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La révolution libyenne
a aussi été sexuelle
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Libération totale

La chute du régime Kadhafi n'a pas seulement changé la donne politique. Elle a aussi transformé les relations entre les hommes et les femmes.

"Oubliez les docteurs et les ingénieurs : nous voulons nous marier à un rebelle". Ce SMS est actuellement l’un des plus largement partagé en Libye. Selon les révolutionnaires, depuis la chute de Kadhafi, les relations entre hommes et femmes ont complètement changé.

Faqiar, 33 ans, avait depuis longtemps abandonné l’idée de se marier et de fonder un foyer. Mais maintenant qu’il est un vétéran des combats pour la libération, ce sont les femmes qui l’abordent. Elles s’écrient : "Merci ! Vous nous avez rendues fières, vous nous avez rendues heureuses !"

Du côté des filles, même son de cloche. Avant la révolution, les jeunes gens de l’âge de Esra’a el-Gadi, 20 ans, "paressaient dans les rues, sans avenir". "Je ne m’en occupais pas, raconte-t-elle. Maintenant, nous les voyons avec un œil nouveau. Ils se sont dressés face à Kadhafi, et ce n’est pas rien."

Mais la Libye reste un pays très respectueux des traditions islamiques, et rares sont les jeunes hommes et femmes qui se parlent ouvertement ou échangent leurs numéros de téléphone. Pourtant, la floraison des romances de l’après guerre signifie bien plus que le simple vertige de s’être débarrassé de quatre décennies de tyrannie.

Avec la chute des dictatures du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, les hommes et les femmes de ces pays espèrent redresser l’une des plus profondes et désastreuses injustices apportées par les dirigeants comme Kadhafi : le manque d’opportunités économiques, qui ont retardé tous les aspects de la vie des jeunes de la région.

Avec le deuxième plus grand pourcentage de jeunes du monde (deux personnes sur trois ont moins de trente ans), le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord cumulent à la fois le plus grand taux de chômage chez les jeunes, et le plus grand taux de chômage pour toute la population active. Incapables de trouver du travail, des millions de jeunes Arabes étaient condamnés à vivre chez leurs parents, sans moyens financiers de se marier. C’est pourtant le seul moyen, dans ces sociétés musulmanes, d’accéder à l’indépendance et de vivre sa propre vie. Chacun espère que la révolution leur donnera cette chance.

Lu sur Foreign Policy

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