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La population de Moscou soutient-elle la guerre que Poutine mène en Ukraine ?
©OZAN KOSE / AFP

La réponse peut vous surprendre

Alexeï Navalny, féroce opposant de Vladimir Poutine, a décidé d’organiser avec son équipe une série de 4 sondages en ligne. Chacun d’entre eux interroge 700 habitants de Moscou, tous utilisateurs d’internet. Un échantillonnage par quotas selon le sexe et l'âge a également été effectué.

Savoir si Poutine a massacré des milliers de civils ukrainiens et détruit des infrastructures vitales avec ou sans l’approbation du peuple russe est une question vitale car elle permettra de définir la place de la Russie dans l’histoire du 21ème siècle.

A la question « Comment évaluez-vous le rôle de la Russie dans le conflit en cours en Ukraine », on observe qu’entre le 25 février et le 3 mars, la part des sondés qui considèrent la Russie comme l'agresseur a presque doublé, tandis que que la part de ceux qui considèrent la Russie comme un « faiseur de paix » a diminué de moitié.

Si de nombreux participants pensent encore que c’est l'Occident qui à déclenché la guerre, le nombre de personnes interrogées qui considèrent l'Ukraine comme coupable a diminué de moitié. Parallèlement, la part de ceux qui accusent la Russie est passée de 14% à 36%, soit une multiplication par 2,5.

Le 25 février, le nombre de personnes qui considéraient que les sanctions économiques occidentales « n’auraient pas d’impact visible sur l’économie » était déjà très faible (9%) mais ce chiffre a été divisé par trois en moins d’une semaine.

Enfin, on peut noter qu’une large majorité des sondés se prononce en faveur de la fin des opérations militaires et des négociations.

Il est important de noter que ce sondage ne reflète pas une tendance générale en Russie mais seulement l’avis d’une petite part de la population moscovite.

Cependant, le fait de mener 4 vagues d'enquêtes dans un court laps de temps tout en respectant la même méthodologie permet d’observer une certaine dynamique. On peut remarquer que ces quelques jours de guerre et l’annonce des sanctions occidentales ont fortement modifié l’opinion publique russe. Il ne fait aucun doute que le Kremlin perçoit lui aussi cette dynamique, qui ne devrait pas s’interrompre.

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