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Krach boursier ou simple correction ?
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L’accumulation de mauvaises nouvelles et la prise en compte de risques de plus en plus nombreux ont fini par faire baisser les marchés actions la semaine dernière.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Difficile dans le flux de nouvelles négatives récentes de distinguer un seul facteur ayant déclenché le mouvement de ventes. 

Plusieurs signaux incitaient à la prudence ces dernières semaines : 
  • La croissance en Chine ou en Zone Euro a ralenti depuis quelques mois. 
  • Les pays émergents sont coincés entre la hausse du $ qui renchérit leurs coûts de financement et l’inflation qui augmente. 
  • Les Etats-Unis au contraire sont en nette croissance mais la FED monte ses taux ce qui inquiète beaucoup d’investisseurs. 
  • Les matières premières, hors pétrole, reculent depuis plusieurs mois ce qui instille des doutes sur le rythme à venir de l’économie mondiale. 
  • Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine devraient peser sur l’ensemble du commerce mondial.
  • L’Italie et les doutes budgétaires qui l’accompagnent accroissent les doutes sur la construction européenne. 
  • Les professionnels des marchés ont aussi souligné ces derniers mois les tensions spécifiques sur les petites et moyennes valeurs et depuis quelques séances sur le secteur des semi-conducteurs. Or ce secteur est souvent précurseur pour l’ensemble de la technologie. 
Comme souvent, après avoir sanctionné les valeurs ayant, selon eux, le moins de potentiel, les investisseurs ont tendance à prendre des bénéfices massifs sur les valeurs ayant le plus progressé. Le secteur du luxe en Europe et les valeurs de la technologie ont mené les indices à la baisse la semaine dernière. 
Cet ensemble de mauvaises nouvelles laisse mal augurer des toutes prochaines semaines en bourse. Les problèmes ne seront pas tous réglés en quelques jours, tout rebond dans les prochains sera donc probablement fragile. 
Il nous semble donc préférable de garder une part de cash pour traverser les prochaines semaines et attendre un peu avant de renforcer les positions. Notre optique reste celle d’investisseur long-terme et, si nous nous plaçons dans une perspective 2019-2020, l’analyse de la situation est nettement moins inquiétante. 
L’économie continue de croître : le FMI, qui n’est pas réputé pour être particulièrement optimiste anticipe une croissance de 3.7% pour 2019 et 2020. Des doutes émergent sur la Chine qui devrait ralentir un peu, mais il faut garder à l’esprit que la Chine a d’ores et déjà engagé un plan de soutien à son économie pour éviter tout ralentissement trop brutal. Les taux courts américains devraient continuer à monter, au moins un peu, mais c’est plutôt sain, s’il n’y a pas d’emballement. En effet, la politique de la FED vise aussi à limiter les risques de surchauffe. Pour le moment, malgré toutes les critiques qu’elle a subies, la FED a parfaitement géré la situation depuis près de 10 ans. 
Le facteur le plus incertain reste la « politique ». La guerre commerciale va probablement durer encore des mois, même chose pour la situation italienne. Si l’on veut positiver, ces tensions permettent aussi d’éviter une surchauffe de l’économie et freine donc la remontée trop forte des taux longs. 
Grâce à la croissance mondiale, nous continuons de penser que les résultats des entreprises progresseront en 2019 et 2020. A ce titre, une simple projection des cours actuels prenant compte de la hausse des profits attendus fait apparaître, selon nous, que de nombreux titres reviennent progressivement proche de cours d’achat. 
Pourquoi ne pas acheter maintenant ? 
Il ne faut pas se précipiter selon nous car la dynamique à court-terme des marchés reste fragile. Les aspects plus techniques comme les flux de sorties sur les émergents ou certains segments de marchés incitent à une certaine prudence. Nous considérons donc qu’il faut attendre encore un peu pour revenir en priorité sur de grandes valeurs de qualité. 

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