François Hollande laissera-t-il vraiment Manuel Valls lui faire ce que Sarkozy avait fait à Chirac ?<!-- --> | Atlantico.fr
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Des ailes poussant au ministre de l'Intérieur, François Hollande les lui coupera au moment opportun.
Des ailes poussant au ministre de l'Intérieur, François Hollande les lui coupera au moment opportun.
©Reuters

Chroniques du pot aux roses

Cette semaine, Serge Federbusch revient aussi sur la "contribution climat-énergie" annoncée par le gouvernement et sur l'obsession du PS pour le FN.

Serge  Federbusch

Serge Federbusch

Serge Federbusch est président du Parti des Libertés, élu conseiller du 10 ème arrondissement de Paris en 2008 et fondateur de Delanopolis, premier site indépendant d'informations en ligne sur l'actualité politique parisienne.

Il est l'auteur du livre L'Enfumeur, (Ixelles Editions, 2013) et de Français, prêts pour votre prochaine révolution ?, (Ixelles Editions, 2014).

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1 - Quand François Hollande débranchera-t-il Manuel Valls ?

Pour faire bonne mesure et bien que ses résultats en matière de lutte contre la délinquance soient ectoplasmiques, les médias ont décidé qu'il y avait un homme fort au gouvernement : Manuel Valls. Ils ne peuvent tous être nuls, quand même !

L'intéressé en profite pour laisser planer le doute sur ses intentions. Matignon à coup sûr ; l'Elysée si Hollande se dégonfle au-delà de toute ressource thérapeutique et qu'il faut à la gauche un recours contre l'horrible perspective de voir la droite, voire son extrême "la bête immonde qui naquit du ventre encore fécond etc." menacer de la déloger.

Evidemment, Hollande attend ce jeune intrigant au tournant. Des ailes lui poussant, il les lui coupera au moment opportun. Sarkozy avait utilisé au mieux la place Beauvau pour traverser triomphalement la rue du Faubourg Saint-Honoré mais c'était avec un Chirac en fin de deuxième mandat, vieillissant et blasé. Hollande n'a qu'un objectif : être réélu, la France serait-elle ruinée entre-temps. Il n'est pas question pour lui de céder la place à un freluquet qui joue au grand condé et au grand Condé à la fois.

Jusqu'où le laissera-t-il monter avant de l'abattre en vol ? Fidèle à ses habitudes, il attendra que Valls fasse une erreur ou qu'une bavure quelconque, aux conséquences mal gérées, mette le feu dans une poudrière de banlieue. Le danger serait que ce règlement de comptes gouvernemental n'attise les difficultés et n'handicape la lutte contre ledit embrasement. Mais on n'est plus à ça près... Les innombrables ennemis de ce Rastignac qui n'a que peu de soutiens au PS (n'oublions pas que Valls ne recueillit qu'à peine 6% aux primaires) se chargeront de mettre à exécution les basses oeuvres susurrées par le prince.

Naturellement, Valls se doute de ce qui l'attend et doit s'y préparer. Ah ! Qu'elle est belle et prévisible la gauche de gouvernement.

2 - François le petit

François II et ses dévots, à défaut de prendre les problèmes du pays à bras-le-corps, se tournent décidément vers les vieilles recettes mitterrandiennes.

Le FN était donc l'invité d'honneur du Parti socialiste à La Rochelle, dans le rôle du Croquemitaine. Cette tentative désespérée d'affaiblir l'UMP sur sa droite et de garder quelques municipalités en 2014, grâce à des triangulaires, à quelque chose de pathétique. Elle conduit tout droit à un 21 avril puissance 2, où non seulement le PS sera éliminé au premier tour de nombreuses élections mais où il le sera avec un retard considérable sur le FN.

Socialistes, encore un effort pour faire du lepénisme le premier mouvement politique de France !

3 - Fantasia chez les FPIGS

Les pays dits du Sud, à la dynamique d'endettement de moins en moins contrôlée, i.e. la France, le Portugal, l'Italie, la Grèce et l'Espagne, plus connus sous l'acronyme de FPIGS, iraient paraît-il un peu mieux.

La réalité est que la perfusion placée par Draghi il y a bientôt deux ans, sous le nom d'assouplissement quantitatif, leur a permis de circonscrire la crise de la dette, de maintenir les banques et les Etats à flot et de laisser les autres secteurs de l'économie fonctionner comme ils peuvent.

Pourtant, les cadavres pourrissent dans les placards et rien n'est vraiment réglé. On voit même les vieux démons réapparaître. Qui se rend actuellement en Andalousie se demandera par exemple comment l'Espagne et cette région en faillite parviennent en ce moment même à financer la couverture de l'autoroute qui traverse San Pedro de Alcantara ou l'extension de l'hôpital public Costa del Sol, deux chantiers fort coûteux.

Le secteur de l'immobilier continue de plomber les banques espagnoles. Douchant les espoirs de ces derniers mois, les créances douteuses, constituées pour l'essentiel de crédits immobiliers risquant de ne pas être remboursés, ont atteint 176,2 milliards d'euros en juin, soit 11,61% du total des crédits et 6 milliards de plus qu'en mai, selon les chiffres de la banque d'Espagne publiés ce lundi. Le précédent record atteint en novembre 2012 (11,37%) est donc battu.

Pourtant, le plan d'aide européen de juin 2012 a conduit au versement de 41,3 milliards d'euros ! La "Sareb", structure de défaisance recueillant ces actifs pourris, avait permis de faire légèrement baisser les taux sur les créances douteuses. Ils sont de nouveau en hausse...

Quant à la France, les efforts de réduction de sa bureaucratie politique et administrative sont  toujours cosmétiques et il est de plus en plus évident que le pouvoir "hollandais" reculera devant tout risque de bras de fer avec les syndicats du secteur public, comme en témoigne la capitulation qui se prépare sur le dossier des retraites.

Malgré la hausse substantielle de la pression fiscale, la dette publique française ne cesse donc de croître. Elle est passée de 1789, 2 milliards d'euros à la fin du premier trimestre 2012, à 1870, 3 milliards €, fin du premier trimestre 2013. Elle augmente actuellement d'environ 12 milliards par mois. Tic, tac, tic tac ...

4 - Qu'il était vert mon impôt !

Le nouveau ministre de l'Ecologie Philippe Martin avait à peine annoncé la création d'une "contribution climat-énergie (CCE)", censée encourager particuliers et entreprises à des comportements plus "verts" en taxant les consommations d'énergies polluantes, que ses petits camarades lui sont tombés dessus.

La palme du croc-en-jambe socialiste revient à François Rebsamen, président du groupe socialiste au Sénat, qui y a aussitôt vu une fiscalité punitive.

Personne il est vrai ne croit à la thèse gouvernementale selon laquelle il ne s'agirait ni d'une taxe carbone ni d'une fiscalité supplémentaire. Pourquoi ? Les annonces sont pour le moins ambiguës : cette cotisation servirait, par exemple, à financer le CICE (crédit d'impôt compétitivité emploi), issu du rapport Gallois. Le problème est qu'on ne compte plus les versions officielles différentes sur les ressources mystérieuses, économies budgétaires ou impôts nouveaux, qui devront financer ledit CICE. L'ampleur de ce besoin de financement, d'une vingtaine de milliard d'euros est d'ailleurs telle que la hausse future de la T VA et l'éventuelle CCE sont bien loin d'y suffire. Et puisqu'il faut des ressources nouvelles pour le CICE, on ne voit pas comment le CCE serait fiscalement indolore contrairement aux déclarations de Philippe Martin ! Dès février dernier, la Commission européenne pointait une partie de ces incohérences et avait prévu qu'elles se traduiraient en réalité par une hausse du déficit budgétaire.

Qu'importe, les Français et même les analystes seront à la fin tellement égarés entre tous ces chiffres et sigles qu'ils renonceront peut-être à comprendre ?Posons quand même une question : si la CCE ne voit pas le jour, comme c'est probable, d'où viendront les milliards qui manquent au CICE ?

Le grand fiscaliste autoproclamé qui œuvre à l'Elysée doit bien avoir des réponses sur tous ces sujets.

5 - Le choc fiscal, c'est maintenant !

Les Français vont, dans les quatre mois qui viennent, recevoir les premières vraies factures de Mou-Président. Impôt sur le revenu en hausse et autres cotisations vont garnir leur boîtes à lettres alors que les collectivités locales vont leur envoyer leurs bon vœux. Ce festival fiscal se terminera en apothéose avec la hausse de la TVA début janvier, qu'une augmentation inattendue de la CSG couronnera si, comme c'est probable, elle est la seule solution substantielle envisagée au problème du financement des retraites.

Qui donc s'étonnera que l'image du PS se soit fortement dégradée en un an ? Seuls 30% des Français estiment désormais que ce parti est proche de leurs préoccupations (le plus bas niveau depuis 2009) contre 55% il y a un an. Même après le congrès de Reims de sinistre mémoire, 45% le pensaient encore.

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