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Moines de Tibéhirine : des prélèvements rapportés en France
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Enquête

Une juge française a rapporté à Paris ces éléments susceptibles de faire avancer l'enquête sur l'enlèvement et l'assassinat des religieux en 1996.

Plus de vingt ans après l'enlèvement et l'assassinat des moines de Tibéhirine, l’enquête française vient de connaître une avancée significative. Après un long bras de fer avec Alger, une juge française a pu ramener d'Algérie des prélèvements des têtes des religieux.

Ces prélèvements datent de l'automne 2014, quand le juge Marc Trévidic, accompagné par des experts, des médecins légistes, un radiologue et un photographe avaient enfin pu se rendre au monastère, pour la première fois depuis 2003. A l'époque, les autorités algériennes avaient refusé que ces prélèvements soient ramenés en France. Des proches des moines avaient alors dénoncé une "confiscation des preuves" par Alger.

Cette semaine, la juge d'instruction Nathalie Poux a pu ramener "les scellés dont les experts avaient besoin pour mener leur mission", a expliqué à l'AFP une source judiciaire, confirmant une information de RMC.

Ces prélèvements doivent permettre d'éclairer l'enquête sur les circonstances de l'exécution des moines et la date de leur mort. "C'est une avancée importante, que nous attendons depuis un an et demi, et qui lève l'un des obstacles à la recherche de la vérité et de la justice", a réagi Me Patrick Baudouin, avocat des familles des victimes, dont certaines sont parties civiles dans l'enquête ouverte à Paris, au pôle antiterroriste. Selon lui, "il faut rester prudent mais les experts pensent que la conservation des prélèvements a été correcte et que les échantillons sont exploitables".

Les sept moines du monastère de Tibhirine avaient été enlevés par un groupe armé dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, au cœur de la guerre civile qui faisait rage en Algérie. Selon la version officielle, ils ont été décapités par le Groupe islamique armé (GIA). Mais trois thèses s'affrontent sur cette tragédie : celle d’un acte perpétrée par les groupes islamiques armées, une bavure de l’armée algérienne ou une manipulation des services secrets algériens.

Les premières constatations des experts français en Algérie, en 2014, avait notamment permis d'estimer "l'hypothèse d'un décès entre le 25 et le 27 avril 1996", soit plus de trois semaines avant la date annoncée dans la revendication du GIA. Cela alimente des doutes sur la version officielle.

Les corps des moines n'ont jamais été retrouvés.

Lu sur Le Point

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