Compétitivité de la France : le retour à la réalité est remis à une date ultérieure <!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Economie
Compétitivité de la France : le retour à la réalité est remis à une date ultérieure
©Allociné

Revue d'analyses financières

En France, il est vraiment curieux de constater l’écart entre les propos de François Hollande, les déclarations de ses ministres et la réalité.

Jean-Jacques Netter

Jean-Jacques Netter

Jean Jacques Netter est vice-président de l’Institut des Libertés, un think tank fondé avec Charles Gave en janvier 2012.

Voir la bio »

Le président de la République est fier de son "bilan compétitivité". La réalité est que l’industrie française ne représente plus que 12% du PIB avec une gamme de produits qui n’est pas supérieure à celle de l’Espagne. A partir de cette constatation Patrick Artus, chef économiste de Natixis ne voit que deux solutions. Soit on baisse encore le coût des salaires et des charges en France pour se retrouver proche du niveau espagnol… Soit on élève la qualité des produits vendus. Cela a peu de chances de se produire puisque l’investissement en robots en France est plus faible que le niveau espagnol. Cela n’empêche pas les candidats à la présidentielle de s’emparer du dossier Alstom qui connaîtra pour les mêmes raisons le même sort que le dossier Florange…

L’Etat en se voulant stratège industriel est le premier fossoyeur de l’industrie française. Il y a encore pire, car les grands groupes français qui ont survécu au traitement qui leur a été infligé par l’Etat dans  leur pays, sont de moins en moins français, puisque la majorité de  leur capital est détenu par des actionnaires qui sont désormais étrangers.

La ministre des Affaires sociales et de la Santé est satisfaite. Elle nous a annoncé que "la sécurité sociale était sauvée". La réalité est que la sécurité sociale a amélioré ses comptes grâce aux efforts des assurés sociaux, des médecins et de l’industrie pharmaceutique. Aucun effort significatif n’a été entrepris pour une réforme sérieuse du fonctionnement interne de la sécurité sociale. La sécurité sociale reste droguée à la dette. Comme la Cour des Comptes le fait remarquer régulièrement, la réduction des effectifs ces dernières années, n’a fait que compenser les augmentations salariales intervenues. Les agents ont une durée de travail de 1540 heures par an inférieure à la durée légale de 1607 heures. Ce qui est encore plus grave est que le taux d’absentéisme reste de 8,9% ce qui est très élevé. L’assurance chômage de son côté affiche une nouvelle dégradation de ses comptes, mais cela ne fait l’objet d’aucun commentaire…

Pour la ministre du Travail de l’Emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social "la tendance reste bonne" en matière de chômage, puisque les très mauvais résultats du mois d’août sont imputables "aux difficultés rencontrées dans les secteurs affectés par les attentats de juillet". La fameuse inversion de la courbe du chômage, promesse présidentielle qui doit permettre à François Hollande d’être candidat à la présidentielle de 2017 n’est là encore pas encore une réalité…

Le ministre de l’Economie et des Finances est comme d’habitude content de la façon dont les finances publiques ont été gérées par le gouvernement auquel il appartient. La réalité est différente, car le PIB de la France a finalement reculé de 0,1% au deuxième trimestre.  L’investissement et les stocks sont tombés dans le rouge. Nous ne pouvons plus continuer à faire supporter l’essentiel du coût du modèle social français par les entreprises, en matière  d’emploi, de pouvoir d’achat, de service public, de protection sociale. C’est un modèle derrière lequel tout le monde s’abrite pour ne pas affronter la réalité. Un modèle qui est notre nouvelle ligne Maginot.

Quant au Premier ministre, il prépare encore "de grandes réformes" comme "Le Revenu Universel". Chaque citoyen en dessous d’un certain seuil de revenus recevrait une allocation mensuelle qu’il utiliserait à sa convenance pour s’assurer contre les aléas de la vie. Egalement appelé impôt négatif sur le revenu, cette innovation réduirait, en principe,  la bureaucratie qui gère la solidarité complexe. Elle éliminerait paraît il en grande partie la fraude. On ne comprend pas bien pourquoi ceux qui travaillent et créent des richesses qui nous permettent de vivre, voudraient payer un revenu mensuel à ceux qui veulent "un emploi à condition que cela ne dégénère pas en travail"…

"Le Prélèvement à la Source" censé représenter l’audace de François Hollande en matière fiscale risque d’être une catastrophe pour les entreprises.  Quand les salariés vont avoir un salaire net qui sera différent de celui qu'ils touchaient, ils vont aller voir le chef d'entreprise, qui va se transformer en percepteur d'impôt. Il y aura de nombreux cas de figure et beaucoup de spécificités que les employeurs devront intégrer pour le calcul de la retenue à la source. La encore l’écart entre le choc de simplification promis par François Hollande début 2013 et la réalité n’aura pas eu lieu.

Les solutions pour arrêter ce déclin avaient été proposées dès 2003 par Charles Gave,  Président de l’Institut des Libertés dans son livre "Des lions menés par des ânes" Il faut notamment enlever du pouvoir aux technocrates, refuser la dictature des banques centrales et les solutions liberticides et opaques de la Commission européenne. Un diagnostic clair et accessible à un très large public…

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !