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Vente de deux Mistral à la Russie : les Américains critiquent la France, Fabius contre-attaque
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Diplomatie

Alors que les Français dénoncent l'annexion de la Crimée par Moscou, le maintien de la vente des deux navires Mistral et leur livraison à l'automne prochain, paraissent ambigus. Laurent Fabius s'est donc rendu à Washington pour défendre la politique de Paris, fortement contestée par les Américains.

Lors d'un meeting en février 2010, le secrétaire américain de la Défense, Robert M.Gates, avait pressé son homologue français de l'époque, Hervé Morin, de ne pas poursuivre la vente de deux navires Mistral à la Russie car "cela enverrait le mauvais signal à la Russie et à nos alliés d'Europe centrale et de l'est". Aujourd'hui, en pleine crise ukrainienne, le sujet est encore plus délicat. Alors que les Français dénoncent l'annexion de la Crimée par Moscou, le maintien du contrat des Mistral parait ambigu. C'est pourquoi, mardi, Laurent Fabius, s'est rendu à Washington pour défendre la politique de Paris, fortement critiquée par les Américains.

La semaine dernière, la secrétaire d'État adjointe Victoria Nuland avait fait part sa "préoccupation" lors d'une audition au Sénat. "Nous avons expromé nos inquiétudes auprès du gouvernement français", ajoutait ce lundi la porte-parole du département d'État Jennifer Psaki, alors que Laurent Fabius avait déjà entamé sa visite américaine. Pour les Américains, il serait inconcevable que ces bateaux soient livrés à l'automne (comme c'est actuellement prévu), si l'Ukraine se retrouvait démembrée. Laurent Fabius a vigouresement contre-attaqué : "La France n'a de leçon à recevoir de personne en matière de fermeté", a-t-il lancé. Le ministre des Affaires étrangères alors rappelé la position de Paris sur les armes chimiques en Syrie et comment elle s'était retrouvée seule à vouloir sanctionner le régime d'Assad par des frappes militaires, en août dernier, tandis que les Britanniques et les Américains reculaient. La France "regrette" que Barack Obama n'ait pas frappé la Syrie, car cela aurait changé "beaucoup de choses", a déclaré Laurent Fabius. Il a également profité de l'occasion pour lancer un nouvel avertissement sur la crise syrienne. Par ailleurs, il a rappelé la fermeté française sur la question du nucléaire iranien et l'engagement de la France au Mali et en Centrafrique.

Toutefois, toutes ces piques ne répondent pas aux critiques de fond sur la vente des Mistral. Défendant la nécessité d'honorer le contrat avec Moscou, dont une partie a déjà été payée, Laurent Fabius n'a toutefois pas exclu que la question soit reconsidérée, au cas où les élections du 25 mai en Ukraine seraient sabotées par les séparatistes et le Kremlin. 

Lu sur Le Figaro

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