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Débat décisif de la primaire de la droite et du centre : les réactions et le résumé
©Christophe ARCHAMBAULT / POOL / AFP

Dernière ligne droite

À l'occasion de cette ultime confrontation, les candidats ont abordé des thématiques telles que l'Europe, l'éducation, la laïcité, ou encore l'élection de Donald Trump. Les premiers sondages donnent François Fillon vainqueur.

  • Le troisième et dernier débat du premier tour aura duré plus de deux heures ; les candidats ont répondu aux questions de quatre journalistes, sur des sujets variés comme l'élection de Donald Trump, les relations internationales ou encore l'école, mais également sur les affaires de Nicolas Sarkozy.
  • François Fillon sortirait vainqueur du débat selon les premières enquêtes d'opinion
  • Il y a eu plusieurs passes d'armes : entre Alain Juppé et François Fillon au sujet du nombre des fonctionnaires, ou encore entre Nathalie Kosciusko-Morizet et Bruno Le Maire au sujet du collège unique.
  • D'après Thierry Solère (LR), la primaire de la droite et du centre "choisit probablement l'adversaire de Marine Le Pen et le prochain président de la République"

>>>> A lire aussi : Primaire de la droite et du centre : François Fillon grand gagnant du dernier débat selon les premiers sondages

Le lendemain

François Fillon serait le grand gagnant de ce premier débat, selon les premiers sondages. Selon un sondage Elabe réalisé pour BFMTV, 33% des téléspectateurs qui ont regardé le débat ont trouvé que François Fillon a été "le plus convaincant" (juste devant Alain Juppé, avec 32%). Ce score monte même à 39% auprès des sympathisants de la droite et du centre. Tendance confirmée par un sondage OpinionWay pour Le Point, où 59% des téléspectateurs interrogés affirment avoir "une meilleure opinion" de François Fillon après le débat, contre 2% qui ont "une moins bonne opinion".

Sur Twitter, Nicolas Sarkozy a affiché sa confiance.

Au micro de Jean-Michel Apathie sur franceinfo, Alain Juppé est revenu sur son altercation avec François Fillon au sujet des fonctionnaires dénonçant une "incohérence". "François Fillon se présente comme le candidat qui a le programme le plus ambitieux mais il n'est pas possible de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires". Le maire de Bordeaux a également déclaré que "pour moi, rassembler, ce n'est pas la course à l'échalote avec le Front national."

François Fillon était quant à lui au micro de RMC, et l'ancien Premier ministre a regretté "que des questions aient été posées à certains candidats et pas à d'autres". Il a expliqué : "Nous voulons tous savoir ce que chacun pense de l'Europe, des sujets quotidiens comme la santé". Le député de Paris a aussi fustigé l’attitude des journalistes. "Nous n'étions pas là "pour faire plaisir à des animateurs qui voulaient organiser une baston entre candidats". L’ancien locataire de Matignon a également admis "être inquiet" à propos d'éventuelles fraudes lors de la primaire car "il y a un passif".

Invitée de LCI, Nathalie Kosciusko-Morizet a de son côté fustigé le débat de jeudi soir, qui selon elle "partait dans tous les sens". "J'ai trouvé que c'était difficile d'être convaincant dans un débat où on changeait de sujet tout le temps. On se battait pour pouvoir avoir la parole. Parfois les sujets étaient zappés, parfois on restait trop longtemps dessus. J'ai trouvé que c'était compliqué".

Sur RTL, Florian Philippot s’est montré très critiques envers tous les candidats. "J'ai un peu de mal à différencier l'ancien président de la République de son ancien premier ministre pendant cinq ans, de son ancien ministre des Affaires étrangères, notamment lors de l'affaire libyenne. J'ai le sentiment que l'on avait sept liquidateurs de la France, sept personnes qui ont contribué puissamment à liquider tout ce qui fait la France : sa sécurité, sa prospérité, sa grandeur, sa liberté. J'ai un peu de mal à les différencier".

Le numéro 2 du FN a aussi déclaré qu’il n’irait pas voter lors de ces primaires. "Ce n'est pas notre affaire. Je conseille aux électeurs du Front national de ne pas y aller". Avant d’ironiser : "Je garderai mes deux euros ou je les offrirai à M. Copé pour qu'il s'achète une dizaine de pains au chocolat".

Toujours sur RTL, les éditorialistes Alain Duhamel et Nicolas Domenach ont débattu du vainqueur du débat. Alain Duhamel a tranché pour Alain Juppé : "le plus solide, le plus compétent mais je ne dis pas le plus amusant. La forme c'était Fillon, le fond c'était Juppé." Nicolas Domenach a légèrement ironisé : "Il y a une telle Fillonnite aiguë aujourd'hui qu'on n'oserait pas dire le contraire de "Il s'en est bien tiré"" Pour lui, Fillon a réussi un "miracle : "faire oublier à la fois cette pâteuse élection avec Jean-François Copé où il s'était englué, ses responsabilités avec Nicolas Sarkozy", et se présenter comme "un gaulliste social."

Le débat

C’était la dernière occasion de se démarquer pour les candidats avant le premier tour.

L’élection de Donald Trump a notamment été longuement abordée. Nicolas Sarkozy s’est fait particulièrement alarmiste. Pour lui, l'élection du milliardaire "va avoir deux conséquences géostratégiques majeures. La première puissance du monde va défendre ses intérêts avec plus d'agressivité. Il faut arrêter d'être naïf. On ne peut pas laisser massacrer notre industrie, notre agriculture...". Alors que François Fillon a déclaré qu’il fallait "convaincre les Européens de mettre en place une relation transatlantique plus équilibrée", Alain Juppé s’est interrogé sur les promesses du futur résident de la Maison Blanche : "fera-t-il, après l'élection, ce qu'il avait promis avant ? Il y a des raisons d'en douter" a déclaré le maire de Bordeaux.

Après des révélations de Mediapart, une question a également été posée à Nicolas Sarkozy concernant les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007. Une initiative qui a largement déplu à l'ancien chef de l'État, qui s'est indigné qu'on pose la question, rejetant toutes les accusations.

>>>> A lire aussi : "Quelle indignité..." : la réponse glaciale de Sarkozy à David Pujadas sur les accusations de financement libyen de sa campagne de 2007

Concernant la Syrie, Nathalie Kosciusko-Morizet s’est opposée au déploiement de troupes françaises au sol. Tout comme Alain Juppé qui a déclaré : "Ce n’est pas à nous de le faire mais aux pays de la région". Les candidats étaient également nombreux à estimer qu'il fallait prioriser la lutte contre l'État islamique. François Fillon a proposé un rapprochement avec la Russie à cette fin. Jean-Frédéric Poisson est allé jusqu'à proposer une alliance avec Bachar Al-Assad contre l'État islamique, déclarant : "Soit Bachar Al-Assad reste, soit des islamistes prennent le pouvoir. Quand il s’est agi de serrer la main de Staline pour battre Hitler, on s’est posé moins de questions." Une prise de position dont Nicolas Sarkozy, qui avait reçu Bachar Al-Assad à l'Élysée lorsqu'il était président, s'est indigné, déclarant : "Bachar Al-Assad ne représentera jamais à mes yeux – ou alors on n’est plus des humanistes – l’avenir de la Syrie."

Les candidats se sont notamment exprimés sur le collège unique, que Bruno Le Maire et Jean-François Copé souhaitent supprimer. Une prise de position qui a été l'occasion d'un violent tacle de Nathalie Kosciusko-Morizet à l'encontre de Bruno Le Maire, qui prône le renforcement des filières de travail manuel : "Bruno ce n'est pas vrai que tu aurais proposé à tes propres enfants en 6ème de devenir mécanicien ou pâtissier."

La question des fonctionnaires a été l’occasion d’une passe d’armes entre François Fillon et Alain Juppé. Pour ce dernier, la proposition de François Fillon de supprimer 500 000 postes de fonctionnaires est irréalisable. Pour lui, "si on supprime 500 000 postes, on ne recrute pas d’infirmières, pas de policiers, et ça, c’est juste impossible". François Fillon lui a répondu en précisant qu’il comptait le faire en proposant le passage à une semaine de travail de 39 heures pour l’ensemble des fonctionnaires. "On ne fera pas travailler 39 heures les enseignants" lui a répondu Alain Juppé.

>>>> À lire aussi : Sondage exclusif : François Fillon rattrape Nicolas Sarkozy pour le 1er tour de la primaire et battrait largement Alain Juppé au second tour

A noter également : de nombreuses passes d'armes entre candidats et...journalistes. Bruno Le Maire et Jean-Pierre Elkabbach se sont disputés lorsque ce dernier a raillé la faiblesse de sa campagne dans les sondages, ironisant sur le thème du renouvellement tant prôné par Bruno Le Maire. "Pourquoi ça ne fonctionne pas alors avec vous?", avait demandé le journaliste. "Qu’est ce qui vous dit que ça ne va pas fonctionner ? Vous connaissez déjà le résultat de dimanche ? Vous savez ce que vont voter les Français ?" s'est alors insurgé le député de l'Eure.

Vers la fin de la soirée, David Pujadas a proposé que les candidats s'interpellent directement entre eux, un moment pour François Fillon de montrer son leadership : l'ancien Premier ministre a refusé tout net la proposition du journaliste, qui n'a pas été adoptée.

>>>> A Lire aussi : Revivez le direct du débat, minute par minute

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