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François Hollande rattrapé par le scandale Bygmilliard
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Chroniques du pot aux roses

Depuis plus d’un an, à chacun de ses déplacements, Hollande égrène les promesses. Ses dépenses pré-électorales s’élèvent déjà à 6 milliards d’euros. Sachant que le scandale Bygmalion portait sur une dizaine de millions et le dépassement des comptes de campagne reproché à Sarkozy 18 millions, Mou-Candidat méritera bientôt le surnom de « Bygmilliard ».

Google et Yahoo, internet

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président d'Aimer Paris et candidat à l'élection municipale de 2020. Il est l'auteur de La marche des lemmings ou la 2e mort de Charlie, et de Nous-Fossoyeurs : le vrai bilan d'un fatal quinquennat, chez Plon.

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1 – Un candidat totalement dépassé

Normal... démagogue.  La placidité avec laquelle Mou-Président trace son sillon force l’admiration.

Il existe à ses yeux trois catégories d’individus : ceux qu’il faut arroser d’argent public car ils sont potentiellement violents ou votent massivement pour lui ; ceux qu’on peut duper et qu’ils bercent de promesses et enfin ceux qui votent mal ou ne présentent aucune menace. Ces derniers sont perdus pour sa cause et seront les plus maltraités.

Dans la première catégorie on trouve naturellement les enseignants à qui un milliard d’euros viennent d’être promis hier. Certains voient même briller dans un miroir à volatiles la jolie somme de mille euros par mois en fin de carrière ! A ce rythme de dilapidation, l’Etat se sera effondré avant qu’ils parviennent à l’échelon indiciaire de leurs rêves. La promesse présidentielle n’engage que le nombre de gogos qui y croiront. Mais Hollande n’en a cure : leurs yeux se dessilleront seulement après 2017, sait-on jamais.

Il n’y a aucune limite au pari de la stupidité des électeurs que François Hollande fait en permanence. Manipulation et enfumage sont l’alpha et l’oméga de sa méthode de gouvernement.

Au même moment, sont confirmées en effet les distributions aux intermittents du spectacle, retirées les quelques mesures d’économies dans la recherche, satisfaits les dockers, cajolés les élus locaux, les contrôleurs aériens, les éleveurs, augmenté le point d’indice des fonctionnaires et les rémunérations des apprentis, etc, etc. Il ne faut d’ailleurs y voir qu’une forme d’emballement, d’accélération pré-électorale.

Depuis plus d’un an, à chacun de ses déplacements, Hollande égrène les promesses. Ses dépenses pré-électorales s’élèvent déjà à 6 milliards d’euros. Sachant que le scandale Bygmalion portait sur une dizaine de millions et le dépassement des comptes de campagne reproché à Sarkozy 18 millions, Mou-Candidat méritera bientôt le surnom de « Bygmilliard ».

Dans ces circonstances, la seule question qui vaille est : cette méthode délétère sera-t-elle politiquement efficace ? Hélas, il n’est pas dit que cette démagogie ne soit pas un peu payante. Prenons l’exemple alsacien. En avril 2015, le (p)résident de la République a fait escale à Strasbourg où il a signé deux contrats avec la ville et la région Alsace.

Le premier, «Strasbourg, capitale européenne» portait sur une durée de trois ans (2015-2017), comme par hasard, et s’élevait à 148 millions d'euros dont plus de 40 versés l'Etat. Cet argent va notamment financer «la construction du quartier d'affaires international», dixit alors Roland Ries, le maire de Strasbourg. Il servira aussi à améliorer l'accessibilité de la ville, à renforcer le rayonnement culturel européen ou au développement du campus européen. Pour ce dernier chantier, François Hollande a assuré qu'il y aurait «des crédits supplémentaires».

Le second texte était un contrat de plan par lequel l'Etat entend octroyer 394 millions d'euros des 836 millions d'euros d’investissements prévus, notamment un projet de contournement routier. Les élus locaux étaient aux anges et les lobbies du cru satisfaits.

Et que s’est-il passé dimanche dernier lors d’une élection législative partielle à Strasbourg ? Dans la première circonscription du Bas-Rhin, le socialiste Éric Elkouby a conservé le siège d'Armand Jung à la « gauche » avec 53,8% des suffrages, face à son adversaire LR Jean-Emmanuel Robert. La participation y était ridiculement faible. Mais, là comme en Loire-Atlantique sur les terres d’Ayrault il y a quelques semaines, le vote des fonctionnaires, notamment territoriaux et celui de tous les perfusés et stipendiés n’en a eu que plus d’impact.

C’est l’illustration parfaite de la démocratie représentative dévoyée par le clientélisme lui-même financé par la dette. La route de la servitude est parsemée de petits relais où l’on peut se délasser aux frais de l’Etat-qui-paie-c’est-gratuit, tant que celui-ci ne s’est pas encore effondré.

En petit politicien arrivé par miracle dans la cour des grands, François Hollande fait le pari que ces méthodes, étendues aux grandes corporations, seront efficaces au plan national.

Mais ce calcul est douteux. Certes, Hollande parviendra sans trop de difficultés à obtenir que Bruxelles le laisse tranquille jusqu’en 2017. La drolatique manière dont les 15 milliards d’euros d’économies affichées par le gouvernement au titre du budget de 2015 et brandis à Bruxelles se sont révélées, selon la Cour des comptes, 300 misérables petits millions n’a pas eu l’heur d’inquiéter la Commission. Les fonctionnaires qui la peuplent veulent éviter que la France ne plonge et ne les entraîne dans sa déroute.

Plus délicate en revanche est la compétition corporatiste immédiate que cette tactique a déclenché. Le pouvoir faible est rapidement assailli et, au fond, Martinez, chef de la CGT, ne fait que son travail et rend même service à la démocratie en éclairant d’une lumière crue la logique à l’œuvre dans les palais gouvernementaux.

Nul doute que, s’il doit recourir à nouveau à l’article 49 alinéa 3 de la constitution pour faire adopter la loi El Khomri, François Hollande tentera de calmer les frondeurs en leur expliquant que l’exemple strasbourgeois leur laisse quelque espoir de réélection.

En attendant, le niveau de l’eau, monte, monte, monte et la pluviosité ambiante en est comme une traduction symbolique, un signe que les Anciens auraient interprété comme celui du courroux divin.

2 – Béziers capitale de la France

Un jour, certains diront : « J’y étais ». Les comportements de diva et atermoiements des un(e)s et des autres ne changent rien au fait que Robert Ménard a réussi son pari de la discussion entre des gens qui n’ont a priori pas grand-chose en commun si ce n’est une inquiétude vive pour le devenir de leur pays.

J’ai participé à un débat qui restera dans les annales de la liberté d’expression sur la question de l’immigration et de la laïcité. Les plus de mille personnes dans la salle étaient électrisées par le sujet, c’est certain. Mais comment ne pas l’être quand on observe la progression rapide de la bigoterie et du sexisme dans nos rues, qui ne sont à l’évidence qu’une partie émergée de l’iceberg fondamentaliste vers lequel naviguent insouciantes nos prétendues élites gouvernementales ?

A défaut de réaffirmation laïque intraitable et de réforme des systèmes de subventions et d’allocations qui jouent aujourd’hui comme une pompe aspirante et renforcent le communautarisme, les jours de la paix civile sont comptés. C’est aussi simple que cela et c’est cette évidence qui fait peine à entendre dans les salles de rédaction.

On a pu mesurer le succès de l’événement à la haine des journalistes de « gauche » et de leurs reportages. « Ils ont soufflé sur les braises » a dit et redit le présentateur du Petit journal de Canal + dans un des exercices de désinformation et d’amalgame dont il a le secret. Bah ! C’est donc qu’il reconnait qu’il y a le feu ... C’est déjà un progrès. Dans la série des articles à charge, il y a eu aussi celui des Inrockuptibles, qui n’avait que le mot «nauséabond» sous la plume. Quand on songe qu’un de leurs collègues s’est fait tuer au Bataclan, on mesure qu’être victime ne suffit pas toujours à être conscient d’un péril.

3 - Macron ? ISFoudequi ?

En marchant, Emmanuel s’est soudain rendu compte qu’il avait sous-estimé ses propriétés immobilières. Le voilà bientôt assujetti à l’ISF. A propos, la villa de Mougins de Ségolène et de François - au minimum 130 m2 bâtis sur une surface de 1500 m2 dans un des secteurs les plus prisés de la côte d’Azur - est-elle toujours évaluée à 800 000 euros ?

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