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Réforme territoriale : les réactions au projet de François Hollande
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Loin de faire l'unanimité

Dans une tribune à paraître mardi, le président de la République propose de passer de 22 à 14 régions métropolitaines.

François Hollande a réuni le Premier ministre Manuel Valls et plusieurs membres du gouvernement autour de lui lundi à 20 heures. Objectif : débattre une dernière fois sur la réforme territoriale. Outre le chef du gouvernement, étaient présents Bernard Cazeneuve et Marylise Lebranchu. A l'issue de de cette réunion de dernière minute, le chef de l'Etat a tranché : la France passera de 22 à 14 régions métropolitaines (voir ici les nouvelles régions). Mais ce projet de réforme territoriale a immédiatement entraîné des réactions politiques. En voici, un florilège.

Jacques Auxiette, président PS de la région des Pays de la Loire, a qualifié de "raisonnable" la solution retenue pour sa région. Il "se félicite tout d’abord que l’unité des Pays de la Loire ait été préservée", rappelant "que toutes les cartes présentées il y a trois semaines prévoyaient le démantèlement de la région". "Après de multiples tergiversations, c’est finalement une solution raisonnable qui est retenue car elle préserve intactes toutes les possibilités de coopérations avec les régions voisines", souligne Jacques Auxiette.

Le président PS de la région Poitou-Charentes Jean-François Macaire a salué pour sa part le "point fort" du non-démantèlement de "l’entité Poitou-Charentes", même s’il convient qu’au Parlement, il peut encore "y avoir des évolutions". Les élus régionaux de Poitou-Charentes, "toutes tendances confondues, avaient dans leur majorité souhaité que le territoire de la région ne soit pas démantelé, c’est un point fort que nous avions souligné", s’est félicité Macaire auprès de l’AFP.

En revanche, Dominique Bussereau n'est pas content de ce projet de réforme. L'ex-ministre UMP et président du Conseil général de la Charente-Maritime l'a fait savoir sur Twitter. Il refuse le rattachement de sa région, le Poitou-Charentes, aux régions Centre et Limousin. Et appelle à la «résistance».


Deux anciens Premiers ministres ont aussi réagi sur le réseau social. Jean-Marc Ayrault, ancien chef du gouvernement sous François Hollande, n'a pas hésité à marquer sa volonté de voir la région Pays de la Loire être fusionnée avec la Bretagne. Une thématique que l'actuel député de Loire-Atlantique a toujours défendue, tout comme son successeur à Matignon, Manuel Valls, et le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll.


De son côté François Fillon, ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, estime que la simple idée de cette fusion est absurde et irréalisable.


En Picardie, le président du conseil régional de Picardie Claude Gewerc (PS) s’est dit "très surpris" de la volonté de faire fusionner la Picardie et la Champagne-Ardennes , une hypothèse "jamais évoquée" et qui n’était même pas sur la table le matin même, selon lui. "Je suis très surpris. J’ai beaucoup de respect pour la Champagne, mais je ne comprends pas bien la cohérence", a-t-il déclaré à l’AFP. Il a ajouté  "ce lundi matin encore, j’ai discuté avec le ministre de l’Intérieur de trois hypothèses: Normandie-Picardie, Picardie-Nord/Pas-de-Calais et Picardie-Champagne-Ardennes-Lorraine, cette dernière n’ayant pas ma préférence". "Mais cette fusion avec la Champagne-Ardennes, elle n’a jamais été évoquée". Pour Claude Gewerc, "c’est un nouveau jeu télévisé qu’on pourrait intituler "surprise, surprise".

Les présidents (de gauche) des conseils généraux de quatre départements du centre de la France ont quant à eux critiqué "la précipitation et l’absence de vision globale" dans la préparation de la réforme territoriale, dans une lettre à François Hollande publiée lundi. Dans un texte long et argumenté, les présidents des départements de la Creuse, de l’Allier, du Cher et de la Nièvre, réclament "du temps" pour peaufiner cette réforme, qui consisterait à diviser par deux le nombre des régions et à supprimer les conseils généraux. Selon Jean-Jacques Lozach (PS, Creuse), Jean-Paul Dufrègne (PCF, Allier) Jean-Pierre Saulnier (PS, Cher) et Patrice Joly (PS, Nièvre), "ces mesures sont en effet avancées sans qu’aucun débat ni diagnostic préalable de qualité et de coût sur l’efficience de l’organisation actuelle n’aient été menés". "C’est le sentiment de précipitation et d’absence de vision globale d’une organisation cible qui prédomine", écrivent-ils.

Le Parti radical de gauche, enfin, dernier allié de la majorité socialiste de François Hollande, a fait part de son désaccord. Ce projet de réforme s'apparente, selon lui, à un "coup de force" contre lequel ses élus s'opposeront. Les radicaux, qui disposent de trois postes dans le gouvernement resserré de Manuel Valls, décrivent dans un communiqué "une réforme à marche forcée, où l'on fusionne des régions qui n'ont aucune histoire ni tradition en commun, et où l'on signe l'arrêt de mort du département qui constitue pourtant une collectivité territoriale de proximité." Et de mettre en garde : "Au nom de leur engagement républicain et laïque, les Radicaux s'opposeront à ce qui s'apparente à un coup de force".

lu sur Libération.fr

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