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Nicolas Sarkozy hostile
au droit de vote des étrangers
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Girouette

Le PS a rappelé que le président de la République n'avait pas toujours été opposé à ce projet.

Une proposition "hasardeuse". C'est ainsi que Nicolas Sarkozy a qualifié une proposition de loi des sénateurs socialistes visant à autoriser les étrangers hors-Union européenne résidant en France à voter aux élections municipales. Devant un parterre d'élus - essentiellement de droite - reçus à l'Elysée à l'occasion du congrès des maires de France, le président a pris soin de bien marteler ses mots. 

"Je crois depuis longtemps que le droit de voter et le droit d'être élu doit demeurer un droit attaché à la nationalité française", a-t-il insisté, précisant : "Il n'y a rien de choquant, rien d'anormal, à ce que les électeurs et les élus des territoires de France soient Français !"Une telle proposition me semble hasardeuse", a-t-il dit, "parce qu'elle risque de diviser profondément les Français au moment où, plus que jamais, nous avons besoin de les rassembler".

Une façon de marquer un clivage avec le PS, qui a fait du droit de vote des étrangers aux élections locales une mesure phare de tous les programmes depuis 1981 et qui figure en effet dans son programme en 2012.

Le groupe SRC (socialiste, radical et citoyen) à l'Assemblée a été le premier à réagir dans un communiqué, rappelant qu'en octobre 2005, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, expliquait "qu’il ne serait pas anormal qu’un étranger en situation régulière qui travaille, paie des impôts et réside depuis au moins 10 ans en France, puisse voter aux élections municipales". A peu de chose près, c’est exactement le contenu de notre proposition de loi, ont ajouté les députés socialistes, raillant "la mémoire hasardeuse" du président de la République, qui "comme la girouette change avec le vent".

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a elle aussi rebondi sur le qualificatif employé par M. Sarkozy, jugeant "hasardeuses" ses convictions. "Opposé à une telle extension du droit de vote dans les années 1990, il l'avait publiquement soutenue en 2001 puis en 2005, avant de nouveau de la rejeter. C'est toujours au gré des stratégies électorales et des sondages que Sarkozy se détermine", a fustigé la candidate FN à l'Elysée dans un communiqué. Pour elle, la position exprimée par le chef de l'Etat devant les maires se résume à : "Si les étrangers veulent voter, ils n'ont qu'à devenir français !". 

Aujourd'hui les ressortissants de l'UE peuvent voter en France aux élections municipales et européennes. Dans son projet pour 2012, le PS propose d'étendre ce droit aux étrangers hors-UE pour les "élections locales", sans autre précision. Le candidat François Hollande a précisé depuis que ce droit serait valable "uniquement pour les municipales".

Ce changement d'opinion du président intervient dans un contexte où la Droite populaire, l’aile droitière de la majorité menée par le ministre des Transports Thierry Mariani, a lancé une opération de tractage contre le droit de vote des étrangers, mercredi. Une pétition sur le sujet a déjà recueilli 25000 signatures et le tract distribué en marge du congrès des maires de France est sans équivoque : "En 2014, souhaitez-vous que 4 millions d’étrangers choisissent les 36 000 maires de France?". 

Lu sur Le Figaro

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