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Terrorisme : pourquoi une escalade de violence est à craindre aux Philippines
©NICKEE BUTLANGAN / AFP

Guerre totale

Le groupe islamiste Abou Sayyaf attendait une réponse après son double-attentat perpétré le 27 janvier dans la cathédrale de Jolo, sur l'île du même nom, dans l'archipel de Sulu, au sud-ouest des Philippines. Le président Rodrigo Duterte a décidé d'employer la manière forte en appelant à la guerre totale.

Le président des Philippines, Rodrigo Duterte, a ordonné ce mercredi 30 janvier deux frappes aériennes sur l'île de Jolo, dans l'archipel de Sulu, au sud-ouest du pays, selon le site web de la chaîne nationale GMA News. Une démonstration de force suscitée par le double-attentat suicide perpétré dimanche 27 janvier dans la cathédrale de Jolo et revendiqué par le groupe islamiste Abou Sayyaf, dépendant de Daech, qui a fait plus de 20 morts et une centaine de blessés.

Duterte donne l'ordre de "détruire l'organisation" Abou Sayyaf

Le chef d'État philippin tape du poing sur la table. Si à son arrivée au pouvoir en 2016, ses déclarations chocs avaient fini par lui valoir une réputation de leader autoritaire et déterminé, admiré de sa population, c'était sans compter sur les groupes terroristes islamistes, dont la présence sur l'archipel de Sulu ne fait aucun doute, et qui ont décidé de refaire parler d'eux. Cet attentat intervient cinq jours après l'annonce de l'approbation massive, lors d'un référendum le 21 janvier, de la création dans le sud de l'archipel de la région autonome Bangsamoro, peuplée principalement de musulmans, constituant ainsi l'épilogue d'un processus de paix d'un conflit ayant fait des dizaines de milliers de morts.

En réponse à cet attentat, et alors qu'une autre attaque a visé tôt ce mercredi une mosquée à l'ouest de l'île Mindanao, sans qu'on ne sache ni le motif ni le commanditaire, Rodrigo Duterte a donné l'ordre à ses troupes de "détruire l'organisation" Abou Sayyaf. Les régions de Patikul et Indanan, où des membres de l'organisation terroriste ont été aperçus, ont été ciblées par deux frappes aériennes. Des troupes au sol ont également été déployées, soutenues par l'artillerie lourde. Le gouvernement estime que l'attentat de la cathédrale de Jolo est vraisemblablement l'œuvre de la faction Ajang-Ajang, qui fait partie du groupe Abou Sayyaf.

"Ne leur donnons pas la satisfaction de devenir ennemis"

Des responsables politiques ont appelé à l'unité interreligieuse dans l'archipel à très grande majorité catholique, les autorités soulignant que rien ne laissait croire, dans l'attaque de la mosquée, que celle-ci avait été commise en représailles à celle de la cathédrale. "Nous enquêtons toujours mais nous n'avons trouvé aucune connexion", a ainsi indiqué le ministre de la Défense philippin, Delfin Lorenzana. "Quelle que soit la foi de chacun, nous ne devons pas être les victimes du cercle vicieux de la violence que ces terroristes tentent de créer", a déclaré sur Twitter Zia Alonto Adiong, un homme politique local. "Ne tombons pas dans leur piège et ne leur donnons pas la satisfaction de devenir ennemis (catholiques et musulmans)", a-t-il ajouté.

Reste à espérer que la situation ne s'envenime pas davantage. Le principal groupe rebelle, le Front Moro islamique de libération (Milf) avait signé en 2014 un accord de paix avec le gouvernement. Une initiative à laquelle les factions loyales à Daech ne se sont pas jointes. "Il n'y a pas de rédemption pour de tels meurtres blasphématoires. Attaquer des gens sur leur lieu de prière est la forme la plus élevée de lâcheté et d'obscénité", a lâché Mujiv Hataman, un responsable régional. Si le conflit s'éternise, il est à redouter que de nouveaux attentats soient perpétrés sur le territoire.

GMA News

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