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Bourse : 2017 devrait être meilleure… normalement !
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Les économistes espéraient une croissance mondiale de 3,6% pour 2016. Sans être totalement fausses, ces prévisions étaient un peu trop optimistes... Mais en 2017, les perspectives devraient (légèrement) s’améliorer.

Alain Pitous

Alain Pitous

Alain Pitous, Directeur Général Adjoint Associé de Talence Gestion (@alainpitous).

Talence Gestion est une société de gestion de portefeuille indépendante spécialisée dans la gestion sous mandat pour les particuliers et la gestion de fonds commun de placement en actions.

Précédemment, il a été pendant 5 ans (2009-2014) Deputy CIO d’Amundi (850 Milliards d’Euro sous gestion) et gérant du fonds Amundi Patrimoine de 2012 à juillet 2014.

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Les déceptions proviennent des Etats-Unis, du Japon et de certains pays émergents. Finalement, la croissance mondiale devrait afficher au maximum 3,1% cette année. Le choc pétrolier subi en 2015 et début 2016 a certainement pesé lourd aux Etats-Unis et en Russie et couté quelques dixièmes de points de croissance. Le Japon a encore déçu en 2016 : la politique de Shinzo Abe se solde cette année encore par un échec cuisant : le Japon se maintient tout juste en territoire positif !

Ailleurs, la croissance a été à peu près au rendez-vous avec les estimations : la Chine a une nouvelle fois fait mentir les pessimistes et réussi, au prix d’un recours à l’endettement massif, à réaliser une croissance supérieure à 6%. L’Europe, avec des contrastes entre les pays, a confirmé une reprise encore très poussive.

Pour 2017, les anticipations ne sont pas euphoriques, mais une timide amélioration est attendue. L’OCDE espère une croissance de 3,3% pour l’année à venir.  Plusieurs raisons expliquent ce relatif optimisme : des plans de relance ou une moindre rigueur budgétaire sont envisagés dans plusieurs pays : Donald Trump annonce un plan de 1000 Milliards de $, la Grande-Bretagne va également augmenter les dépenses publiques pour contrer les effets négatifs attendus du Brexit enfin plusieurs pays de la zone Euro ont d’ores et déjà annoncés vouloir être moins rigoureux sur le plan budgétaire.

Ces anticipations ont largement contribué au rebond des matières premières depuis plusieurs semaines avec une belle accélération après l’élection de Donald Trump. Plusieurs pays producteurs pourraient ainsi tirer leur épingle du jeu et sortir, pour certains, d’un marasme inquiétant, Brésil et Russie en tête. Le point très favorable à noter en analysant les prévisions de l’OCDE est que l’amélioration, même modeste, est généralisée.

Les points d’interrogations restent nombreux et, parfois, potentiellement lourds de conséquences :

·         La politique monétaire américaine deviendra t’elle progressivement restrictive ?

·         Les banques centrales : Europe, Japon, Grande-Bretagne et Chine resteront-elles accommodantes ? 

·         Les accords récents sur le pétrole vont-ils enclencher un mouvement de hausse massif des cours de l’or noir ?

·         Le commerce mondial et les gains de productivité dans l’industrie resteront-ils aussi faible que ces dernières années ?

·         La zone Euro sera t’elle perturbée par les échéances politiques en Italie, ou plus tard en France et en Allemagne ou par les premières discussions sur le Brexit ?

Sur ce dernier point en particulier, 2016 nous a montré une chose que nous appliquons depuis longtemps dans nos portefeuilles ou nos gestions sous mandat : il est très dangereux de spéculer sur…ou de tenir pour acquis, le résultat d’une élection !

Pour notre part, nous nous sommes fixés une ligne directrice « stratégique » et analysons les événements avec le plus de recul possible. Parfois nous mettons à profit des « pics » de stress pour compléter des positions sans oublier que pour résister à des chocs négatifs, seule une diversification protège réellement.

Le fait de changer d’année ne va pas entraîner de révisions drastiques dans nos vues stratégiques et nos positions : début 2017, dans le sillage de 2016, la dynamique de croissance devrait rester modérée. Etats-Unis et Zone Euro disposent, selon nous, d’une visibilité un peu meilleure que les autres zones. Le Japon devrait rester engluer dans la stagnation…les pays émergents offrent un beau potentiel mais à relativiser du fait des risques assez nombreux qui pèsent sur eux : en premier lieu la hausse probable des taux américains, la poursuite de la hausse du dollar, sans parler des éventuelles mesures protectionnistes envisagées par D. Trump pourraient peser sur leur croissance et donc limiter l’intérêt d’investir sur cette zone.

Les entreprises européennes devraient, selon nous, continuer de voir leur activité s’améliorer progressivement avec un effet désormais positif sur les marges.

Les cours de bourse devraient en profiter encore un peu, en particulier sur certaines valeurs cycliques européennes. Nous préférons en effet jouer la croissance mondiale à partir d’entreprises européennes « internationales » qui sont certes un peu « chères » mais qui pourraient profiter du niveau bas de l’euro par rapport au dollar.

Nous conservons simplement nos positions sur les valeurs américaines, elles aussi un peu chères mais qui bénéficient d’une ambiance post-élection favorable.

Sur les taux : rien de changé, la prudence domine, nous restons sagement investis sur des obligations de durée de vie courte donc peu sensibles à l’évolution des taux d’intérêts. 

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