Italie : pour Berlusconi, "Mussolini a fait beaucoup de bonnes choses"<!-- --> | Atlantico.fr
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Benito Mussolini a fait beaucoup de bonnes choses, à l'exception notable des "lois raciales" antisémites, a déclaré dimanche Silvio Berlusconi.
Benito Mussolini a fait beaucoup de bonnes choses, à l'exception notable des "lois raciales" antisémites, a déclaré dimanche Silvio Berlusconi.
©Reuters

Propos cavaliers

En affirmant que le Duce avait fait "beaucoup de choses bonnes", le Cavaliere a créé une vive polémique en Italie.

Benito Mussolini a fait "beaucoup de bonnes choses", à l'exception notable des "lois raciales" antisémites. C'est ce qu'a affirmé dimanche Silvio Berlusconi - chef du fil du Peuple de la Liberté et candidat aux élections de février - en marge d'une cérémonie à l'occasion de la journée de la mémoire de l'holocauste. "Les lois raciales représentent la pire faute d'un leader, Mussolini, qui en revanche a fait de bonnes choses dans tant d'autres domaines", a-t-il déclaré. L'Italie "n'a pas les mêmes responsabilités que l'Allemagne", a-t-il encore affirmé, alors que la chancelière Angela Merkel avait estimé samedi que l'Allemagne avait "une responsabilité permanente pour les crimes du national-socialisme".

Les déclarations du Cavaliere ont aussitôt suscité des remous. "Les déclarations de Silvio Berlusconi sont non seulement superficielles et inopportunes, mais aussi (...) privées de sens moral et de fondement historique", a dénoncé le président de l'Union des communautés juives italiennes, Renzo Gattegna. "Les persécutions et les lois racistes antisémites italiennes sont nées bien avant la guerre et ont été appliquées en toute autonomie sous la responsabilité pleine et entière du régime fasciste, par la suite allié et complice volontaire et conscient de l'Allemagne nazie", a-t-il rappelé. 

Plusieurs personnalités politiques italiennes se sont elles aussi insurgées contre les propos du Cavaliere. "Il est tout simplement dégoûtant que justement le jour de la Mémoire, Berlusconi se mette à réhabiliter l'action du dictateur qui a entraîné l'Italie dans la Seconde Guerre mondiale", a dénoncé Debora Serracchiani, députée européenne du Parti démocrate (gauche), dans un communiqué. "Les paroles de Berlusconi sont une honte et une insulte à l'Histoire et à la mémoire. Qu'il s'excuse aujourd'hui même auprès des Italiens", a réagi dans un tweet le président du groupe du Parti démocratique (PD, gauche) à la Chambre des députés. Le Cavaliere n'est "ni plus ni moins que la caricature" de Mussolini, a commenté Antonio Di Pietro, leader de l'Italie des Valeurs (IDV). 

Face à ce tollé, le chef du groupe PDL à la Chambre, Fabrizio Cicchitto, est monté au créneau pour défendre le fondateur de son parti. "La dictature fasciste n'a jamais atteint l'horreur de celle des nazis et de celle de Staline", a-t-il cherché à relativiser, affirmant que "le débat instrumentalisé qui s'est ouvert détourne le sens des paroles de Berlusconi, qui se référait évidemment aux politiques d'aide sociale et de soutien aux familles" du Duce.

A la tête de son parti le Peuple de la Liberté (PDL), Silvio Berlusconi est en pleine campagne pour reconquérir le pouvoir aux élections législatives des 24 et 25 février prochains, pour lesquelles le Parti démocratique (PD, gauche) est donné favori.  

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