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Xavier Bertrand met en garde Emmanuel Macron sur le Grand débat et souhaite une "forme de New Deal"
©LUDOVIC MARIN / AFP

Dialogue avec l'opposition

Emmanuel Macron reçoit des élus de la région Hauts-de-France ce vendredi. Certains ont décidé de boycotter cette réunion. Le président de la région, Xavier Bertrand, a accordé un entretien à la rédaction du Figaro. Il s'interroge sur la politique menée par le chef de l'Etat, sur l'issue du Grand débat national, sur la politique locale et sur la décentralisation.

Le chef de l'Etat poursuit ses étapes dans le cadre du Grand débat national ce vendredi. Emmanuel Macron a convié les élus de la région Hauts-de-France. Certains ont fait le choix de boycotter cette rencontre. Xavier Bertrand, le président de la région, s'est confié auFigaro dans le cadre d'un long entretien. Il souhaite adresser un message clair à Emmanuel Macron et lui dire "que le système de gouvernance politico-administratif français est à bout de souffle ; que le pouvoir technocratique est devenu gigantesque, insupportable. Et qu'il faut rebâtir tout cela".

Le président de la région Hauts-de-France a tenu à aborder la question de la crise des Gilets jaunes et de la fracture entre les Français et le pouvoir politique : 

"Si la crise des "Gilets jaunes" appelle avant tout des réponses économiques, sociales et fiscales, elle révèle aussi une fracture entre les Français et leurs représentants. Les Français ne veulent plus être consultés une fois tous les cinq ans. Il faut donc améliorer le fonctionnement démocratique, d'une part entre les Français et leurs représentants, et d'autre part entre l'État et les collectivités".

Xavier Bertrand souhaite mettre en place "une nouvelle ambition décentralisatrice, une forme de New Deal entre l'État et les collectivités locales" :

"Il faut redéfinir la relation entre État et collectivités. Depuis 30 ans, on a empilé les étages, Il nous faut une gouvernance qui tienne compte des demandes et des besoins des élus de terrain et de la population, avec des décisions qui ne sont pas toutes prises à Paris. Je propose donc une nouvelle étape de la décentralisation pour simplifier ; je refuse d'ailleurs que les régions tirent à elles seules la couverture. Il faut d'abord consacrer la place des communes (on est allé trop loin dans les intercommunalités), ainsi que le rôle et les moyens des départements, et éviter les doublons entre région et département".

Xavier Bertrand a précisé ses intentions : 

"Je demande l'intégralité des compétences dans les domaines où intervient la région: économie, emploi, transports et lycées".

Il a notamment critiqué le rôle de l'administration : 

"Ce n'est pas la bonne volonté du président qui est en cause - il a donné son feu vert - mais celle de la haute administration qui ne suit pas. Alors je pose la question: qui dirige la France?".

Xavier Bertrand a même fait une proposition forte avec l'idée de la suppression de l'ENA : 

"Il faut remettre la technostructure à sa place. C'est pour cela que je plaide pour la suppression de l'ENA: un moule à fabriquer de la déconnexion! (…) Il faut que l'État se concentre sur les sujets régaliens, qu'il soit garant, qu'il soit stratège, mais qu'il arrête de s'occuper de tout!".

Xavier Bertrand a indiqué qu'il était favorable à l'utilisation du référendum d'initiative populaire introduit par Nicolas Sarkozy en 2008. Il souhaiterait également que le mandat présidentiel ne soit pas renouvelable. 

Le président de la région Hauts de France souhaite surtout qu'Emmanuel Macron réponde aux attentes des Français dans le cadre du Grand débat national : 

"Je dis surtout au président: avant d'être occupé par les élections, soyez occupé par la sortie du grand débat. Les Français ont joué le jeu en participant au débat, maintenant à Emmanuel Macron de répondre vite, avec des solutions fortes, à cette crise profonde de la société française".

Le Figaro

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