaire alerte ; Zadistes des Cent Noms, chronique d'un échec ; un référendum sur l'immigration ?
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Revue de presse des hebdos

Et aussi la réinvention du Rwanda ; les municipales en ligne de mire...

Hugues Serraf

Hugues Serraf

Hugues Serraf est écrivain et journaliste. Son dernier roman : La vie, au fond, Intervalles, 2022

 

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L’Obs : Macron un solitaire bien entouré

Timing oblige, les hebdos ont loupé le voyage de Tintin Macron en Amérique, ses nettoyages de veston par Trump, ses standing ovations au Congrès et, surtout, sa capacité à rester copain avec le locataire de la Maison Blanche tout en le contredisant sur à peu près tous les sujets, des dangers du protectionnisme à ceux du réchauffement climatique... Ça n’a toutefois pas empêché L’Obs de faire sa couverture sur le président à l’occasion de l’extinction de la première bougie de son mandat sur le thème du « Avec qui règne Macron ? ».

C’est qu’en bon jupitérien, assure le magazine, Macron expérimenterait la « solitude absolue » du pouvoir façon François Mitterrand, vivrait sa fonction en « one man show » et serait tellement solitaire en son Olympe qu’il lui faudrait pratiquement « inventer sa propre opposition ».

« En un an, il a restauré les pleins pouvoirs des présidents de la Ve République, bousculant les corps intermédiaires et menant sa majorité à la baguette ». Mais on peine à être totalement convaincu par un argument un peu trop « en même temps », ce splendide isolement ne l’empêchant pas de s’adosser à des réseaux aussi nombreux qu’hétérogènes, des politiques et des intellos, des béni-oui-oui et des frondeurs, dont le journal dresse d’ailleurs une liste à peu près sans surprise ni découverte. Oui, dommage que L’Obs ne soit pas sorti un jour plus tard…

Un autre genre d’isolement, c’est celui des zadistes de la ferme des Cent Noms de Notre Dame des Landes, auxquels un reportage est consacré dans le même numéro. Elle n’était d’ailleurs pas inintéressante, cette expérience d’exploitation agricole collective incarnant « la « théorie des communs », qui cherchait à dégager une troisième voie entre la propriété privée et la propriété étatique » en se basant sur la « logique de partage plutôt que l’échange ». Elle aurait toutefois été plus crédible portée par des babas en sabots que par des casseurs en cagoule. Tiens, elle serait même peut-être toujours en cours, qui sait…

L’Express : « Space, the final frontier... »

Si L’Obs s’intéresse à Jupiter, c’est vers Mars que L’Express préfère lever les yeux. La planète rouge serait en effet un énorme enjeu scientifique, technique et économique, « sondes et rovers se succédant à sa surface depuis quinze ans avant d’accueillir d’hypothétiques spationautes ». Qui commencera à la terraformer pour de vrai, de la Nasa ou des Chinois, voire d’Elon Musk ou de Jacques Cheminade, l’article ne le dit pas… Mais il est vrai que la perspective , une fois les ressources de cette bonne vieille Terre épuisée et son atmosphère irrémédiablement polluée, d’y emménager peut paraître séduisante. Las, « il n’y a pas de planète B », rappelait justement Macron au Congrès, ramenant les planeurs sur le plancher des vaches. Mais bon, on l’a dit, les hebdos sont parus un jour trop tôt…

Redevenant terre-à-terre, L’Express de cette semaine se penche également sur ces municipales qui approchent à grands pas, et les stratégies qui s’ébauchent à gros sabots. Le PS, LR et le FN sont des champs de ruines, macroniens et mélenchonniens ont de l’ambition, un tas de vieux édiles sont proches de la sortie, tout semble ouvert...

Pour l’hebdo, Edouard Philippe serait d’ailleurs déjà en campagne, sillonnant la France comme un témoin de Jéhovah à la recherche de nouveaux adeptes et plus spécifiquement au centre et à droite même si sa religion n’est pas totalement faite : « Passer des alliances ou porter ses propres couleurs ? Au siège parisien de la REM, la direction garde la tête froide. Il faut d’abord redéfinir quelques lignes directrices (…). Et pour les 30 plus grandes villes, c’est Emmanuel Macron en personne qui choisira ». Ah, Jupiter !

Le Point : Israël en septuagénaire

Pendant que L’Obs souffle la bougie solitaire de Macron, Le Point souffle les 70 chandelles du gâteau d’anniversaire d’Israël, un pays dont les problèmes de voisinage ne devraient pas faire oublier la réussite remarquable. « Depuis soixante-dix ans, tout a changé pour Israël. Socialiste à la naissance, l’État s’est mué en champion du monde capitaliste. Souffreteux et malingre en 1948, il est aujourd’hui invulnérable avec son armée entraînée et sur-équipée (…). Le nouvel État, largement agricole, était dépourvu de ressources naturelles, d’infrastructures, d’argent. Il s’est hissé dans le peloton mondial du high-tech et ses start-ups du littoral méditerranéen n’ont plus rien à envier à celles de la Silicon Valley », écrit Luc de Barochez.

La jeune nation désormais septuagénaire devrait pourtant se méfier. On vient d’y découvrir d’immenses gisements de gaz naturel. Et dans la région, on le sait, les pays à fortes ressources énergétiques ne sont pas ceux qui s’en tirent le mieux. Les idées, c’est souvent mieux que le pétrole.

Quelques milliers de kilomètres plus au sud, un autre Israël, africain celui-là, est peut-être d’ailleurs en train d’émerger, nous apprend encore Le Point. Le Rwanda, « jadis meurtri par le génocide », serait en effet en train de se réinventer « en pépinière de start ups, centre de recherche en mathématiques, laboratoire de la blockchain ». Pour Guillaume Gallet, l’envoyé spécial à Kigali de l’hebdo, la transformation de ce petit pays est en effet spectaculaire, « avec une croissance annuelle de plus de 5 %, une espérance de vie de 67 ans et une dette inférieure à 40 % du PIB ». C’est sans doute encore un peu tôt pour l'affirmer mais l’Afrique a peut-être trouvé son Wakanda !

Valeurs actuelles demande le droit de vote

Valeurs actuelles, on aimerait d’ailleurs qu’il se développe encore plus vite, ce Wakanda. L’hebdo s’inquiète en effet d’une accélération de l’immigration en s’appuyant sur le livre de Stephen Smith (La ruée vers l’Europe, Grasset), dont Macron lui-même recommanderait la lecture à ses proches.

« Pourtant, dimanche soir, après que l’Assemblée nationale a voté en première lecture la loi asile et immigration défendue par le gouvernement, le sentiment était grand, parmi ceux qui avaient participé au débat parlementaire, que, loin de répondre aux urgences de notre temps, la majorité présidentielle était passée à côté de son sujet », déplore le magazine.

La solution la plus pragmatique pour l’hebdomadaire : demander directement leur avis aux Français. « Les Français rêvent de s’exprimer sur la politique migratoire que devrait conduire le gouvernement. Le pouvoir en place est, lui,beaucoup moins enthousiaste. D’autant plus qu’à lire les enquêtes d’opinion qui se succèdent sur le sujet,les Français se montrent souvent radicalement opposés aux mesures défendues par leurs dirigeants (...). Comment ne pas mesurer l’immense décalage entre les aspirations des Français et les politiques menées par nos dirigeants ? ».

C’est d’ailleurs la position de Laurent Wauquiez, auquel VA offre cette semaine une tribune. « Seul un référendum constitutionnel nous permettra de trancher le nœud gordien et de reprendre notre destin en main », affirme le patron des Républicains.

Marianne : une vague impression de déjà vu

A ceux qui ne seraient pas déjà lassés par le mini-remake actuel (et nous ne sommes encore qu'en avril), Marianne propose un numéro spécial sur mai 68. Rempli d’interviews d’ouvriers et d’étudiants donnant l’impression d’avoir déjà été lues cent fois, parsemé de photos ayant effectivement été vues cent fois, ça reste un bel objet sympa mais le problème du joli mois de mai, plus que son impact historique, c’est sa récurrence horlogère.

Le fameux édito « La France s’ennuie » du Monde ; les tags (OK, on ne disait pas encore comme ça) « Interdit d’interdire », « Sous les pavés la plage », etc. ; le teston hilare de Cohn-Bendit ; la fuite à Baden-Baden du général… Ça commence à sentir le formol. Il y a même le papier à la fin qui dit que tout reste encore à faire (signé Jean-François Kahn, qui avait sans doute déjà écrit le même pour les commémorations précédentes…) !

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