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Hôpital public : les médecins intérimaires coûtent une fortune à l'Etat d'après un rapport
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Gaspillage à grande échelle

Olivier Véran, député socialiste et neurologue, dénonce des rémunérations de médecins intérimaires allant jusqu'à 15 000 euros par mois.

En cette période de crise, tous les abus sont bons à éviter. Les dépenses sont contrôlées au centime près. Et toute surfacturation fait désordre. Dès lors, la remise d'un rapport pointant du doigt un gaspillage d'argent dans les hôpitaux publics fait l'effet d'une bombe. Ce mardi, Olivier Véran, député socialiste et neurologue, dénonce la situation des médecins remplaçants. Ceux-ci coûtent cher, très cher à l'Etat affirme-t-il. En effet, selon son rapport, ces médecins intérimaires, parfois appelés "mercenaires", sont payés jusqu'à 15 000 euros par mois. Une situation à laquelle Olivier Véran entend bien mettre fin. Il parle même d'"une véritable omerta".

"L'hôpital public est à la peine pour recruter certaines spécialités, caractérisées par une forte pénibilité", explique le député PS. Plus précisément, de nombreux hôpitaux publics doivent faire face à une pénurie chronique de médecins. Ce sont essentiellement des anesthésistes, des médecins urgentistes, des radiologues ou encore des pédiatres et des gynécologues qui font défaut. Face à cette situation, les directeurs d'hôpitaux, confrontés à une "surenchère salariale", doivent parfois déroger à la règlementation de la rémunération ou encore recruter des médecins sur de courtes durées, au tarif du remplacement. Mais c'est cette pratique que dénonce Olivier Véran car elle coûte cher aux collectivités. Ainsi, un médecin intérimaire touche en moyenne de 600 à 800 euros net pour une journée de travail et son collègue titulaire 260 euros, selon le rapport.

Au final, cela représente un coût de 1 370 euros TTC à l'hôpital, soit "plus du triple du coût normal d'une journée de travail pour un praticien hospitalier (médecin titulaire)". Le surcoût est évalué "de l'ordre de 500 millions d'euros" par an pour l'hôpital public. Une situation d'autant plus polémique qu'il est impossible de connaître précisément le nombre de médecins temporaires à l'hôpital. "Aucune structure nationale n'a de compétence pour les répertorier", est il indiqué dans le rapport. Olivier Véran avance pour sa part le chiffre de 6 000 praticiens, mais cela pourrait être plus. Ce rapport, qui détaille 14 recommandations pour limiter ces pratiques, pourrait faire l'objet d'une proposition de loi, a précisé Olivier Véran.

Dans l'immédiat, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a réagi ce mardi ce rapport. "Il est quand même choquant que des médecins jouent des difficultés de recrutement que peuvent rencontrer certains établissements (...) Oui, je suis choquée de cette situation", affirme la ministre mardi sur le site internet du Parisien"Nous devons apporter de la régulation", a-t-elle poursuivi. Marisol Touraine se dit aussi "préoccupée" même si "ce sont moins les grands centres hospitaliers qui souffrent du manque de médecins permanents que les plus petites structures".

Lu sur Le Figaro

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