Royaume-Uni : un psychologue décortique les techniques de Theresa May pour répondre aux questions sans rien dire

C'est un talent absolument clé pour être un homme ou une femme politique : savoir répondre aux questions sans y répondre. Ce qu'en France nous appelons la langue de bois. Apparemment, Theresa May est exceptionnelle dans le domaine. C'est en tous les cas la conclusion de Peter Bull, chercheur à l'Université de York, qui étudie l'équivocation--le fait d'utiliser un langage ambigu pour masquer ce qu'on pense. Les politiques sont donc un sujet idéal. 

Et après avoir étudié un certain nombre d'interview politiques, Bull a identifié plusieurs techniques, comme "attaquer la question", "reformuler la question" et même "attaquer celui qui pose la question." Mais pour Theresa May, il a dû inventer une nouvelle catégorie : "donner une réponse non-spécifique à une question spécifique."

Exemple ? Sur la BBC, à propos du Brexit, on a demandé à May "Selon-vous, est-ce que nous devrions avoir accès au Marché unique ?" 

Sa réponse : "Hé bien, ce que je veux, c'est le meilleur accord possible pour le Royaume-Uni dans le domaine du commerce de biens et de services.

Question : "Empêcheriez-vous un deuxième référendum [d'indépendance en Écosse] ?"

Répnose : "Je ne crois pas que la question soit : est-ce qu'il peut y avoir un deuxième référendum, mais est-ce qu'il devrait y avoir un second référendum."

"Les réponses de May sont polies et sont liées au sujet, mais ne fournissent pas l'information demandée", décrypte Bull. Dans une interview, elle a utilisé cette technique 9 fois sur 10. 

Une leçon pour les politiques français.