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Mort de Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois: dix ans plus tard, le procès des deux policiers s'ouvre à Rennes
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Procès

En 2005, la mort des jeunes Bouna Traoré et Zyed Benna dans un transformateur EDF avait provoqué trois semaines d’émeutes dans les banlieues françaises. Le gouvernement avait du décréter l’état d’urgence.

Dix ans après plus tard, les deux policiers impliqués dans la mort des jeunes Zyed et Bouna à Clichy-sous-Bois comparaissent ce lundi 16 mars pour "non assistance à personne en danger" au tribunal de Rennes. Ce drame avait provoqué trois semaines d’émeutes dans les banlieues françaises et le gouvernement avait du décréter l’état d’urgence.

Le 27 octobre 2005, des policiers interviennent sur un chantier de Seine-Saint-Denis mettant en fuite un groupe de dix mineurs, parmi lesquels Muhittin Altun, Bouna Traoré et Zyed Benna. Les trois jeunes s’enfuient vers le bois puis escaladent le mur d’enceinte d’un site d’EDF où Bouna et Zyed, respectivement âgés de 15 et 17 ans meurent électrocutés par un arc électrique. Muhittin, quant à lui, se retrouve grièvement blessé en raison de la chaleur produite par cet arc.

Aujourd’hui, le gardien de la paix Sébastien Gaillemin, 41 ans, sur place au moment du drame, et Stéphanie Klein, 38 ans, qui était alors au standard du commissariat, comparaissent pour "non-assistance à personne en danger". Les deux policiers encourent une peine maximum cinq ans de prison et 75 000 euros d'amende. Mais selon leur avocat, Me Daniel Merchat "les éléments constitutifs de la non-assistance à personne en danger ne sont pas réunis". "Mes clients n'ont jamais eu la certitude qu'il y avait des individus dans le site", a-t-il notamment déclaré avant le procès.

L’avocat des familles n’est pas de cet avis. Pour Me Jean-Pierre Mignard, "Les trois gosses sont des victimes, deux d'entre eux sont morts dans des conditions atroces. Et cela aurait pu être évité". Et l’avocat de critiquer le temps qu’il a fallu pour aboutir à ce procès, évoquant "une volonté d'exténuer cette procédure en la retardant au maximum"  qui a failli réussir. Car dans ce dossier, les parquets successifs, de Bobigny à Rennes, ont toujours soutenu le non-lieu. Mais en 2010, les juges d’instruction de Bobigny ont rendu une ordonnance pour renvoyer les deux fonctionnaires devant le tribunal correctionnel pour non-assistance à personne en danger. La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a suivi leur avis et a finalement renvoyé les deux policiers devant le tribunal correctionnel de Rennes.

Aujourd’hui, après dix ans d’attente, les famille des victimes se réjouissent autant du procès que les policiers, "soulagés de pouvoir être enfin entendus, parce qu'ils ont la conviction de n'avoir commis aucune faute, aucune erreur", explique Me Merchat, rappelant que les deux gardiens de la paix sont toujours en fonction. Car, "l'inspection générale de la police nationale n'a relevé aucune faute à leur encontre. Il n'y a pas eu de procédure disciplinaire". 

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Lu sur Le Point

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