Mariage homosexuel : la droite en appelle au sens "éthique" de François Hollande<!-- --> | Atlantico.fr
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Le mariage gay fait toujours débat
Le mariage gay fait toujours débat
©Reuters

Coup pour coup

L'UMP et l'ensemble de la droite, qui réclame un référendum sur le mariage et l'adoption pour les couples homosexuels, récuse l'impossibilité juridique mise en avant par les socialistes.

La droite se mobilise. Même si la manifestation contre le mariage homosexuel n'a pas regroupé que des personnes votant pour l'UMP et l'UDI, un grand nombre de sympathisants faisaient néanmoins partie des cortèges. Lundi, les politiques sont passés à l'action. "Un bouleversement aussi profond des principes qui fondent la famille, la société et la civilisation ne peut être le fait de la loi ordinaire", déclarent dans un texte commun 115 parlementaires UMPet UDI qui ont répondu à l'appel lancé la semaine dernière par Henri Guaino. Pour le député UMP des Yvelines, il appartient au chef de l'Etat seul de saisir le peuple français de cette question. Il rappelle que la ministre de la Justice, Christiane Taubira, a elle-même parlé de "réforme de civilisation" à propos du texte qui sera soumis à partir du 29 janvier au Parlement.

Au soir de la démonstration de force des opposants au projet de loi dans les rues de Paris, Christiane Taubira a rejeté dimanche l'idée d'un référendum. "La Constitution précise les domaines dans lesquels un référendum est possible et ça n'est pas le cas", a-t-elle dit sur TF1, précisant que le texte suivrait son cours devant le Parlement.

La présidente du Front national, Marine Le Pen, a dénoncé lundi sur RTL des arguments "spécieux". "Le peuple en France est toujours souverain. Sur tous les sujets, on doit pouvoir organiser un référendum et lui donner la parole", a-t-elle dit. Herni Guaino fait valoir pour sa part que seul le chef de l'Etat est habilité à interpréter la lettre de la Constitution. Le constitutionnaliste Guy Carcassonne, qui fut conseiller de l'ex-Premier ministre socialiste Michel Rocard, assure que la question du mariage gay ne peut faire l'objet d'un référendum. "Un référendum sur ce sujet n'est pas constitutionnel. Ça n'entre pas dans le cadre de l'article 11 de la Constitution. Ce n'est pas une réforme économique, ni sociale, ni environnementale", a-t-il expliqué à Reuters.

L'article 11 de la Constitution stipule que le président de la République, sur proposition du gouvernement pendant la durée des sessions ou des deux assemblées "peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, sur des réformes relatives à la politique économique, sociale ou environnementale de la Nation et aux services publics qui y concourent". "Le référendum serait une sortie politique et éthique par le haut pour François Hollande", considère Christian Jacob, chef de file des députés UMP, qui déposera une motion référendaire à l'Assemblée nationale.

"Le référendum signifie aussi avoir un débat national, ce qui justement fait cruellement défaut", déclare-t-il dans Le Figaro.

"Il est fou de vouloir boucler ce texte en un peu plus d'un mois quand il aurait fallu au moins six mois. Aucune urgence ne justifie cela. Quand on songe que le pacte de compétitivité ne trouvera aucune concrétisation avant 2014, alors qu'il est censé améliorer l'emploi. Cette précipitation n'a aucun sens", dit-il. Selon un sondage Ifop-Valeurs actuelles publié le 3 janvier, 69% des Français sont favorables à une consultation. A gauche, on assure qu'on "ne lâchera pas".

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