Mali : les armées françaises et maliennes patrouillent ensemble<!-- --> | Atlantico.fr
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L'armée française a patrouillé ce vendredi avec l'armée malienne
L'armée française a patrouillé ce vendredi avec l'armée malienne
©Reuters

Troisième semaine de guerre

L'armée française a pour a première fois mené, ce vendredi, des patrouilles avec l'armée malienne vers Gao, dans le nord, préparant le terrain à l'arrivée probable de troupes africaines.

L'intervention au Mali entre dans une nouvelle dimension. Ce vendredi et après trois semaines de conflit, les armées françaises et maliennes ont mené pour la première fois une action commune. En effet, elles ont patrouillé ensemble vers Gao, au nord du pays, afin de préparer au mieux le terrain en vue d'une probable arrivée de troupes africaines. Plus précisément, des soldats français et maliens ont effectué dans la nuit de jeudi à vendredi des patrouilles conjointes au sud de Gao, en direction de cette métropole du nord-est du Mali prise l'an dernier par les islamistes, a appris l'AFP de source militaire malienne.

Ces patrouilles sont parties de Douentza, à 400 km à l'ouest de Gao, et ont avancé de 200 km en direction de cette ville, une des trois principales du nord du Mali qui, avec Tombouctou et Kidal, ont été prises fin mars 2012 par les groupes islamistes armés. En réaction, des combattants islamistes ont bombardé dans la nuit de jeudi à vendredi un pont stratégique, près de la frontière nigérienne. "Les islamistes ont "dynamité" le pont de Tassiga. Personne ne peut plus passer pour aller au Niger, ou venir vers Gao", a déclaré Abdou Maïga, propriétaire de camions de transports, dont le témoignage a été confirmé par une source nigérienne de sécurité. Depuis le début de l'intervention Gao est régulièrement la cible de frappes aériennes menées par l'armée française. Celles-ci ont pour objectif de neutraliser les islamistes armés liés à Al-Qaïda et les empêcher de progresser vers le Sud et la capitale Bamako.

Intervention imminente de troupes africaines ?

Les chefs d'état-major ouest-africains doivent se rencontrer samedi lors d'une session d'urgence à Abidjan, afin de discuter des opérations militaires en cours au Mali, a annoncé la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao), présidée par la Côte d'Ivoire. Il semble que les armées française et malienne soient en train de préparer le terrain à une intervention terrestre sur Gao de soldats nigériens et tchadiens basés au Niger. Le poste-frontière de Labézanga entre le Niger et le Mali se trouve à environ 150 km au sud de Gao. Quelque 2.000 soldats tchadiens et 500 nigériens sont en attente au Niger, tandis qu'au Mali, plus de 2.400 soldats français sont déjà présents.

Des soldats de la force africaine, mandatée par l'ONU, ont de leur côté commencé à s'y déployer: Ainsi, 160 militaires du Burkina Faso sont arrivés à Markala (270 km au nord de Bamako), pour prendre la relève des Français qui tenaient un pont stratégique sur le Niger. A terme la force africaine comprendra quelque 6.000 soldats. L'arrivée de troupes africaines dans les villes du Nord de Gao et Tombouctou, est d'autant plus attendue que, faute d'approvisionnement, la situation humanitaire s'y dégrade un peu plus de jour en jour. "Il y a clairement des cas de malnutrition aiguë" qui touche notamment plus de 15% des enfants de moins de 15 ans (environ 20.000 enfants), dans la région de Gao déjà déficitaire d'un point de vue agricole en temps normal", a déclaré à Bamako Lucile Grosjean, d'Action contre la faim (ACF), craignant une nouvelle dégradation. "La plupart des entreprises se sont effondrées, les approvisionnements sont coupés depuis 15 jours, et les grands commerçants ont quitté la ville avec leurs stocks", a-t-elle ajouté.

Situation humanitaire critique

Mais Gao n'est pas la seule touchée. A 900 km au nord-est de Bamako, Tombouctou est pour sa part totalement privée d'eau et d'électricité depuis quatre jours selon des habitants. Cette ville-phare de la culture musulmane en Afrique est également bombardée ces derniers jours par l'aviation française."Il n'y a vraiment plus d'eau. Les populations ont fui. Les islamistes aussi. C'est une ville fantôme", a indiqué Moctar Ould Kery, un conseiller municipal de la région de Tombouctou. A la situation humanitaire critique s'ajoutent les accusations des organisations de défense des droits de l'homme et de nombreux témoins contre l'armée malienne qui se rendrait coupable d'exactions, particulièrement à l'encontre des Arabes et des Touareg, assimilés aux "terroristes" islamistes.

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