Mariage homosexuel : la PMA de retour… en mars

Les députés PS ont renoncé mercredi à déposer un amendement sur la procréation médicalement assistée (PMA) dans le projet de loi sur le mariage homosexuel, un geste visant de toute évidence à réduire la crispation autour de ce texte avant la manifestation nationale d'opposants, dimanche.

La décision des députés était attendue depuis plusieurs jours. Elle n'a pas donné lieu à un vote, mais a été "adoptée par consensus" au terme d'une discussion "assez animée", a rapporté Olivier Faure, proche de François Hollande et Jean-Marc-Ayrault, qui était au nombre des députés hostiles à la PMA dans le texte sur le mariage pour les couples homosexuels. L'extension de la PMA, objet de divergences tactiques ou de fond depuis plusieurs semaines parmi les députés socialistes, passera finalement par le projet de loi sur la famille prévu en mars, dont une première lecture est annoncée à l'Assemblée avant l'été.

Plus qu’une tentative de faire redescendre la polémique qui divise le pays autour des problématiques liées au mariage homosexuel, le "décalage" de la PMA à mars 2013 serait également une meilleure stratégie politicienne : "L'engagement que la PMA soit adoptée pendant l'année 2013 est satisfait avec le texte famille du gouvernement, mieux sécurisé juridiquement" que l'amendement PS prévu au projet de loi sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, qui sera examiné à partir de fin janvier, a fait valoir le président des députés socialistes, Bruno Le Roux.

Sans surprise, l'Inter-LGBT s'est déclarée très "déçue" par la décision des députés PS. Le projet de loi sur la famille ne reste qu'une annonce et "rien ne garantit que cela (la PMA) se fasse", a déclaré à l'AFP Nicolas Gougain, porte-parole du principal interlocuteur du gouvernement sur l'homosexualité. De son côté, la députée PCF de Seine-Saint-Denis Marie-George Buffet a affirmé hier qu'elle proposerait "à titre personnel" un amendement autorisant la procréation médicalement assistée (PMA) au projet de loi sur le mariage pour tous, jugeant qu'"on ne peut pas tout couper en morceaux".