Syrie : les Français ne veulent pas d'une intervention militaire

Faut-il ou non intervenir militairement en Syrie ? Cette question, la communauté internationale est en train de se la poser. La décision n'a pas encore été prise. Une réponse définitive devrait être donnée dans les prochains jours. En attendant, la même question a été posée aux Français. Et leur réponse est claire et nette : ils ne veulent pas que la France entre en guerre. En effet, près de deux Français sur trois (64%) sont opposés à une intervention militaire en Syrie d'une coalition internationale incluant la France, selon un sondage BVA pour i-Télé-CQFD et Le Parisien-Aujourd'hui en France publié samedi.

Cette enquête montre autre chose : les Français ne croient pas en François Hollande en tant que chef de guerre. Selon le sondage, réalisé jeudi et vendredi, 58% d'entre eux ne font pas confiance au président pour mener cette possible action militaire de la France, contre 40% d'un avis contraire. 2% ne se prononcent pas.

A la question de savoir s'ils approuvent ou non "une intervention militaire d'une coalition militaire en Syrie composée notamment de la France, du Royaume-Uni et des Etats-Unis contre les forces de Bachar al-Assad" (l'enquête a commencé avant le "non" du Parlement britannique jeudi soir, ndlr), 64% des sondés répondent par la négative --30% "plutôt pas favorable" et 34% "pas du tout favorable"--. Seuls 34% approuvent (8% "tout à fait favorable" et 26% "plutôt favorable"), tandis que 2% ne se prononcent pas.

Des chiffres que l'institut BVA rapproche de ceux enregistrés lors d'un sondage similaire réalisé une quinzaine de jours avant l'intervention militaire des occidentaux en Libye, en mars 2011. A l'époque 36% des Français seulement s'étaient dits favorables à une telle intervention, 63% la désapprouvant (1% NSP), selon le même institut.

Vendredi, François Hollande a réaffirmé sa détermination à agir militairement en Syrie au côté des Américains en dépit du "no" britannique, assurant partager avec Barack Obama "la même certitude" sur la "responsabilité indubitable du régime" syrien dans l'attaque chimique du 21 août. Le président français n'a pas exclu une intervention avant mercredi.

Enquête réalisée auprès d'un échantillon de 1.010 personnes (recruté par téléphone et interrogé par internet) représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Méthode des quotas.